Celeste Bucciarelli : la mamma degli ultras

En lisant ce titre, la curiosité vous démange forcément. Qui est donc cette femme, absolument inconnue au bataillon en France ? Il faut dire que si l’on devait se fier à la culture footballistique de notre pays… Notre champ d’action serait très rapidement restreint. Mais tout ceci est un autre débat ! Revenons-en plutôt à Celeste Bucciarelli. Leader du groupe de supporters féminin Le Fedelissime (Salernitana), à qui elle est à jamais liée, Celeste a fêté ses 80 ans en février dernier. Oui, vous avez bien lu : ses 80 ans (!). L’occasion, pour moi, de vous conter l’histoire de cette femme hors du commun. De la mamma degli ultras.

En Italie, plus précisément dans le sud du pays, le 8 février est toujours une journée particulière pour la tifoseria de l’US Salernitana 1919. Et cette année, ce le fut encore plus. A l’occasion du quatre-vingtième anniversaire de la veterana del tifo granata – comme les journaux locaux aiment l’appeler – les tifosi se sont mobilisés dans leur ancien stade, le mythique Vestuti, pour lui offrir une fête à la hauteur de sa vie. Dédiée à son club de toujours, la Salernitana. Évidemment haut en banderoles, en chants et surtout, en pyrotechnie.

« È Celeste la mamma degli ultras, la mamma degli ultras, la mamma degli ultras… »

Le club lui-même lui a également rendu hommage, en lui offrant un maillot floqué à son nom et du numéro 80 au dos ! Le Mister Gian Piero Ventura et tout l’effectif étaient d’ailleurs présents pour célébrer l’anniversaire de Celeste. C’est dire l’importance qu’elle revêt dans le panorama salernitano… Sans compter les innombrables messages venus de toute l’Italie. Mais pourquoi diable lui rendre tant d’honneurs? Une remise en contexte s’impose.

Celeste Bucciarelli en excellente… Campanie.
(le jeu de mots est faible, je vous l’accorde)

Pionnière d’un mouvement ultra féminin en Italie

Un centenaire fait d’un coeur granata et de nuances de rose. En effet, au siècle dernier, le 19 juin 1919, naquît la belle Salernitana. Le club basé en Campanie a donc soufflé sa centième bougie l’an dernier, fort d’une glorieuse histoire où Le Fedelissime (littéralement, « les fidèles ») occupent l’une des plus belles places. En 1985, par unique amour de Salerno et de son maillot granata, Celeste Bucciarelli, Giovanna d’Andrea et Maria Cicalese se réunissent et fondent ensemble ce groupe de supporters 100% féminin.

Image old school : les débuts des Fedelissime, en 1985.

C’est tout simplement l’un des premiers en Italie, si ce n’est le premier. Et ce loin des stéréotypes qui voyaient, alors (encore plus en Italie où la vision patriarcale est toujours très forte), le football comme un sport exclusivement réservé aux hommes. Des déplacements à l’extérieur en passant par le Vestuti ou, désormais, l’Arechi, le drapeau et la bannière des Fedelissime, guidés par Celeste, n’ont jamais cessés de flotter dans les tribunes. Pour L’Ora di Cronache, Yvonne Arenella, qui a rejoint le groupe âgé de 18 ans seulement à l’époque, détaille le fonctionnement des Fedelissime.

« Nous devions tous être impliqués dans les activités du club. Notre dimanche était entièrement consacré à la Salernitana (comme toute la semaine, finalement) : tôt le matin, nous devions aller mettre des banderoles au stade et il fallait réfléchir à la façon d’animer la tribune, souvent avec des pompons blancs-grenats et des confettis. Le tifo in rosa existe et est légitimé à Salerno grâce à ceux qui, comme Celeste Bucciarelli, ont été les premiers à franchir les portes de Vestuti… en se faisant insulter, puisque c’était alors inconcevable que des femmes puissent aller voir un match seules. Mais Celeste avait toujours la réponse prête : à Pomigliano d’Arco par exemple, elle et Maria Cicalese sont parties avec le taxi et dès qu’elles en sont descendues, des personnes malveillantes ont voulu une confrontation, demandant où étaient leurs maris. Celeste a répondu franchement que leurs maris étaient au cimetière. »

Yvonne Arenella, membre des Fedelissime, au micro de L’Ora di Cronache.

Mafalda, symbole d’une foi inébranlable

Comme tout bon groupe ultra qui se respecte, Le Fedelissime se définissent avant tout par leur emblème. Particularité notable, il s’agit de la reprise d’un personnage qui n’inspire guère de crainte (à l’inverse de ce qui se fait habituellement) : Mafalda. Série de bande dessinée argentine (du même nom) créée par Quino, qui se caractérise par un humour très subtil, Mafalda est une fillette mature, au fort caractère, possédant une vision critique du monde. De là à y voir un parallèle avec Celeste elle-même, il n’y a qu’un pas…

Passione e tradizione.

Et ce pas, nous le franchissons aisément en évoquant l’étymologie germanique du prénom Mafalda : « math » pour force et « hild » pour combat. Ses propres traits de caractère… Kilomètre après par kilomètre, joie après joie, tristesse après tristesse : c’est toute une vie derrière la Salernitana, faite de hauts et de bas. Mais jamais d’abandon. Celeste n’a pas fait l’histoire ; elle l’est à elle toute seule. Laissons à Francesco Di Pasquale, journaliste pour SalernoSport24, le soin de vous en convaincre.

« Celeste n’abandonne jamais. Que vous gagniez ou vous perdiez, loin de chez vous ou non, au soleil ou sous la pluie, Celeste est toujours là avec la Curva Sud. Elle a pleuré pendant les playouts contre Venezia, l’an dernier, lorsque le penalty de Di Tacchio nous a sauvé. Il y a beaucoup de reconnaissance envers Celeste, même de la part de certains groupes de fans les plus « chauds ». C’est une émotion unique pour nous, malgré notre jeune âge, de voir la passion et la détermination de Celeste qui ne cessent de s’exprimer, même lorsque l’équipe vit des moments horribles. Elle a lancé une sorte de révolution sur le supportérisme à Salerno. »

Francesco Di Pasquale, journaliste pour SalernoSport24.

Et plus que jamais, l’histoire continue…

Si la Salernitana était une femme et devait porter un nom, ce serait sûrement « Celeste ». Du Vestuti à l’Arechi, autour des stades de toute l’Italie, Celeste Bucciarelli n’a jamais lâché le club frappé de l’hippocampe, devenant une véritable icône colorée granata, un exemple pour toutes ces femmes qui ont aimé, aiment, aimeront le football et surtout le maillot des salernitani. Inlassablement, sans jamais céder à quoi ou qui que ce soit, Céleste a vécu et vit sa vie en la partageant entre l’amour et la passion pour ses couleurs. Grâce à cette femme extraordinaire qui, sur la pointe des pieds, a réussi à pénétrer dans le cœur de tout le monde, les mentalités ont évolué positivement. Grâce finalement à la mamma degli ultras, celle qui, pour toujours, veille et veillera sur ses protégé(es), tant sur le terrain que dans les tribunes. Un exemple à suivre, à transmettre, à raconter. 80 fois merci… Celeste Bucciarelli !

Théo Sivazlian.

Adrian Šemper, sempre tranquillo

Né à Zagreb, en Croatie, le 12 janvier 1998, Adrian Šemper est un gardien méconnu de 22 ans ayant effectué toute sa formation au Dinamo Zagreb, le club de sa ville. Son club de coeur, où il passera pro en 2016. Le Dinamo envisage alors un prêt pour que le gardien obtienne du temps de jeu « chez les grands »… Mais Šemper refuse, souhaitant se battre pour une place de numéro 1. En vain. En 2018, il est envoyé en prêt au Chievo, un premier défi loin d’être évident pour le jeune croate… Car oui, si le Chievo n’a pas forcément l’équipe la plus brillante à tous les postes, il se trouve qu’au sien, la concurrence est rude. Très rude. Avec un certain Stefano Sorrentino qui, même à 39 ans, la légende italienne se porte alors plus que bien et porte à bout de bras cette défense gialloblù en Serie A. Aux côtés du vieux briscard italien, Šemper apprend beaucoup et attend patiemment son tour, grappillant quelques titularisations ci et là. A force de travail et d’écoute, le jeune portier croate obtient finalement une place de titulaire en fin de saison : Sorrentino vieillissant et devenant de plus en plus sujet aux blessures. Ses premières vraies rencontres disputées sous le maillot du Chievo sont convainquantes et ravissent les tifosi qui voient en lui le futur à ce poste. Et l’avenir leur donnera raison…

Une progression indéniable

Pourtant, l’été 2019 est d’abord synonyme de doutes. Le Mister (Gian Piero Ventura) et le staff sont changés, la légende Sergio Pellissier mettra du temps à obtenir son nouveau poste dans l’organigramme du club (désormais directeur sportif)… et l’incertitude plane autour d’une fin de carrière possible pour Sorrentino. Toutefois, une chose est sûre : Adrian Šemper, lui, est bien là. Prêté une nouvelle fois par le Dinamo Zagreb, auquel il appartient toujours, Šemper s’impose comme le gardien numéro 1 du Chievo Verona en Serie B : Sorrentino ayant raccroché, l’espoir croate est propulsé titulaire indiscutable. Cette saison, avant l’épidémie de coronavirus qui n’a pas épargné notre championnat, Šemper avait encaissé 24 buts en 25 matchs, ce qui n’est pas très représentatif de ces qualités… Mais plutôt la faute à une défense instable et fébrile. Une chiffre attire quand même l’attention : 8, soit son nombre de clean-sheets. Pas mal du tout ! Joueur calme, posé, décisif en un contre un, Šemper représente à la perfection cette envie de rajeunir une équipe du Chievo réputée pour être vieille et ennuyante. Les ambitions du club de Verona sont claires : remonter au plus vite en Serie A pour s’y installer sur la durée. Et avec un gardien de cette qualité, les fondations pour bâtir cette future histoire sont déjà posées…

Par @dajeVale sur Twitter pour SerieBellissima.

Bonus :

Pour Kastanos et Karo, le bonheur est dans le prêt

Une fois n’est pas coutume, SerieBellissima s’est associé à l’excellent compte Twitter @footchypriote qui, comme son nom l’indique, traite de toute l’actualité footballistique (et bien plus encore !) à Chypre. Pourquoi, nous direz-vous ? Tout simplement dans l’objectif de réaliser les portraits de deux jeunes espoirs en provenance d’une des plus belles îles au monde… Deux joueurs qui évoluent, bien évidemment, en Serie B ! L’article a été publié au sein de l’immense magazine sur le football chypriote disponible à cette adresse : footchypriote.fr et que je vous encourage à aller lire. Sinon, retrouvez les histoires de Kastanos et Karo ci-dessous…

Grigoris Kastanos voit le jour le 30 janvier 1998 dans la capitale chypriote, Nicosie. Il est originaire de la commune de Sotiras, située à quelques kilomètres de la ligne verte, et de la ville occupée de Famagouste. Âgé de 22 ans, Kastanos évolue actuellement en tant que milieu offensif au Pescara Calcio, en Serie B. Rappelons que le jeune homme est arrivé l’été dernier dans les Abruzzes en prêt depuis l’équipe U23 de la… Juventus. Rien que ça ! Sauf que celui qui était surnommé le « Messi chypriote » par les médias de son pays il y a quelques années de cela, est actuellement en difficulté. Depuis que Nicola Legrottaglie a été confirmé sur le banc de Pescara fin janvier, après le licenciement de Luciano Zauri pour manque de résultats, Kastanos ne joue pas… ou presque plus. Le milieu offensif doit se contenter de grappiller quelques minutes de jeu en sortie de banc. Bien trop peu pour pouvoir démontrer sa vraie valeur. Et le schéma de jeu utilisé par Legrottaglie, en 3-5-2, n’aide pas vraiment à l’installation d’un numéro 10…

Kastanos va donc devoir cravacher pour s’imposer comme titulaire à Pescara lors de cette seconde partie de saison. L’espoir est tout de même permis au vu des prestations très irrégulières des biancazzurri (douzièmes du championnat le 24/02) et, bien évidemment, du talent du joueur. Excellent techniquement, Kastanos a la chance d’être ambidextre : presque aussi bon des deux pieds, le jeune chypriote possède une vision du jeu au-dessus de la moyenne qui permet à son équipe d’accélérer et de fluidifier le jeu. Espérons désormais revoir le plus vite possible en action le Messi chypriote, auquel nous croyons encore et toujours.

Andreas Karo, lui, voit également le jour à Nicosie… Mais deux ans auparavant, le 9 septembre 1996 pour être exact. Âgé de 23 ans, Karo évolue actuellement à l’US Salernitana en tant que défenseur central, toujours en Serie B. Là encore, le jeune homme est arrivé l’été dernier en Campanie en prêt… Mais cette fois-ci depuis la Lazio. Une donnée assez facile à identifier étant donné que Claudio Lotito est à la fois actionnaire de la Lazio et de la Salernitana. Depuis ses débuts en professionnel, Karo a déjà pas mal bourlingué : Nottingham, Apollon Limassol, Nea Salamina, Pafos, Lazio, Salernitana… Le jeune homme n’a pas froid aux yeux. Il avait d’ailleurs déclaré dans une interview en 2015 : « Je savais que je devais faire des choix, des sacrifices, si je voulais réellement jouer au football ». 

Et Karo joue cette saison. Beaucoup. Le défenseur central en est déjà à 20 apparitions en 24 rencontres de Serie B disputées, dont de nombreuses titularisations. Il est un maillon fort du collectif formé par Gian Piero Ventura (la Salernitana est cinquième au 24/02), ancien entraîneur déchu de la Nazionale. Pourquoi ? Du haut de son mètre 90, Karo possède un excellent jeu de tête, capable de bien lire et stopper les trajectoires. Rugueux (déjà six cartons jaunes), le jeune chypriote est intéressant balle au pied, notamment dans son jeu long. Sa polyvalence (il peut jouer arrière droit et arrière gauche, chose assez rare pour un défenseur central) est également un véritable atout. Vous l’aurez compris, Karo réalise une très belle saison avec les granata : reste à savoir si celle-ci sera couronnée par une remontée en Serie A, plus de 20 ans après leur dernier passage au sein de l’élite du football italien. Dans ce cas, trois options s’ouvriraient à Karo : rester au club, revenir pour s’imposer à la Lazio ou repartir. En prêt ou non… 

A suivre durant cette passionnante seconde partie de saison !

Théo SIVAZLIAN.

theo.sivazlian@gmail.com

Andrew Gravillon, le nouveau roc des Abruzzes

A 20 ans seulement, Andrew Gravillon impressionne déjà en Serie B. Élément clé du onze de départ de Pescara, n’ayant manqué aucune minute de jeu en cette première moitié de saison, il s’impose comme l’un des jeunes joueurs les plus prometteurs en Italie. Si bien que plusieurs grosses écuries font déjà les yeux doux au jeune français, désireuses de s’offrir ses services. Portrait d’un joueur dont les inconditionnels du football guadeloupéen auront déjà sûrement entendu parler…

Par Paul Nachtergaële – Twitter: @paulnachtr

 

DE L’U17 DHR A L’INTER MILAN !                         

Formé au FCM Garges dans le Val d’Oise (95), Andrew Gravillon, natif de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe, décide de rejoindre l’Inter Milan à l’été 2014 alors qu’il jouait en U17 DHR et n’était âgé que de 16 ans. Un choix audacieux sur le papier, confirmé par le fait qu’il est rare que de jeunes talents français, encore mineurs, s’exportent à l’étranger en quittant leur famille. Cette décision s’avère toutefois payante aujourd’hui même si contrairement à ce que l’on pourrait croire, le début de son aventure intériste ne fut pas si aisée. Lors de sa première saison avec le club nerazzuri, Gravillon ne dispute que 4 matchs avec l’équipe U17, tous en fin de saison. Une longue intégration et adaptation à son nouvel environnement furent ainsi vraisemblablement nécessaires avant qu’il ne puisse fouler régulièrement les pelouses des équipes de jeunes de l’Inter. Par contre, l’année suivante fut celle du sacre jeune pour le jeune défenseur français, qui parvint à s’imposer comme un titulaire en puissance dans la charnière centrale U19 de son club. Il joua même un rôle majeur dans la victoire de son équipe lors des phases finales de la Primavera, aux côtés de joueurs talentueux tels que Christian Kouamé (Genoa) ou encore Andrea Pinamonti (Frosinone). Gravillon remporta d’ailleurs la finale face à la Juventus, alors entraînée par un certain Fabio Grosso: ce dernier disposait alors notamment de Pol Lirola, Andrea Favilli ainsi que la pépite Moise Kean sous ses ordres…                                                                                                 

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Andrew Gravillon et son coéquipier Axel Bakayoko faisant la part belle aux photographes, accompagnés de leur trophée. (via Le Parisien)

Lors de la saison 2016/2017, Andrew Gravillon confirme et continue à exceller dans son registre. Patron de la défense des jeunes nerazzuri, ces derniers ne pourront toutefois cette fois-ci accéder à la finale de la Primavera, après avoir été sorti par la Roma en demi-finale. Le guadeloupéen sera tout de même retenu à deux reprises avec l’équipe première, deux rencontres auxquelles il assistera depuis le banc, à l’âge de 19 ans. Il lui fallut donc patienter avant d’effectuer ses débuts en professionnels et découvrir les glorieux terrains du Calcio. Mais ce n’était que partie remise.

REPARTIR DE PLUS BAS… POUR VISER PLUS HAUT

Lassé de voir sa chance toujours repoussée d’obtenir une apparition avec l’équipe une, Andrew Gravillon choisit alors de s’engager avec un club de standing plus « faible ». Et quoi de mieux qu’une équipe promue pour la première fois de son histoire afin de s’aguerrir enfin au haut niveau ? Comme vous l’aurez deviné, Benevento Calcio devient sa nouvelle maison: le club campani ayant déboursé un chèque de 4 millions d’euros pour engager le jeune espoir. Ce dernier est dès lors titularisépour la première fois de sa carrière chez les professionnels fin septembre 2017, lors d’un déplacement à Crotone. Son équipe reste alors sur 5 défaites, dont deux déculottées successives face au Napoli et à la Roma ( respectivement 6-0 et 4-0 !): ce n’est donc pas vraiment  ans les meilleurs conditions que le natif de Pointe-à-Pitre lance sa carrière professionnelle, prenant place dans une défense friable et décimée.

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Gravillon en difficulté chez le club stregoni… (via Tuttosport)

La suite de sa saison chez les giallorossi est loin d’être enrichissante. Gravillon doit se contenter de cirer le banc, tout en observant ses coéquipiers enchaîner défaite sur défaite (14 au total, pire série de l’histoire de la Serie A !). Il lui fallut par la suite patienter jusqu’au 30 décembre avant de grappiller une vingtaine de minutes au Stadio Ciro Vigorito… lors du tout premier succès de Benevento dans l’élite, et oui ! N’entrant décidément pas dans les plans de son manager Roberto de Zerbi, l’entraîneur actuel de Sassuolo, le club stregoni décide de se séparer définitivement du guadeloupéen au mercato hivernal de 2018. Afin de se relancer, Andrew Gravillon décide alors de viser encore plus bas: en janvier de cette même année, il signe un contrat d’une durée de 4 ans avec Pescara. Direction la Serie B et plus particulièrement donc Pescara, terre d’accueil bien connue pour les jeunes joueurs prometteurs où nombre d’entre eux ont su exprimer pleinement leur potentiel et se révéler aux yeux de toute l’Italie et même de l’Europe (Verratti, Insigne, Immobile…).

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Andrew Gravillon lors de son premier entraînement avec les biancoazzurri. (via pescaracalcio.com)

Gravillon est très vite aligné dans la charnière centrale de son nouveau club. Lors d’une victoire 1-0 contre Salernitana le 10 février, lil laisse déjà entrevoir des qualités ravissant les tifosi et aussi ses coéquipiers : « Permettez-moi de féliciter Gravillon, il a réalisé un grand match même si ce n’était pas facile », déclarait Marco Perrotta en zone mixte. La fin de cet exercice se traduira par sept autres matchs pleins, auxquels s’ajoute une apparition de 45 minutes pour l’ancien de l’Inter. Même s’il n’enchaîne pas les titularisations, Giuseppe Pillon, son entraîneur, ne souhaitant probablement pas brûler les étapes, le défenseur âgé de 20 ans s’impose comme une valeur sûre en défense, se montrant très solide et efficace dans ses interventions tout en disposant d’une qualité de relance tout à fait acceptable. L’avenir s’annonce faste. 

UNE PREMIÈRE PARTIE DE SAISON CANON !

En effet, à l’aube de cette nouvelle saison 2018-2019, Andrew Gravillon prend part à la totalité de la pré-saison de Pescara Calcio, s’apprêtant à disputer une nouvelle année en Serie B. Et que dire de son début de saison ! Titulaire dès la première journée sur la pelouse de la Cremonese (1-1 score final), il subjugue les tifosi par son assurance et ses retours défensifs dont un tacle impressionnant face à Brighenti qui filait tout droit vers le but, évitant le 2-0 pour les locaux. Ne laissant pas indifférent son coach Giuseppe Pillon, ce dernier lui confie les clés de la défense aux côtés de l’inévitable et ultra-expérimenté Hugo Campagnaro. Le joueur formé au FCM Garges enchaîne donc les titularisations, brillant en défense et devenant même décisif pour son équipe. Du haut de son 1m88, il est une arme offensive non négligeable lors des coups de pieds arrêtés défensifs… Mais aussi offensifs. Alors que Pescara reçoit Foggia, Gravillon débloque la situation à la 73e d’un coup de tête rageur sur corner, permettant à son équipe d’empocher les trois points (victoire 1-0 des delfini). Il entre alors pour de bon dans le cœur des tifosi et ne masque pas son bonheur : « Je suis très heureux, ça fait longtemps que j’attends de marquer et j’y suis parvenu », s’est-il enjoué en zone mixte suite au match. 

Transfert de marché de Pescara, Sebastiani: «Gravillon?  Aussi très populaire à l'étranger »

Le guadeloupéen rassure tout le monde en défense. (via Tuttosport)

Aujourd’hui, Andrew Gravillon survole les débats, et est considéré pour beaucoup comme le meilleur défenseur central du second échelon du football transalpin. A la mi-saison, il a pris part à tous les matchs de son équipe (18 au total en Serie B) et a même réussi à inscrire deux buts. De plus, Pescara est bien installé à la 3e place du classement et le club azzurobianco ne cache pas ses envies de promotion. Toutefois, avec ces performances, le guadeloupéen n’envisage-t-il pas de quitter les siens dès ce mercato hivernal ? Car oui, ses performances en Serie B ne sont pas passées inaperçues, et un large panel d’écuries italiennes se bousculeraient au portillon pour l’attirer. Roma, Inter, Napoli, Genoa, Sasssuolo, Sampdoria… Ils en sont tous fous. Un départ en juin serait plutôt privilégié, avec l’Inter en première ligne qui souhaiterait faire revenir leur ancien prodige. Le joueur et son agent envisageraient un retour mais seulement pour cet été. « Mon agent pense à ces choses, proclame Gravillon, moi je pense à l’équipe, dans l’espoir d’amener Pescara le plus haut possible ». On espère donc une seconde partie de saison aussi fructueuse que la première à celui dont l’idole n’est autre que Lilian Thuram, en lui souhaitant bien évidemment une carrière aussi titrée et glorieuse que le champion du Monde 1998 !

Enfin, pour les italophones qui souhaitent en apprendre plus sur Andrew Gravillon, regardez donc son interview réalisée par nos confrères de la Rete 8 !

Cristian Galano, le Robben des Pouilles

Du haut de son mètre soixante-dix, Cristian Galano est bien connu des amateurs de la Serie B. Ailier droit rapide à la patte gauche redoutable, habile devant le but, il adore enrouler ses frappes, que ce soit à l’entrée de la surface ou de plus loin. Menant une carrière jusque-là entièrement passée en deuxième division italienne, il est à la conquête de sa consécration suprême : la Serie A. Focus sur son parcours, de ses débuts avec Bari, entraîné à cette époque par Antonio Conte, jusqu’à son retour dans sa ville natale, Foggia.

Un début de carrière sans brûler les étapes

Né en avril 1991 à Foggia dans la région des Pouilles, Cristian Galano effectue ses premiers pas dans le football à l’âge de 9 ans dans un club amateur de la ville. A 13 ans, il intègre le centre de formation de Bari, reconnu notamment pour avoir formé Antonio Cassano. Il n’hésite pas à quitter sa ville natale et son cocon familial pour rejoindre le rival historique de Foggia, faisant passer sa carrière avant tout. A Bari, il va passer par toutes les catégories d’âge jusqu’à atteindre un premier palier important pour tous jeunes joueurs de football, l’équipe réserve, surnommé en italien la Primavera. A ce moment-là, l’équipe première de Bari évolue en Serie B et est guidé par Antonio Conte (qui par la suite a entraîné la Juventus, la Nazionale et Chelsea). Bon et régulier avec la Primavera tout au long de la saison 2008/2009, Galano est récompensé par Antonio Conte en fin de saison avec une apparition en Serie B, sa première en professionnelle, contre la Salernitana. Bari étant d’ores et déjà promu mathématiquement en Serie A.

Il passe la saison suivante avec l’équipe réserve et réalise donc une année similaire à la précédente. Il n’est, cette année-là, pas convoqué une seule fois en équipe première et ne foule donc pas les pelouses de la Serie A. Cependant, de manière assez contradictoire, Galano est sélectionné pour l’Euro 2010 des moins de 19 ans qui se déroule en France.

C’est lors de la saison 2010/2011 qu’il découvre pleinement un championnat de statut professionnel grâce à un prêt à Gubbio en Serie C. Lors de la 2ème journée du championnat, il est titularisé et inscrit son premier but pro. A partir de ce match, Galano gagne la confiance de son entraîneur, Vincenzo Torrente, et obtient un statut de titulaire indiscutable. L’italien termine la saison avec 5 buts inscrits et contribue pleinement à la première place de son équipe en Serie C. A la fin de la saison, Galano retourne à Bari qui est relégué en Serie B après deux saisons dans l’élite du football italien. Il y retrouve son entraîneur de la saison dernière mais malgré les qualités montrées en troisième division italienne, il ne joue pas la moindre minute avant la dix-septième journée. Rarement aligné, l’italien doit se contenter des fins de matchs pour se mettre en évidence. Ainsi, lors de la 34ème journée, il rentre à sept minutes du terme de la rencontre et marque un but splendide pour arracher un match nul contre Grosseto. Un but qui rappelle fortement ceux d’Arjen Robben, célèbre ailier néerlandais du Bayern Munich: une frappe enroulée du gauche qui termine en lucarne.

A 21 ans, il est l’heure pour Galano de s’imposer dans son équipe de toujours. Il entame parfaitement la saison 2012/2013 en inscrivant le 3ème but de son équipe dans les arrêts de jeu contre Ascoli (victoire 1-3). La direction et les supporteurs sont optimistes pour la saison qui commence et espèrent l’éclosion de leur pépite. Galano réalise une bonne première partie de saison en inscrivant 4 buts et en délivrant 5 passes décisives en 19 matchs. Il tient même son match référence contre le futur champion de Serie B, Sassuolo, en inscrivant son premier doublé et en délivrant une passe décisive dans un match épique qui se terminera sur un score de 3-3. Malheureusement, Galano s’éteint complètement après la trêve hivernale. Il perd son poste de titulaire et joue de moins en moins, ne marquant aucun but lors de la deuxième partie de saison. Le bilan de fin de saison est mitigé, tous les éléments étaient réunis pour que l’élégant ailier droit prenne son envol mais il n’a pas su répondre aux attentes placées en lui. Lors du mercato, un départ semble possible mais Galano finit par rester dans la capitale des Pouilles en déclarant à la Gazzetta dello Sport : « Je ne pense pas au mercato, tout ce que j’ai en tête c’est faire de mon mieux avec Bari. »

La confirmation

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Le nouvel entraîneur, Roberto Alberti, compte sur son joueur et voit en lui un possible leader offensif dans son dispositif tactique, le 4-3-3. Il lui accorde sa confiance pour cette saison 2013/2014 et Galano la lui rend bien, il est toujours dans les joueurs les plus entreprenants et enchaîne les prestations positives malgré les difficultés sportives et financières du club. En effet, le club traverse une période extrêmement compliquée, l’équipe navigue entre le bas de classement et les places relégables, le président est endetté.. Bari finit même par être placé en faillite « piloté » (le club est mis en vente aux enchères afin d’éviter la faillite et la perte du statut de professionnel). Cette vente prenant du temps à être finalisée (deux mois et demi) les joueurs ne sont pas payés pendant cette période: la situation devient critique. Malgré tout, les tifosi qui sont de retour en masse au stade (plus de 50000 personnes lors du dernier match de la saison à domicile) après avoir vu le président qu’ils contestaient tant perdre le commandement du club. Grâce à cet exceptionnel élan populaire, la squadra se transcende et effectue une deuxième partie de saison complètement folle: 15 matchs, 11 victoires, 2 nuls et 2 défaites ! Les galletti passent de la 17ème à la 6ème place, poste faisant figure de qualification pour les play-offs permettant d’accéder à la Serie A. Durant cette fantastique remontée, Galano attire les regards sur lui grâce notamment à deux doublés (dont un où il inscrit deux coups-francs) et un de ses matchs les plus aboutis, contre Empoli, où il marque un but exceptionnel avec un ciseau retourné. Lors des play-offs, Galano marque un but lors du quart de finale contre Crotone (victoire 0-3) et égalise lors de la demi-finale retour contre Latina (2-2). Sa saison s’achève sur ce match, Bari est éliminé aux portes de la finale. Le bilan de Galano s’élève au final à 46 matchs, 13 buts et 12 passes décisives: il est sans aucun doute le meilleur joueur de Bari cette saison-là. Pour preuve, « le Robben italien » est même récompensé lors de la cérémonie de fin de saison de Serie B en étant dans l’équipe de l’année.

Un coup de mou inattendu

Malgré les sollicitations de Nuremberg, Munich 1860, Parma ou encore le Hellas Verona, Galano surprend et reste fidèle à Bari pour la saison 2014/2015 dans le but d’atteindre cette fameuse promotion en Serie A. Les dirigeants biancorossi montent une équipe qui, sur le papier, est armée pour viser les premières places. Le poste d’entraîneur étant décerné à Devis Mangia, ancien sélectionneur de l’Italie moins de 21 ans. Galano, pour cette nouvelle saison, choisit le mythique numéro 10, détail affirmant son statut de pilier de l’équipe. Si sa saison commence pour le mieux (2 buts et 2 passes décisives en 3 matchs) et que tout le monde pense qu’il s’est déjà adapté au nouveau schéma tactique de Mangia, le 4-4-2, les choses se compliquent très vite: évoluant au poste de milieu droit, il a beaucoup plus de tâches défensives et cela entraîne une baisse de son efficacité d’un point de vue statistique. Suite à une série de résultats négatifs, Davide Nicola est désigné comme nouvel entraîneur et repasse au 4-3-3. Galano retrouve donc son dispositif préféré mais cela ne change pas ses performances en demi-teinte. Le mercato d’hiver approche, et l’italien semble plus proche que jamais d’un départ. A quelques jours de l’ouverture du marché des transferts, il demande même à la direction d’être vendu alors qu’il était convaincu de rester à Bari durant le mercato d’été pour son projet ambitieux ! Mais encore une fois, Galano reste au club, les offres de Leeds United ou encore du Torino n’ayant pas convaincu la direction. Sa deuxième partie de saison étant du même calibre que la première, Galano termine la saison avec 5 buts et 4 passes décisives. Conscient de son niveau et de son potentiel, il déclare à FcBari1908.club : « Je ne suis pas vraiment satisfait de ma saison. Je n’ai pas le même rendement que l’année dernière. »

Une fois le championnat terminé, l’agent de Galano fait part à la direction que son joueur veut changer d’air. Simple envie de renouveau ou est-ce parce que le joueur ne trouve pas d’accord financier pour prolonger son contrat ? Selon TeleBari, Galano aurait refusé l’offre de la direction qui s’élevait à 20000 euros par mois. Ce bras de fer, qui durera durant tout le mercato, conduira même à l’exclusion de l’ailier droit du groupe biancorossi à la fin du premier match officiel de la saison. Et inévitablement, en toute fin de mercato, Galano quitte son club formateur par la petite porte et signe un contrat de trois ans avec Vicenza. Il est directement désigné comme l’ailier droit titulaire et retrouve de bonnes sensations. Au fil des matchs, l’italien redevient décisif et participe pleinement au maintien de Vicenza en Serie B. Il déclare à TuttoBari : « Cette saison j’ai inscrit 7 buts mais j’aurais pu en mettre plus. »

Un évènement historique

Lors de la saison 2016/2017, Galano se distingue d’une drôle de manière: il est le premier joueur à qui l’on attribue un carton vert dans l’histoire du football. Introduit en 2015, celui-ci peut être sorti par l’arbitre afin de récompenser un geste de fair-play. Ici, Galano  est gratifié pour avoir corrigé l’arbitre en lui indiquant un corner inexistant en la faveur de son équipe. « Je suis content d’avoir obtenu cette distinction car elle représente les valeurs de loyauté que le sport doit enseigner. Ce geste représente ma personne, ma façon d’être, que ce soit en dehors ou sur le terrain. J’espère qu’un geste comme le mien puisse devenir une habitude et non une exception. » rapporte le Corriere del Veneto. Malheureusement, cet événement est le seul fait marquant de sa première partie de saison. Après 9 journées, il se blesse à la cheville gauche, ce qu’il l’éloigne des terrains pendant un mois. Il ne retrouve pas sa condition optimale et finit sa première partie de saison à Vicenza avec un seul et unique but en Serie B.

Retour à la casa

Malgré une première partie de saison assez médiocre, Galano attire toujours autant. Parma, Carpi et Bari sont à l’affût pour redonner un nouveau souffle au Robben des Pouilles: c’est finalement son club formateur, Bari, qu’il choisit lors des dernière heures du mercato. Il est prêté avec une obligation d’achat qui s’élève à 400000 euros. Galano veut montrer à tous ce qu’il vaut, encore une fois guidé par la volonté de conquérir la Serie A avec son club de toujours. Lors de son premier match, il retrouve Vicenza qu’il a quitté 4 jours plutôt. Il rentre sur le terrain à l’heure de jeu et inscrit le but victorieux à 5 minutes du terme de la partie. En zone mixte d’après-match, il déclare à TuttoBari : « J’ai espéré jusqu’à la fin du mercato retourner à Bari, je remercie l’entraîneur, le directeur sportif et la direction qui m’ont voulu à tout prix. Quel joueur est de retour au club ? Un Galano plus fort qu’avant, j’ai beaucoup pris en maturité durant cette année et demie à Vicenza. Je veux tout donner pour porter l’équipe en play-off. Quand le club m’a contacté, je n’ai pas réfléchi une seconde. » Ses débuts sont tonitruants: 5 matchs, 5 buts dont un doublé, de son mauvais pied, chez le futur promu, Benevento (victoire 4-3). Cependant, Bari ne tient pas la distance et l’équipe n’atteint pas les play-off. Galano inscrit tout de même 7 buts en 19 rencontres.

En fin de saison, l’obligation d’achat est levée et Galano, malgré les offres alléchantes de Foggia, fait part de sa volonté de rester à Bari pour confirmer son excellente deuxième partie de saison dernière. Un choix payant car il réalise une première partie de saison complètement incroyable: 15 buts marqués pour 20 matchs disputés, des statistiques impressionnantes pour un ailier ! Véritable pilier de l’équipe entraîné désormais par Fabio Grosso, champion du monde 2006 avec la Nazionale, il récupère le brassard de capitaine. Il offre même la victoire (1-0) aux siens dans le derby face à Foggia, la ville où il est né, avec un but dans les arrêts de jeu qui fait exploser le Stadio San Nicola et ses 35000 tifosi. « Je suis de Foggia, je suis amoureux de cette ville mais je suis arrivé à Bari quand j’étais enfant. J’ai reçu beaucoup d’affection et ce club m’a permis de réaliser mon rêve, devenir joueur professionnel. C’est pour cela que je me sens comme un enfant adopté par Bari. » déclarait-il à la Gazzetta del Mezzogiorno quelques jours avant ce derby des Pouilles. La première partie de saison est une réussite pour Galano et ses coéquipiers, qui sont même leaders du championnat pendant quelques journées. Pour preuve, le foggiano finit 4ème meilleur buteur italien sur l’année 2017 avec 22 buts en 37 matchs ! Les joueurs qui le devance étant Immobile (38 buts), Insigne (25 buts) et Balotelli (23 buts), le joueur de Bari est en train de passer un véritable cap dans sa carrière.

Mais au retour de la trêve hivernale, Galano connaît plus de difficultés, est moins dynamique et surtout beaucoup moins décisif. Il n’inscrit d’ailleurs qu’un seul but entre la 22ème et la 42ème journée. A en croire Fabio Grosso, l’italien aurait eu quelques pépins physiques qui l’auraient empêché de confirmer sur sa lancée. Bari se qualifie tout de même pour les play-off mais se voit retirer deux points à cause « d’irrégularités administratives », ce qui lui fait perdre une place au classement final. De ce fait, l’équipe ne joue pas le quart de finale à domicile mais à l’extérieur. Et malheureusement, Bari se fait éliminer sans perdre, le 2-2 (Galano avait ouvert le score) suffisant à Cittadella pour passer en demi-finale puisque qu’ils sont passés devant Bari au classement suite à cette pénalité. Une nouvelle énorme désillusion pour Galano qui pensait enfin, cette saison, pouvoir atteindre cette fameuse Serie A qu’il convoite tant.

Une continuation surprenante

Et les problèmes ne s’arrêtent pas là: le FC Bari 1908 fait officiellement faillite. 110 ans d’histoires balayées par l’incompétence d’un président… Une histoire à laquelle Galano aura pleinement contribué, étant devenu le 7ème meilleur buteur de l’histoire du club avec 47 buts en 182 matchs. Suite à cette faillite, tous les joueurs sont donc libres. Galano est contacté par la Spezia, Benevento ou encore Parma, fraîchement promu en Serie A. Son choix est fait: désirant enfin découvrir la Serie A, il signe un contrat de trois ans avec i gialloblù. Mais après seulement 14 jours, de manière assez incroyable, il est prêté avec option d’achat à Foggia, la ville où il est né sans n’y avoir jamais joué ! A la suite de son premier but avec sa nouvelle équipe lors de la 6ème journée de Serie B contre Benevento, il déclare à la Gazzetta del Mezzogiorno: “Mon rêve est toujours la Serie A.”

Marco Pietraroia (auteur) et Théo Sivazlian (corrections).

Mathieu Duhamel ou l’exilé en terres transalpines

Joueur au caractère bien trempé, Mathieu Duhamel a connu une carrière atypique. Après plus d’une décennie où il a pratiqué le football en France à plusieurs échelons et offert ses services à plus d’une dizaine de clubs, l’attaquant français a décidé de se lancer dans un challenge qui sera probablement le dernier de sa vie de footballeur. Le joueur de 33 ans, qui fêtera son 34ème anniversaire le 12 juillet prochain, défend désormais les couleurs du Foggia Calcio, club de Série B qu’il a rejoint au mois de janvier dernier. Retour sur la carrière d’un personnage haut en couleurs.

Par Paul Nachtergaële – Twitter: @paulnachtr

Un parcours 100% français…

Mathieu Duhamel a réalisé un début de carrière inhabituel. A l’âge de 13 ans, il rejoint le centre de préformation de l’Institut National du Football (INF) de Clairefontaine, où il côtoiera de futurs joueurs français professionnels tels que Franck Béria ou encore Jérémie Aliadière. Deux ans plus tard, il signe au FC Rouen, dans son département natal, puis rallie à l’été 2003 l’US Quevilly. Le jeune espoir y disputera ses premiers matchs en CFA et sera utilisé la plupart du temps au poste de latéral gauche. Il aura par la suite l’occasion d’effectuer son retour dans l’équipe de Rouen dans laquelle il reprendra sa place d’attaquant. Lors de la saison 2006-2007, il inscrit 12 réalisations en 29 matchs dans le championnat de CFA.

C’est lors de la saison suivante, à l’âge de 23 ans, que Mathieu Duhamel va fouler pour la première fois les pelouses de National. En effet, à la suite de son année convaincante au sein du club rouennais, il est recruté par le SO Romorantin pour lequel il disputera 32 matchs et marquera 11 buts. Il va ensuite signer au Stade Lavallois et participera amplement à la montée de ce dernier en Ligue 2 en étant le meilleur buteur de l’équipe. Par la suite, Duhamel choisit une nouvelle fois de quitter son club au bout d’une saison pour rallier l’US Créteil-Lusitanos où il mettra 18 buts.

Ces trois saisons pleines passés en National lui permettent enfin d’accéder à la Ligue 2. Ayant tapé dans l’oeil de plusieurs écuries, il est finalement enrôlé à l’été 2010 par l’ESTAC Troyes. Toutefois, peu titularisé par l’entraîneur en place Jean-Marc Furlan, le buteur d’origine normande n’inscrira seulement qu’un petit but pendant toute la saison. Fidèle à son plan de carrière, il est inévitablement transféré au mercato d’hiver cette fois-ci, du côté du FC Metz. Il y jouera pendant deux saisons, et marquera 13 buts pour 37 matchs disputés en deux ans.

Il va alors franchir un palier lors de son arrivée au Stade Malherbe de Caen. Régulièrement titulaire à la pointe de l’équipe normande, Mathieu Duhamel inscrira 13 réalisations lors sa première année au club. Mais c’est l’année suivante qu’il signera sa saison référence. Pour 35 matchs disputés en Ligue 2, il mettra un total de 24 buts et deviendra le meilleur du championnat à égalité avec Andy Delort. Véritable fer de lance de l’équipe caennaise et grand artisan de la troisième place du club en deuxième division, il va découvrir la Ligue 1 pour la toute première fois lors de la saison 2014-2015. Une consécration pour l’attaquant âgé de 30 ans à cette époque. Mais cela ne s’arrête pas là ; il inscrira un doublé contre Evian lors de son premier match dans le meilleur championnat français. Cependant, son année au SM Caen va tourner court car le joueur sera prêté dès le mercato hivernal au club d’Evian Thonon-Gaillard pour une durée de six mois. Il y disputera 11 matchs et marquera 4 buts.

Par la suite, Mathieu Duhamel fait son retour en Ligue 2, à l’été 2015, en signant en faveur de l’équipe du Havre où il disputera deux saisons, la première avec un total de 6 buts inscrits, la seconde avec 8 réalisations. Il va finalement résilier son contrat en accord avec le club havrais pour regagner les deux clubs de sa jeunesse, qui ne forment désormais plus qu’un : l’US Quevilly-Rouen. Malheureusement, la belle histoire va tourner au vinaigre puisque l’homme maintenant âgé de 33 ans quittera son équipe en janvier 2018 malgré un début saison réussi pour lui avec 8 buts marqués.

… pour finalement rejoindre la Série B italienne

Mathieu Duhamel décide alors de s’expatrier, après de bons et loyaux services qu’il a réservé au football français pendant plus d’une décennie. Le 16 janvier 2018, il s’engage avec le club italien de Foggia Calcio, qui exerce en deuxième division, pour un contrat d’une durée de six mois auquel vient s’ajouter une option d’un an supplémentaire. Une soudaine nécessité de changer d’air ou bien la volonté de découvrir de nouveaux horizons ? « On m’a toujours dit que mon profil pouvait correspondre à ce championnat », déclare-t-il dans les colonnes de France Bleu Normandie. Ainsi, direction le pays de Dante pour lui (non non, pas le défenseur brésilien, on vous voit). « L’Italie a toujours été un pays qui m’attirait » confie le buteur français. Convoité notamment par le RC Lens et AS Nancy Lorraine, Foggia semblait être la destination parfaite. Pour son dernier baroud ? « Je ne sais pas. En y allant, je me dis que oui. Mais il suffit que j’ai de la réussite sur place et ça peut aller très vite » nous apprend Mathieu Duhamel, toujours pour le média normand.

Espérons donc la plus belle des fins de carrière pour l’ancien attaquant caennais qui pense pouvoir viser encore plus haut : « Moi, je ne regarde pas mon âge, j’essaie encore d’aller le plus haut possible. Je me dis qu’on progresse à tout âge ». Mais à l’heure actuelle, Duhamel semble plafonner puisqu’il fut rarement titularisé par le tacticien italien Giovanni Stroppa, avec seulement 5 apparitions en cette seconde partie de saison. Il a tout de même réussi à inscrire un but non sans importance, le 12 février contre Palerme, qui permettra à son équipe de revenir au score et par la suite de s’imposer. L’arrivée du joueur originaire de Normandie dans l’effectif de Foggia a surtout permis d’insuffler un vent d’optimisme au sein du groupe. En effet, 19ème lors de son arrivée et présent dans la zone de relégation, le club a réalisé une belle remontée au classement et a terminé à la 7e place du classement. Ainsi, peut-on qualifier son transfert vers Foggia Calcio comme la meilleure affaire de ces dernières années ?

… Qui y découvre un homme au caractère houleux      

                                                                
Mais Mathieu Duhamel n’a vraisemblablement pas sa langue dans sa poche. Joueur controversé, souvent critiqué par ses anciens présidents à propos de son caractère, cela explique probablement pourquoi il a enchaîné de nombreux clubs français sans vraiment trouver celui qui aurait été idéal à sa progression. Car le buteur normand n’a disputé qu’une seule saison au top niveau français ; peut-être aurait-il pu viser plus haut ? La faute à son caractère ? « J’ai un fort caractère, mais je ne suis pas un fouteur de merde, raconte l’ancien attaquant caennais pour France Bleu Normandie. Je suis un vrai compétiteur. Cela me prend aux tripes, et parfois je suis dans l’excès. » Ceci explique donc cela.

De plus, cette étiquette de joueur haut en couleurs qui lui colle à la peau ne date pas d’hier. Son passage lors de la saison 2008-2009 au Stade Lavallois, où il finit, rappelons-le, meilleur buteur de National aurait été écourté à cause de son fort tempérament qui ne plaisait pas à son entraîneur. Dans un article datant de décembre 2009, l’US Créteil-Lusitanos révèle sur son site officiel que Duhamel avait été recruté à Laval pour son caractère afin de gagner des matches à l’extérieur. Seulement, il fut débarqué pour la même raison qui avait permis son arrivée…

Le buteur français a également connu des relations compliquées avec son employeur du côté du Stade Malherbe de Caen, lors de sa saison en Ligue 1 en 2014-2015, car après son bon début de saison, c’est lui qui va demander à être prêté (du côté d’Evian), à cause de conflits avec la direction.

De même, alors qu’il évolue dans l’équipe du Havre, le club va annoncer la résiliation de son contrat le 30 juin 2017, sans y révéler la raison. Simple coïncidence, ou tensions extra-sportives ?

Enfin, lors de son retour à Quevilly, là où tout a commencé, Mathieu Duhamel va une nouvelle fois connaître des rapports tendus avec son président, et avec certains joueurs, d’après la presse. Pour lui, c’était une petite minorité du vestiaire avait qui il aurait eu des frictions. « Ils ont un comportement amateur dans un monde professionnel » déclare-t-il, toujours pour France Bleu. Ainsi, malgré son excellent début de saison, le joueur maintenant âgé de 33 ans quittera son équipe par la petite porte pour atterrir dans son club actuel de Foggia.

Reste à savoir si Mathieu activera son option de contrat d’un an supplémentaire, qui lui permettrait de prolonger la belle aventure avec son équipe italienne, à laquelle, en seulement quelques mois, il a déjà tant apporté.

MAJ au 06/07/2018: Mathieu Duhamel a accordé une interview le 12 juin dernier à nos confrères de MaLigue2 (ML2), en déclarant qu’il était possible qu’il arrête sa carrière. Pour l’heure, l’attaquant français n’a pas encore pris sa décision et a reçu des offres de clubs de Ligue 2, dont une du RC Lens.