Salut Pippo, merci de prendre un peu de temps pour nous parler de Grosseto et de ta carrière de joueur. Déjà, est-ce que tu peux te présenter pour nos lecteurs français ?
Je m’appelle Filippo Boccardi, je suis né à Grosseto et j’ai commencé à jouer au foot à l’âge de 4 ans dans le petit club de Saurorispescia, un des quartiers de la ville.
Comme tu es formé au club, tu es une sorte de « bandiera » du Grosseto. Qu’est-ce que cela signifie pour toi de jouer pour cette équipe ? Est-ce que tu as une relation spéciale avec les tifosi ?
Pour moi, jouer pour Grosseto c’est d’abord une grande et unique émotion. Jouer pour le club de sa ville m’emplit de fierté et je le vois comme un honneur. En ce qui concerne mon rapport avec les tifosi, on est très proches au point de s’appeler régulièrement au téléphone avec les capi des ultras, qui sont des amis.
Quels sont tes premiers souvenirs de Grosseto ? Les saisons en Serie B dans les années 2000 ?
Je me souviens particulièrement de l’époque où le club était en Serie B car j’étais ramasseur de balle à chaque match ! Bien sûr, je me souviens aussi de la montée en Serie B… et de notre échec aux playoffs, en 2009.
Tu avais un joueur préféré à l’époque ? Une sorte de modèle ?
Mauricio Pinilla (attaquant international chilien passé par Palermo et le Cagliari, NDLA) était une des mes idoles… surtout parce que la saison où il a joué pour nous, il a pratiquement marqué plus de buts que joué de matchs (24 buts en 25 matchs) !
Cette saison est réellement ta première comme footballeur professionnel à ce niveau (Serie C). Pour toi, qu’est-ce qui change réellement ?
Je ne pense pas que le niveau change réellement, c’est plus une question d’intensité, de préparation des adversaires et de rythme.
Parle-nous un peu du quotidien d’un joueur de Serie C.
La vie est un peu monotone vu que l’on s’entraîne tous les jours, même le samedi, et que l’on joue le dimanche. A chaque déplacement, on part généralement une journée avant. Et sur mon temps libre, en ce moment pas beaucoup de choix : c’est simple, je reste à la maison.
C’est une saison particulière avec la COVID, est-ce que ça pèse de jouer sans les tifosi ?
La Covid a tout changé. Déjà, les matchs à huit clos donnent l’impression de jouer en amical, c’est difficile de jouer sans les ultras car tu dois te motiver seul et tu ne peux pas compter sur eux pour te donner le coup de pouce nécessaire dans certains moments des matchs…
Filippo Boccardi est le symbole de ce Grosseto familial, populaire, à dimension humaine. Crédit photo : Il Giorno
Repassons au terrain si tu veux bien. Quand on voit l’équipe jouer, on n’a pas vraiment l’impression que vous venez d’être promus de Serie D. On vous voit lutter ensemble sans jamais baisser les bras. Tu peux nous raconter comment fonctionne le groupe ?
C’est simple, c’est le secret de notre succès depuis quelques années ! On est très unis, très proches en dehors du terrain et ça se voit pendant les matchs. On a réussi à bien intégrer les nouvelles recrues.
On a souvent l’idée que la Serie C est un championnat assez homogène, car pauvre tactiquement. Pourtant quand on vous voit jouer, on remarque que l’équipe est très souple en étant capable de changer de schéma de jeu plusieurs fois pendant un match.
C’est vrai, Il Mister nous demande de jouer en 4-3-1-2 mais on passe souvent en 3-5-2 pour avoir un défenseur de plus et conserver un avantage… ou pour tenter de reprendre la maîtrise du match.
Vous avez fait une belle première partie de championnat, l’objectif du maintien devient de plus en plus crédible, j’imagine que vous avez de plus grandes ambitions ? (à l’époque de l’interview, Grosseto était neuvième en zone playoffs).
Notre objectif c’est avant tout le maintien. Mais après, vu qu’on prend match après match, si on arrive en playoffs alors ça sera une magnifique récompense. Mais je le répète, notre premier objectif est de réussir à nous sauver !
Revenons au club. Etant de Grosseto, j’imagine que tu as un rapport particulier avec le vice-président qui était un ultra ?
Oui, on a une très bonne relation ! Son passé d’ultra fait qu’il est très direct avec nous. Il nous demande de « suer » pour le maillot et de donner le maximum à chaque match.
Le plan de la famille Ceri pour le club est intimement lié à la ville. Il y a cette volonté de faire grandir le calcio à Grosseto pour les jeunes de la ville. Selon toi, cette question d’identité, pour un club, c’est important ?
Oui, je pense que l’identité est très importante, ça doit être l’épine dorsale de l’équipe qui est composée de personnes de Grosseto. Il est normal pour nous, les locaux, que ce maillot ait un poids différent et qu’on ait aussi ce désir de tout donner à chacun de nos matchs. Regarde, de nombreux journalistes locaux me qualifient d’ « exemple » pour les enfants de la ville. Il n’y a pas plus grand honneur pour moi vu que j’étais l’un d’eux il y a seulement quelques années ! Je souhaite à tous de pouvoir jouer un jour avec le maillot de leur ville.
Dernière question : ton contrat se termine à la fin de la saison, qu’est ce-que tu prévois pour la suite ?
D’abord, je souhaite que le club se sauve le plus rapidement possible, et pourquoi pas dans la première partie du classement. Après pour moi, l’important c’est de bien s’entraîner afin d’être performant le dimanche.Nous verrons pour l’avenir.
Petit Poucet de Serie B, le club frioulan surfe sur sa bonne dynamique enclenchée la saison dernière, et ponctuée par une montée historique, avec une étonnante place de dauphin du championnat. Homme fort de l’année passée, le défenseur central Alberto Barison a accepté de répondre à nos questions. (image de une : Pordenone Calcio)
Entretien réalisé par Nicolas Wagner – Twitter: @friulconnection
Alberto, pouvez-vous vous présenter pour les fans français ?
Je m’appelle Alberto Barison, j’ai 25 ans et depuis la saison dernière je joue au Pordenone… Avec qui j’ai obtenu cette promotion historique en Serie B. C’est la première fois pour le club et pour moi. Auparavant, j’ai joué avec Arezzo, Bassano, Ascoli, Perugia et Padoue.
Quelles sont vos qualités ? Et quel aspect de votre jeu pensez-vous pouvoir améliorer ?
Je suis un défenseur central et j’essaie de contrer les attaquants avec mon physique, mon jeu de tête et ma vitesse. Je suis encore jeune et je pense que je peux m’améliorer de plusieurs façons : à la fois techniquement et tactiquement.
Pourquoi avoir choisi le projet du Pordenone Calcio ?
Le club me souhaitait fortement, m’a donné une grande confiance (confirmée aussi par la prolongation de mon contrat) et ici – les résultats le montrent – vous pouvez faire du football de la meilleure façon.
La saison dernière a été parfaite pour le club mais aussi pour vous, avec vos six buts (votre meilleur total en carrière) ?
Honnêtement, il était difficile de prédire une meilleure année, tant sur le plan collectif que sur le plan personnel. Mais tu dois toujours essayer de faire mieux. Nous sommes donc toujours tournés vers l’avenir !
Vous avez déjà marqué deux buts (contre Frosinone et Spezia) en Serie B, pensez-vous pouvoir améliorer votre total de la saison dernière ?
La priorité pour un défenseur est de ne pas concéder de buts mais moi et mes autres coéquipiers, sur coups de pied arrêtés, réussissons souvent dans le jeu aérien ou de façon acrobatique et nous espérons que ce sens du but va continuer.
Quelle est la différence entre la Serie B et la Lega Pro ?
Au fur et à mesure que la catégorie grimpe, le niveau des adversaires augmente, tant sur le plan physique que technique. Chaque match est très stimulant : la confrontation avec d’autres joueurs très forts et expérimentés, dont beaucoup appartiennent à une catégorie supérieure, est toujours un défi singulier, particulier. Mais on ne commence jamais battu, et les résultats de ce début de championnat parlent d’eux-mêmes.
Cette année, tu joues à la Dacia Arena, qu’en penses-tu ? Les sensations doivent être importantes ?
Jouer dans un stade de Serie A et aussi de niveau international, est une opportunité supplémentaire, une raison de plus pour se sentir partie intégrante de quelque chose (Pordenone) de plus en plus beau, important et reconnu par tous.
Auriez-vous préféré jouer au Bottecchia * ?
Nous avons de beaux souvenirs de notre stade, une saison – l’année dernière – incroyable. Mais on sait qu’on ne peut pas jouer là-bas.
Le maintien est l’objectif du club, mais ces dernières années, des équipes comme Benevento, Parme et Lecce sont passées de Lega Pro à la Serie A. Un exemple pour vous ?
Nous – comme le président et l’entraîneur le disent toujours – pensons match par match. Et c’est comme ça. Notre but est le maintien, en espérant l’atteindre à l’avance.
Quel est ton rêve de footballeur ?
Bien sûr, je vise toujours le meilleur. Mais pour l’instant, mon objectif est de bien faire avec le Pordenone.
Dans quelle équipe (ou pays) souhaitez-vous jouer ?
Avec le maillot neroverde : je traverse ici une période de progression continue et je ne pense à rien d’autre.
Vous aimez vivre dans le Frioul ?
Ici, je suis bien. Sur le terrain, sur les terrains d’entraînement et en ville. Je me sens chez moi, et je suis près de chez moi, donc…*
NDLA : le stade Ottavio Bottecchia date de 1926 et contient 3089 places. Il n’est pas homologué pour la Serie B.
NDLA : Alberto Barison est originaire du Veneto, région voisine du Frioul.
Alberto Paleari, gardien de but de l’A.S Cittadella âgé de 26 ans, ne fait pas vraiment partie de cette génération « dorée » (classe 1990-2000) de portiers italiens. Perin, Meret, Cragno… La liste est longue. Au milieu de tout ce beau monde, le nom de Paleari ne vous évoque sûrement pas grand-chose : vous allez apprendre à bien le connaître. Et méfiez-vous du lombard qui ne cesse de gravir les échelons un à un et ambitionne à présent de jouer en Serie A avec Cittadella… En attendant, des playoffs passionnants s’annoncent pour la petite ville vénitienne, déjà demi-finaliste l’an passé. Entretien vérité avec le dernier rempart granata pour SerieBellissima.
Par Théo Sivazlian – Twitter: @theo_sivazlian
Alberto, vous êtes né en 1992 du côté de Giussano, à 25km au nord de Milan, et vous avez débuté le football dans le club de votre ville de résidence, à Seregno. J’imagine que ces deux villes occupent une place particulière dans votre cœur…
Oui, Seregno est dans mon cœur. Ma famille habite encore là-bas, où nous possédons un magasin de réparations d’outils.
En 2008, à seulement 16 ans, vous êtes repéré par l’un des clubs les plus prestigieux de la péninsule italienne : l’A.C Milan. Signer là-bas devait être un rêve qui devenait réalité, surtout pour un lombard comme vous…
Oui, le Milan est mon équipe de cœur. Je les ai toujours soutenu, supporté, et jouer pour eux était quelque chose d’excitant, de très fort émotionnellement.
Dès lors, vous parvenez à vous imposer comme le gardien titulaire de la Primavera (équipe U20), effectuant trois saisons pleines sous les couleurs rossoneri. Votre adaptation au haut niveau s’est faite naturellement ? Avez-vous tout de même rencontré certaines difficultés ?
Effectivement, tout n’a pas été facile mais j’ai progressé au fur et à mesure sous la direction de très bons entraîneurs. (Francesco) Navazzotti, (Marco) Romano et (Ignazio) Abate m’ont, entre autres, beaucoup apporté en me permettant d’avoir une ligne de travail très importante.
Paleari et son coéquipier Ghiri, époque A.C Milan 2012/2013.
Certains gardiens sont connus pour être plus exubérants, introvertis, communicants, discrets… Quel est votre propre style ?
Personnellement, je suis très calme, pacifique. J’essaie de tirer le meilleur de chacun de mes coéquipiers sans exagérer dans la colère, la joie…
En février 2010, grâce à vos bonnes performances, vous êtes promu troisième gardien de l’équipe senior du Milan. Celle des Ibrahimovic, Pirlo, Abbiati… Que retenez-vous de cette période ?
Aujourd’hui encore, c’est difficile pour moi de l’expliquer. C’est comme réussir à toucher les étoiles, le paradis ! Nous parlons ici de professionnels, de grands champions exemplaires.
A l’été 2011, vous décidez de quitter le Milan, où l’horizon est pour le moins bouché… Mais pas la Lombardie. Vous signez ainsi en Serie D, du côté du petit club de Pontisola, où vous effectuez une saison réussie avec 37 apparitions et une deuxième place au classement. Quels souvenirs gardez-vous de cette année ?
Oui, nous pouvons dire que la Serie D a été un championnat de formation excellent pour moi. C’est arrivé au bon moment et ce fut parfait pour continuer à progresser individuellement sur de nombreux aspects.
Cette belle saison vous ouvre certaines portes et à l’été 2012, à seulement 21 ans, vous gravissez un échelon en signant à Tritium, dont l’équipe première évolue alors en Serie C. Et celle-ci présente une nouvelle fois la particularité d’être située en Lombardie, près de Milan… Était-ce une réelle volonté de votre part de ne pas quitter votre région natale ? Peut-être pour montrer au Milan qu’il avait eu tort de ne pas vous garder ?
Effectivement, mon mercato a toujours été très régional… Les observateurs étant tous à proximité et l’acclimatation plus facile pour moi, c’était le choix que j’avais décidé de faire.
Votre passage au sein d’un club désormais disparu n’est pas une franche réussite : vous ne disputez que sept petites rencontres lors de la saison 2012-2013. Comment expliquez-vous cela, vous qui sortiez pourtant d’une belle saison à l’échelon inférieur ?
Là-bas, mon coéquipier au poste de gardien donnait plus de certitudes que moi grâce à son expérience, mais cela ne fut pas un véritable problème pour moi. D’ailleurs, j’en garde quelques bons souvenirs malgré tout.
Durant l’été 2013, vous êtes alors transféré du côté du Virtus Verona, qui est promu pour la première fois de son histoire en Serie C. Avec les rossoblù, vous réalisez votre meilleure saison jusqu’alors : 34 matchs disputés et un trophée de « meilleur gardien de l’année » du championnat qui vous est décerné ! A quoi attribuez-vous votre réussite ? L’environnement de la ville vénétienne était idéal pour vous ?
Il est certain que je me rappelle de cette année avec fierté : un groupe sympathique et des entraîneurs confirmés, préparés, c’est la recette pour que cela fonctionne !
Alberto Paleari en action sous les couleurs du Virtus Verona, en 2014.
Sauf que voilà, votre parcours est décidément très mouvementé et durant l’été 2014, vous décidez de revenir en Lombardie pour signer à l’A.C Mantova, toujours en Serie C. Il s’agit là de votre cinquième club à seulement 22 ans ! Quelles furent les raisons de votre départ du Virtus, avec lequel vous sortiez pourtant d’une superbe saison ?
Au départ, je ne voulais pas forcément quitter Vérone, mais Mantova me désirait fortement dans l’espoir de réaliser un bon championnat. J’ai donc fini par décider de signer là-bas.
De nouveau, et assez étonnamment, vous ne parvenez pas à vous imposer au sein du club biancorosso alors que la saison précédente avait été une franche réussite. Que s’est-il passé là-bas ? Comment avez-vous vécu cette période compliquée ?
A Mantova, l’entraîneur d’alors (Ivan Juric, ex-entraîneur croate, entre autres, du Genoa. NDLA) ne voyait pas en moi un gardien fiable, sur lequel il pouvait compter. De mon côté, je me suis toujours entraîné à 100%, donnant le maximum. J’ai toujours joué de la même manière.
En janvier de cette même année, soit en 2015, vous recevez un appel de l’A.S Giana Erminio, également en Serie C, et qui a la particularité d’être le club de la ville de… Gorgonzola. Vous n’hésitez pas et vous êtes ainsi transféré lors du mercato hivernal. Que retenez-vous de votre échec à Mantova ?
Mantova est une expérience qui a duré six mois, durant laquelle j’étais en mal de temps de jeu. Je cherchais alors une équipe qui me permette de progresser, de franchir un palier et c’est ce que j’ai fais en signant à Giana. Je garde de Mantova un excellent souvenir, mais j’ai dû réaliser un choix professionnel.
Avec Giana Erminio, vous retrouvez la confiance et votre jeu en disputant la deuxième partie de saison du championnat 2014/2015. D’ailleurs, en parlant de jeu, comment caractériseriez-vous le vôtre ? Sobre, efficace, spectaculaire… ? Votre taille est un véritable atout dans le jeu aérien (1m92) mais vous semblez également à l’aise au pied…
Oui, j’aime beaucoup jouer avec les pieds, réaliser de longs dégagements vers mes attaquants. Je ne pense pas que je réalise beaucoup de parades spectaculaires, mais elles sont très efficaces…
A l’été 2015, un petit miracle se produit : vous n’êtes pas transféré. Et au contraire, un joli évènement vient embellir votre jeune carrière: à 23 ans, vous remportez avec la Squadra Azzurra les jeux d’été d’universités à Gwangju, en Corée du Sud, et ce contre le pays hôte. Parlez-nous un peu de ce tournoi méconnu et de cette expérience sous le mythique maillot italien…
Avoir réussi à remporter le tournoi, qui plus est sous ce maillot, et obtenir cette médaille d’or fut quelque chose de super, de fantastique. Mais rien ne fut pour autant facile : là-bas, nous avons conquis les victoires avec énergie et sueur.
Entouré de trois de ses coéquipiers, Paleari célèbre la victoire finale obtenue par la Squadra Azzurra aux jeux d’été des universités à Gwangju en 2015.
L’année 2015/2016 est celle de la confirmation avec Giana Erminio : vous disputez une saison pleine, à l’instar de celles passées avec Pontisola ou encore le Virtus Verona. Votre passage chez les biancazzurri vous a apporté la stabilité, la maturité qu’il vous manquait peut-être jusqu’alors ?
Avec Giana, j’ai disputé une saison entière, stable, à un bon niveau. Nous avions réussi à obtenir notre objectif de la saison, à savoir se maintenir en Serie C. Ce fut quelque chose de gratifiant, très important pour moi.
Fort de cette belle saison et demie à Gorgonzola, vous êtes courtisé par de nombreux clubs: tous les regards sont braqués vers vous. A l’été 2016, c’est le grand saut : à 24 ans, vous faites votre come-back en Vénétie en signant pour l’A.S Cittadella, en Serie B. Quelles ont été les raisons qui vous ont poussées à faire ce choix ?
Je suis allé à Cittadella pour les hautes ambitions de l’équipe, du club, mais aussi pour pouvoir monter de catégorie et continuer à grandir. Jouer en Serie B était un des mes objectifs principaux.
Ce transfert marque aussi une trajectoire linéaire dans votre progression : Primavera, Serie D, Serie C, Serie B. Il s’agit là d’une belle preuve que même en partant de tout en bas, en travaillant dur, tout est possible…
Oui, je le pense également. Mon but a toujours été de pouvoir jouer au plus haut niveau possible, et cela demande énormément de travail… Mais j’ai toujours réussi à obtenir ce que je voulais.
Avec Cittadella, vous terminez ainsi cette année votre troisième saison de rang sous les belles couleurs granata. Depuis votre arrivée au club, vous ne cessez de monter en puissance dans vos prestations et l’équipe entière en bénéficie, avec laquelle vous vous êtes hissés jusqu’en demi-finales des playoffs l’an passé. Vous semblez enfin avoir trouvé le club, la ville et les tifosi qui vous conviennent le mieux…
Tout à fait, je suis pleinement épanoui à Cittadella. La ville, les gens, l’environnement… Tout est superbe malgré le fait qu’il s’agit d’une petite ville. Je suis très heureux de pouvoir évoluer ici.
A Cittadella, le portier granata rassure par sa présence… et en impose.
Tout simplement, quel est l’objectif du club en cette fin de saison ?
Notre but est de répéter exactement ce que nous avons réalisé les années précédentes : à savoir aller en playoffs ! Ensuite, nous verrons bien ce qu’il se passera…
A plus long terme, la prochaine étape n’est-elle pas de jouer en Serie A avec ou sans Cittadella ?
Effectivement, mon objectif est de pouvoir monter en Serie A avec Cittadella. Je ne sais pas quand est-ce que cela arrivera, mais cela serait un rêve pour moi de réussir à porter cette petite ville dans un championnat aussi prestigieux.
Et si vous y parvenez, le tout conjugué à d’excellentes prestations, pourquoi ne pas rêver de la Nazionale ? Même si la concurrence est rude, vous y avez déjà goûté au niveau universitaire… (voir ci-dessus)
Non, je n’y pense pas, cela n’est pas dans un coin de ma tête. Il y a d’autres excellents gardiens de but en Italie qui y prétendent…
Dernière question : quel est votre modèle dans les buts, celui qui vous a donné l’envie de devenir gardien et qui vous inspire encore aujourd’hui ?
Je n’ai pas vraiment d’idoles, mais j’ai regardé tant de gardiens jouer… Par le passé, j’appréciais beaucoup Toldo, Buffon ou encore Pagliuca. Aujourd’hui, des gardiens tels qu’Ederson ou De Gea sont des sources d’inspiration pour moi.
Encore un grand merci à Alberto pour sa gentillesse, sa disponibilité et rapidité avec laquelle il a répondu à mes questions.
Marco Negri, ex-attaquant (entre autres) de Perugia et des Rangers, désormais âgé de 47 ans, fait partie de cette catégorie d’attaquants comme on en fait plus. Véritable renard des surfaces possédant un sens du but chirurgical et des statistiques folles, Negri fait partie de ces joueurs authentiques et naturels mais sous-cotés tout au long de leur carrière. Vous ne le connaissez d’ailleurs sans doute pas ou, à la rigueur, peu: SerieBellissima est là pour rattraper ce déficit footballistique. Entretien avec le buteur milanais.
Ta carrière professionnelle a démarré en 1988 à seulement 17 ans avec l’Udinese, alors en Serie B. Malheureusement, tu peines à t’y imposer et cette situation se répète à Novara, où tu es prêté en 1989. Mentalement, cela devait être très difficile…
Effectivement, l’Udinese a été le club qui m’a fait grandir en tant que joueur. J’ai réalisé toutes mes classes là-bas, évoluant dans toutes les différentes équipes de jeunes. A l’âge de 17 ans, j’ai effectué mes premiers pas à Udine en tant que professionnel. Novara a également été une expérience cruciale pour moi, étant donné que c’était la première fois que je m’éloignais de ma famille. Durant cette période plutôt compliquée, je n’ai jamais arrêté de penser positif et rêver en grand: ma passion pour le football était énorme et je n’ai jamais perdu confiance dans ma capacité à réussir.
En 1991, après trois premières saisons mitigées avec l’Udinese et Novara, tu décides de partir à Ternana. Avec les rossoverdi, tu joues ta première saison complète, marque 5 buts en 32 matchs et remporte la Serie C. Ta carrière décolle vraiment à ce moment…
Ternana était mon premier transfert car j’avais déjà joué autre part qu’à Udine, en l’occurence à Novara, mais seulement en prêt. Cette fois vendu définitivement, on attendait beaucoup de moi. La Serie C d’alors était un championnat dur, âpre, très physique et compétitif. A la fin de la saison, nous parvenons à remporter le championnat et j’ai vraiment montré mon talent à l’ensemble du football professionnel italien. Quelques équipes importantes commençaient à s’intéresser à moi…
Lors des saisons 1992-1993 et 1993-1994, tu joues pour deux nouveaux clubs: respectivement Cosenza en Serie B et Bologna en Serie C. Cependant, tes statistiques ne sont pas extraordinaires: 49 matchs joués, 12 buts marqués. A cette époque, tu n’es pas vraiment considéré comme un buteur de « classe européenne » en puissance…
Ce n’est pas faux, mais j’étais encore très jeune et j’apprenais chaque jour de mes erreurs commises sur le terrain. Durant cette dure période, la chose la plus importante était de ne jamais perdre sa propre confiance et garder de l’ambition. De plus, mes qualités footballistiques correspondaient plutôt aux notions de dureté et de combativité: j’allais toujours de l’avant, courant énormément pour l’équipe, créant des occasions pour mes coéquipiers…
En 1994, tu fais ton retour en Calabre, à Cosenza. Avec les rossoblù, tu réalises une saison fantastique et bat ton record de buts personnels: 19 inscrits en 34 rencontres disputées. Comment t’es venu ce sens du but si développé ? Cette saison a été un déclic pour le reste de ta carrière ?
Cette équipe était incroyable: grands joueurs, grands coéquipiers et un coach magnifique en la personne d’Alberto Zaccheroni. Cette saison-là, je jouais à l’avant dans une position centrale, laissant les autres courir autour de moi afin de me concentrer sur mon travail: finir les actions dans la surface de réparation. Des coéquipiers talentueux tels que Palmieri, De Rosa, Marulla, etc… faisaient la différence. J’ai appris très rapidement comment être « froid » devant le gardien pour ne pas faire disparaître l’énorme travail de l’équipe. A la fin de la saison, nous avons fini très fort, l’équipe jouait un football très agréable. Personnellement, j’ai réussi à battre mon record personnel de buts sur une saison en en inscrivant 19, sans compter les penaltys. J’étais un des meilleurs joueurs de Serie B à ce moment: ma confiance était forte et me poussait à viser toujours plus loin, toujours plus haut.
Décidément, tu es un véritable « italien-trotter ». En 1995, tu décides de t’engager avec le club phare de l’Ombrie, Perugia, où tu réaliseras deux magnifiques saisons. Lors de la première, tu inscris 18 buts, contribuant ainsi fortement à la montée des grifoni en Serie A: et lors de la deuxième, tu marques 15 buts ! Tu étais littéralement « en feu » là-bas. Qu’est-ce qui t’as fait te sentir aussi à l’aise ? Quelle était ta relation avec les tifosi ?
Perugia était l’étape finale. Mon rêve d’enfant de jouer en Serie A se concrétisait enfin et j’étais si fier, car j’ai gagné ce privilège sur le terrain, en aidant l’équipe à monter lors d’une saison brillante où j’ai marqué beaucoup de buts. A l’époque, la Serie A était le championnat le plus important, celui qui comportait le plus de valeur: des dizaines de joueurs incroyables, comme Zidane ou Weah… J’ai montré à tout le monde que j’étais prêt pour ce challenge et je me suis installé parmi les meilleurs buteurs du championnat, en inscrivant 15 buts sans les penaltys. Perugia sera toujours dans mon cœur, car les tifosi sont si bouillants et passionnés: ils représentent vraiment l’idée de « 12ème homme » durant le match.
Premier triplé de Negri en Serie A contre Bologne, son… futur club. Via le facebook de l’ex-attaquant italien.
D’ailleurs, en y repensant, tu as joué pour Ternana avant de jouer à Perugia, et nous connaissons si bien la grande rivalité qui existe entre les deux clubs, en quête de la suprématie ombrienne. Comment t’ont alors accueilli les tifosi perugiani ?
En effet, la rivalité est vraiment profonde, ancrée, historique. Mais marquer beaucoup de buts et gagner un titre (Serie B) m’a aidé à être immédiatement adopté et aimé.
Mis à part la descente de Perugia en Serie B lors de la saison 1996-1997, qu’est-ce qui t’a poussé à partir en Ecosse ?
Entre autres, c’était l’occasion pour moi de découvrir un nouveau style de football, avoir la chance de jouer aux côtés de grands joueurs tels que Laudrup ou Gascoigne, ou encore pour l’ambition de jouer à un très haut niveau, en Ligue des Champions par exemple.
Marco Negri, un style inimitable. Via alamy.com
En 1997, tu arrives donc aux Glasgow Rangers en provenance de Perugia avec un certain… Gennaro Gattuso, actuel entraîneur de l’A.C Milan. Était-il déjà si combatif et hargneux ?
Rino (surnom de Gattuso, NDLR) était très très jeune, mais déjà si concentré sur sa carrière. Il a montré en Ecosse toute son attitude et son potentiel: il était énormément apprécié par les fans à cause de son mental de gagnant. En définitive, il a vraiment tout gagné.
Quelle est ta relation avec Gattuso ? Tu as toujours des contacts avec lui aujourd’hui ?
J’étais, il y a quelques semaines de cela, à Milanello pour le rencontrer et regarder quelques séances d’entraînements du Milan, vu qu’il est à présent le coach des rossoneri. Il est toujours l’homme sympa avec lequel j’ai joué en Ecosse, et je lui souhaite tout le meilleur pour sa nouvelle carrière de manager.
Qu’as-tu aimé dans le championnat écossais, et comment as-tu fait pour t’y adapter si rapidement alors que physiquement, tu n’étais pas un « monstre » (1m80 pour 78 kilos à l’époque) ?
Le football en Ecosse est si dur, fort, rapide… Le rythme d’un match est tellement électrique, l’atmosphère dans le stade est incroyable: les fans poussent les joueurs à donner tout ce qu’ils ont, et Ibrox Park en est le meilleur exemple. J’étais prêt pour ce grand défi, je venais du championnat le plus difficile du monde en ayant déjà affronté les plus fabuleux défenseurs de la planète tels que Cannavaro, Nesta, Maldini… De plus, jouer aux côtés de Laudrup et Gascoigne dans une des plus grandes équipes des Rangers m’a rendu la tâche facile en attaque.
Un mot sur les ambiances écossaises. Jouer et marquer dans un stade rempli d’histoire comme Ibrox Park devait quelque chose d’incroyable…
Le plus bel endroit où j’ai joué. 50 000 personnes qui aiment tellement le club, les joueurs, le football, et qui sont prêts à te pousser pendant plus que 90 minutes. Très fier et honoré d’avoir pu jouer dans un aussi grand club que les Rangers.
Negri dribble facilement le gardien de St Johnstone, Alan, pour s’en aller marquer dans le but vide. Via alamy.com
A ton époque avec les Gers, tu avais des stats dignes d’un Messi ou d’un Ronaldo d’aujourd’hui: 32 buts en 29 matchs pour ta première saison et 23 buts inscrits durant les 10 premiers matchs de ta seconde saison ! Prends-tu aujourd’hui, avec le recul, conscience de tes performances ?
Effectivement, mon début de saison était incroyable et c’est d’ailleurs ce qui reste encore aujourd’hui dans l’esprit de la plupart des fans des Rangers. J’étais vraiment en feu. Et même si le football écossais n’était pas au même niveau que le football italien ou espagnol, inscrire des buts de partout est loin d’être facile.
La saison 1997-1998 peut être considérée comme la meilleure de ta carrière: meilleur attaquant du championnat avec 32 buts, 5ème au Soulier d’Or, 91ème au Meilleur joueur de l’année FIFA… Quels sont tes meilleurs souvenirs de cette année ?
Mon match parfait contre Dundee United. Ce jour-là, j’ai inscrit 5 buts en un match (victoire finale des Gers 5-1, NDLR), une chose à laquelle je n’aurais jamais pu rêver lorsque j’étais enfant. Après, mon but le plus important fut celui inscrit durant le « Old Firm » contre le Celtic, qui représente beaucoup pour moi mais aussi pour les fans des Rangers.
Tes célébrations discrètes de tes buts marqués faisaient la sensation à l’époque parmi les supporters et la presse britannique. C’était quelque chose que tu recherchais ?
J’ai beaucoup de photos de moi en train de sourire et de célébrer après un but pour les Rangers. J’étais vraiment heureux au fond de moi, mais peut-être que je ne montrais pas assez mes sentiments aux fans… Rien n’était préparé, c’était juste ma façon d’être depuis que j’ai démarré en Italie.
Marco Negri félicité par Charlie Miller, l’ex-numéro 10 des Rangers. Via alamy.com
Ewan Chester, alors celui qui t’a repéré pour les Rangers lorsque tu étais à Perugia, disait lors de ton recrutement que tu n’étais pas quelqu’un qui travaillait dur pour l’équipe, mais plutôt un homme parfait pour marquer 30 buts par saison. Quelque part, tes statistiques et ton style de jeu à Glasgow ne l’ont pas fait mentir…
Chaque joueur possède son propre profil et moi, j’étais un joueur de surface: je me focalisais uniquement sur le fait de concrétiser les opportunités qui se présentaient à moi. Je n’avais pas besoin de beaucoup d’occasions pour marquer. Cependant, j’admets que je n’étais pas très enthousiaste pour courir de partout, mais je connaissais mon travail.
Après ces deux belle saisons, des blessures viennent gâcher le reste de ta carrière, comme celle à l’œil provoquée durant un match de squash avec ton coéquipier d’alors aux Rangers, Sergio Porrini. J’imagine que ces blessures à répétition sont tes vrais regrets ? Parce qu’en plus, en dehors de celles-ci, à chaque fois que tu revenais, tu marquais.
Quels regrets !! J’étais au sommet de ma carrière, je jouais pour un club incroyable, je marquais presque à chaque match. Et puis durant un jour de repos, j’ai décidé d’aller jouer au squash avec Porrini, mon coéquipier: bang ! Ma rétine a été affectée, je ne pouvais plus voir proprement et évidemment je n’ai pas pu garder mon rendement sur le terrain. Quand tu joues au football, tu t’attends toujours qu’une blessure arrive au cours du jeu, comme une rupture des ligaments par exemple. Mais crois-moi, une balle de squash dans mon œil au meilleur moment de ma vie est quelque chose de vraiment très difficile à accepter.
Ta carrière est donc assez spéciale. Après avoir achevé cinq saisons de très haut vol sous les couleurs de Cosenza, Perugia et des Rangers, tu entames alors une sorte de « traversée du désert » entre 1999 et 2002, suite à plusieurs blessures. Finalement un peu comme au début de ta carrière…
Après cette blessure bizarre à l’œil, j’étais dans un tunnel de problèmes: une pneumonie, puis une fracture de stress, puis une ancienne douleur dûe à une hernie qui se réveille… Je n’étais plus en forme, loin d’être à 100%. J’ai alors fait de mon mieux pour revenir à mon meilleur niveau mais ma condition physique ne m’en a jamais donné l’opportunité.
D’ailleurs, en 2000, tu as été classé par un journaliste du Guardian parmi les « 10 pires recrues étrangères de tous les temps » alors que tu as inscrit tellement de buts pour les Rangers en seulement deux saisons. A l’époque et même maintenant, tu prêtais attention à ce genre d’article, à ce que disait la presse ?
Il est vrai que cet article ne me rend pas heureux, mais cela fait partie du jeu et j’en suis conscient. Tout ce que je sais, c’est que je suis fier d’avoir porté le maillot des Rangers, d’avoir donné toujours mon maximum. Quand j’étais en forme, j’ai prouvé à tout le monde avec mes buts et mes performances ce dont j’étais capable. Plus que cet article, ce que pense les fans de moi représente bien plus, et c’est ce qui me rend heureux et satisfait.
Après cette période noire, comme un buteur éternel, tu parviens à revenir à un bon niveau en 2002, en signant avec Livorno. Pour le prouver, tu inscris pour ton premier match à domicile un triplé contre… ton ancien équipe, Cosenza. J’imagine que cela devait être un moment très spécial émotionnellement parlant…
Après tant de saisons sombres, de dures blessures et de jours tristes durant lesquels j’ai pensé à arrêter ma carrière de footballeur, Livorno m’a donné une opportunité incroyable d’être de retour dans le football. Je voulais me prouver à moi-même ainsi qu’à tout le monde que je n’étais pas fini, et c’est ce que j’ai fais à ma façon, en inscrivant un beau triplé contre Cosenza, mon ancienne équipe. Je me souviens qu’à ce moment, j’étais tellement heureux, je pouvais enfin me débarrasser de tous mes mauvaises pensées.
Ta saison avec Livorno est très honorable: 8 buts marqués en 19 matchs disputés. Mais pour la saison suivante, celle de 2003-2004, tu décides de retourner à Perugia. C’était en quelque sorte une manière de « boucler la boucle » ? Tu désirais vraiment porter ce maillot une dernière fois ?
A vrai dire, je connaissais la direction de Perugia et ils m’ont demandé si je pouvais faire mon retour afin d’aider l’équipe, qui à l’époque en Serie B, se trouvait dans une période financière assez délicate. J’ai toujours été proche de Perugia car la ville et les tifosi m’ont tellement apporté dans le passé, m’ont vraiment aidé à faire progresser mon jeu et ma carrière. C’était donc le bon moment pour donner quelque chose lorsqu’ils en avaient besoin… La boucle était bouclée ! Je n’ai joué seulement que trois matchs, mais chaque minute avec ce maillot est à jamais gravé dans mon cœur.
Après avoir décidé de prendre ta retraite à la suite de ton dernier passage à Perugia pour prendre soin à plein temps de ta famille, tu as récemment entraîné les attaquants de l’Udinese, en Serie A. Envisages-tu un jour de devenir coach principal ? As-tu déjà été contacté pour un tel poste ?
Entraîner les attaquants correspond à ce que j’aime faire sur le terrain, et je suis confiant quant au fait d’avoir les qualités pour bien le faire. Mon expérience avec l’Udinese en Serie A a été incroyable et j’espère vraiment avoir une nouvelle chance dans le futur. Je n’ai pas l’intention d’entamer une carrière d’entraîneur principal, mais on ne sait jamais dans le futur…
Dernière question Marco: si tu devais ne garder qu’un coéquipier et un club de ta carrière, lesquels seraient-ce ?
Je dirais les Rangers et Paul Gascoigne, mon favori.
En guise de conclusion à ce long entretien, je tenais à remercier vivement Marco pour son incroyable gentillesse et sa grande disponibilité. D’ailleurs, si cette interview vous a plu et que vous souhaitez en apprendre encore plus sur l’ex-buteur italien, n’hésitez pas à vous procurer son livre autobiographique nommé « Moody Blue: the story of mysterious Marco », co-écrit avec l’auteur anglais Jeff Holmes et disponible dans la langue de Shakespeare. Il a d’ailleurs été nommé parmi les meilleurs autobiographies internationales lors des « Cross Book Awards » 2016… Un autre livre, écrit cette fois-ci en italien, existe aussi: « Marco Negri, più di un numero sulla maglia ». Voici quelques images des deux ouvrages, toutes tirées du compte Twitter de Marco Negri:
Ancien défenseur international marocain, formé à l’Olympique Lyonnais, Jamal Alioui est passé par l’Italie, et notamment la Serie B, au cours de sa riche carrière. Une période qui l’a lancé dans le monde professionnel.
Par Michaël Klawinski – Twitter: @QuasiKavinsky
Jamal, vous êtes retraité des terrains depuis 2016. Malgré tout, à 36 ans, avez-vous conservé un pied dans le foot ?
Oui je passe actuellement mes diplômes d’entraîneur. Je suis en attente pour le BEPF qui me permettrait de coacher en Ligue 1. J’interviens également sur la chaîne de télévision de l’Olympique Lyonnais, en particulier lors des après-matchs. Sinon, je vis ma vie de retraité tranquillement (sourire).
En 2003, à votre sortie du centre de formation de l’OL, vous aviez signé à Pérouse, alors en Serie A. Comment vous étiez-vous retrouvé là-bas ?
J’avais refusé de prolonger à Lyon car rien ne me garantissait un avenir en Ligue 1. A l’époque, j’étais international espoir marocain et pour moi, la Serie A était le meilleur championnat du monde. Pour un défenseur, c’est là-bas qu’on apprenait les bases tactiques. Donc ça n’a pas été difficile de me convaincre. Cette année-là, mon partenaire à Lyon, Gaël Genevier, avait également rejoint Pérouse juste après mon arrivée.
Autocollant Panini de Jamal Alioui à Perugia saison 2003-2004.
A l’époque, Pérouse était vu comme un club assez particulier avec la famille Gaucci à sa tête…
Oui mais l’ambiance était vraiment bonne. D’ailleurs, je suis toujours en contact avec Alessandro Gaucci (le fils du président Luciano qui était directeur sportif)… C’est surtout la faillite du club en 2005 qui a été difficile à vivre. Nous devions remonter en Serie A et finalement, ça ne s’est pas fait à cause des soucis financiers… Mais j’avais fait le bon choix en allant là-bas. J’ai remporté la Coupe Intertoto. Je suis devenu international A avec le Maroc, à cette époque. C’est vrai que j’ai commis quelques erreurs et ma relation avec Serse Cosmi (le coach) a été compliquée. Mais c’est lui qui m’a permis de démarrer en Serie A…
« Aucun joueur ne m’a jamais impressionné »
D’où votre prêt à Catane, en Serie B, au bout de six mois ?
Effectivement. A Catane, j’ai connu Stefano Colantuono (aujourd’hui entraîneur de la Salernitana) avec qui j’ai beaucoup travaillé sur le plan tactique bien sûr, mais humainement aussi. J’ai beaucoup de respect pour lui, même si nous avions deux forts caractères et que nous étions un peu comme chien et chat (rires). Mais Colantuono était un vrai entraîneur. Cosmi beaucoup plus un showman.
Quel souvenir le plus marquant gardez-vous de votre passage en Serie A ?
D’avoir joué contre des Maldini, des Costacurta qui étaient de vrais monstres. J’ai pu défendre sur des attaquants comme Chiesa ou Adriano… Je me suis vraiment épanoui en Italie. Ç’a été une erreur de ma part de quitter ce pays et ce football (en 2007, après une dernière saison à Crotone). Mais avec la crise financière, ça devenait vraiment compliqué. A Pérouse, on n’a pas été payé pendant plusieurs mois et à Crotone, certaines promesses n’avaient pas été tenues… Malgré tout, ces clubs ont contribué à mon bien-être et je les en remercie. Vivre en Italie a été plus qu’enrichissant pour moi.
A Pérouse, y a-t-il un joueur qui vous a plus impressionné qu’un autre ?
Aucun joueur ne m’a jamais impressionné (sourire). Peut-être Zé Maria (l’homme du couloir droit du Perugia Calcio) qui avait une énergie incroyable et qui m’a pris sous son aile lorsque je suis arrivé et que je ne parlais pas un mot d’italien. Giovanni Tedesco était aussi un vrai capitaine, un guerrier sur le terrain et il faisait tout pour transmettre cet état d’esprit à l’équipe. Humainement, il y avait beaucoup de très bons mecs comme Eusebio Di Francesco (l’actuel coach de la Roma), Fabrizio Ravanelli ou Ferdinand Coly avec qui je pouvais parler français.
L’effectif de Pérouse, c’était aussi une multitude de nationalités et de cultures différentes. Pouvait-on parler de force ?
Un tel mélange est évidemment bénéfique. Dans le football, tout le monde n’est pas forcément bac+6 mais dans ce genre de cas, tu apprends beaucoup. Notamment au niveau des langues. C’est grâce au foot que j’en maitrise plusieurs aujourd’hui. Je parle italien, espagnol. J’ai appris le portugais avec Zé Maria et même quelques mots de dialecte malien avec Souleymane Diamoutene (défenseur à Pérouse en 2003-2004). C’est une richesse et ça collait bien avec l’image très cosmopolite de la ville.
« En Serie A, il y a des techniciens bien supérieurs à Cosmi »
Juste avant, vous disiez de Serse Cosmi qu’il était surtout un showman. Néanmoins, que vous a-t-il apporté ?
C’est à Pérouse que j’ai grandi tactiquement. C’est une certitude. Quand je suis retourné en Ligue 1 à Metz (en 2005-2006), je n’avais jamais l’impression d’être en difficulté face à mes adversaires. Avec Alessandro Gaucci, Cosmi a déniché beaucoup de talents. On ne peut pas le lui enlever. Il a sorti des joueurs comme Fabio Grosso, Liverani, Ahn et j’en passe. C’est un passionné vraiment. Il connaissait parfaitement ses joueurs et savait se faire aimer. Mais, honnêtement en Serie A, il y a des techniciens bien supérieurs à lui. Un entraîneur comme Gasperini que j’ai connu à Crotone avec son 3-4-3 est au-dessus.
En 2004, Pérouse descendait en Serie B et rate la remontée directe à cause de ses problèmes économiques. Qu’avez-vous retenu de cette saison dans l’antichambre ?
Contrairement à l’année de la relégation (même si lui a vécu les six derniers mois à Catane), il y avait une pression positive. La Serie B était sûrement la meilleure deuxième division d’Europe et il y avait de sacrés cracks ! Stefano Colantuono avait pris place sur le banc à Pérouse et on avait un effectif digne de la Serie A avec Gennaro Delvecchio, Guglielmo Stendardo qui était en concurrence avec moi en défense, Davide Baiocco ou encore Fabrizio Ravanelli qui était revenu dans sa ville à 36 ans et qui était toujours un grand pro et un énorme bosseur. Le fait de ne pas monter a été une immense déception… Sans ces problèmes financiers, je pense que je ne serais pas parti de Pérouse. D’ailleurs, le club voulait me prolonger mais avec les salaires impayés, ça devenait trop compliqué… Aujourd’hui, je suis encore les résultats. Ce club, cette ville mériteraient de retrouver la Serie A. Comme partout en Italie, il y a une vraie base de supporters. De vrais passionnés et rien que pour eux… Pérouse a vraiment sa place plus haut.
« Dans le couloir du stade à Crotone, il y a une photo de moi »
Autocollant Panini de Jamal Alioui à Crotone saison 2006-2007.
Après Pérouse, vous débarquez à Crotone toujours en Serie B…
Mais là aussi, j’ai eu des problèmes de salaires… Et je ne pouvais plus me permettre de ne pas être payé. Mais j’ai toujours joué là-bas. Je n’étais pas du genre à accepter d’être remplaçant (sourire). Ca a été très facile de s’attacher aux gens. Entre le nord et le sud de l’Italie, il y a beaucoup de différences. J’ai gardé beaucoup d’amis à Crotone. Des personnes sincères et souvent extérieures au terrain. Lorsque nous jouions le samedi, le dimanche j’allais pêcher avec eux. Je suis retourné à Crotone, il y a peu et j’ai été super bien accueilli. J’ai assisté à un match de préparation et mon fils a pu aller sur la pelouse à la mi-temps. Dans les couloirs du stade (Ezio Scida), il y a même une photo de moi !
Le fait de voir le club en Serie A pendant deux saisons (de 2016 à 2018) a dû vous faire un sacré pincement au cœur ?
Je me suis surtout dit que je suis arrivé là-bas trop tôt (rires) ! Mais j’étais content car il y a un véritable engouement. Crotone c’est le sud du sud de l’Italie. Les gens se sentent isolés. Il n’y a pas de train pour s’y rendre. Il n’y a plus d’aéroport et les clubs du sud se font rare… Avant, il y avait la Reggina, la Salernitana, Bari, Lecce en Serie A, sans oublier les clubs siciliens, Messine, Catane, Palerme. Aujourd’hui ce n’est pas évident…
Finalement, quand vous vous retournez sur votre carrière, quelle place a l’Italie ?
La première ! On m’y a donné ma chance et j’ai tellement appris… En termes de clubs, si je devais choisir entre Pérouse et Crotone, je choisirais Pérouse… A la fin des matchs, j’étais fatigué physiquement mais mentalement aussi car il fallait rester concentré jusqu’au coup de sifflet final. Une demi-erreur et derrière, tu avais 95% de chances de prendre un but. Surtout face à des attaquants comme Inzaghi… Lui en plus, à chaque fois qu’il marquait, on avait l’impression que c’était le premier but de sa carrière (sourire) et je ne voulais pas le voir célébrer contre moi.
Est-ce qu’on pourrait vous imaginer devenir, un jour, entraîneur de l’autre côté des Alpes ?
Ce serait le rêve ! On m’a tant donné que j’aimerais transmettre tout cela maintenant. C’est dans mon éducation et le terrain me manque tous les jours. J’ai dû arrêter ma carrière car j’ai été opéré de la hanche. Ce n’est pas un choix, c’est ma santé qui m’y a obligé. A mon niveau, j’essaie de conseiller des jeunes. J’ai fait des erreurs dans ma carrière, j’en suis très conscient. Donc je ne suis personne pour faire la morale aux autres. Je n’étais pas un tendre. Aujourd’hui, je joue encore un peu en section « foot entreprise » avec d’anciens Lyonnais comme Sydney Govou ou Patrice Ouerdi, pour garder la forme et pour le plaisir. J’ai aussi mon fils de neuf ans qui s’est mis au foot de lui-même à La Duchère… et je crois que c’est un futur défenseur (rires).
Après dix années passées à multiplier les prêts à travers toute l’Italie, Abdou Doumbia se livre à SerieBellissima et nous renseigne sur son avenir, mais pas que. Entretien.
Par Théo Sivazlian et Paul Nachtergaële. Twitter: @theo_sivazlian & @paulnachtr
Abdou, parle moi déjà un peu de ton début de carrière, assez inhabituel je dois l’avouer…
J’ai commencé à 17 ans, j’ai pris le train pour me rendre en Italie parce que mon agent français connaissait un agent italien. Ils se sont mis d’accord et je suis parti faire des essais un peu partout en Italie à Pescara, à Benevento et à Giulianova. Pescara et Benevento voulaient me recruter et j’ai choisi Pescara où j’ai signé un an en amateur. J’ai fait un an avec la réserve et en fin d’année je suis parti en prêt en Serie D à Santegidiese car Pescara ne m’a pas signé pro. J’ai fait une bonne saison et à la fin de l’année j’ai signé cinq ans à Parme.
Ton départ si tôt en Italie, à l’âge de dix-huit ans seulement, n’a pas du être évident à gérer…
Quand je suis arrivé en Italie, j’avais seulement 17 ans. J’étais seul, j’avais pas d’amis, pas de famille à mes côtés. Je comprenais pas la langue. C’était dur pour moi, les débuts surtout. J’ai fait quand même un an sans retourner du tout en France et c’était la première fois que je sortais de Blanc-Mesnils et des Tilleuls donc ça m’a fait bizarre, ce changement soudain d’environnement. J’ai eu des moments où j’ai pleuré et où je pétais les plombs. J’appelais ma mère, je lui disais que je voulais rentrer en France, que j’en avais marre. Mais bon, ma mère m’a toujours appelé pour me soutenir, me rassurer, m’expliquer que les débuts seraient compliqués et qu’il ne fallait pas baisser les bras. Heureusement, ma famille m’a toujours soutenu. J’ai eu un moment où j’ai lâché, je me suis dit « c’est bon j’arrête, je retourne en France ». Je pense que sans ma famille, je ne serais pas là où j’en suis aujourd’hui.
Tu as ensuite enchaîné les prêts et transferts avant de finir par t’installer à Lecce, en 2014. Que retiens-tu de cette période et de la ville, du club de Lecce ?
Je suis parti 6 mois à l’Atletico Roma. Ensuite, j’ai fait 6 mois à Ascoli en Serie B, puis un an à Côme. Ensuite, j’ai de nouveau été prêté à San Marino en Serie C puis à Lecce. Au terme de ma dernière année à Lecce, j’ai signé un contrat de 3 ans là-bas. La première année s’est bien passé, on est arrivé en finale de play-offs et on a perdu contre Frosinone qui sont montés en Serie B. C’était un bon délire. La ville est sympa, les gens sont chaleureux. C’est une ville du Sud, il y a toujours du beau temps et la vie est moins chère là-bas. Lecce, c’est un club de Serie C mais qui a toujours connu la Serie A, donc les supporters sont chauds. On avait toujours 12 000, 15 000 personnes qui venaient au stade. En Serie C, c’est du jamais vu. Pour moi, c’est comme si j’étais en Serie B là-bas. Lors de ma deuxième année à Lecce, il y a Fabrizio Miccoli qui est arrivé au club. On le connaît, on sait qui c’est. Jouer avec un grand joueur comme ça, c’était impressionnant mais après ça reste bien évidemment un joueur de foot.
Comment s’est passé cette saison sous tes nouvelles couleurs amaranto ? Comment la juges-tu ?
Ma saison à Livourne s’est bien passé, on est monté, c’était une bonne saison. Personnellement, j’ai fait un bon championnat, je suis content. Le plus important c’était de remporter le championnat et c’est chose faite. Voilà, c’est bizarre, après quatre ans à Lecce de porter un autre maillot. Livourne est un grand club, les supporters là-bas aussi sont chauds donc c’était une vraie bonne année. Je pense que j’étais plus régulier au niveau des matches, je n’ai pas réellement eu de hauts ni de bas, je crois que ça a fait la différence cette saison.
Peux-tu me raconter un moment fort et un temps faible lors de cette saison 2017-2018 avec Livourne ?
Le moment fort c’était lors du derby contre Pise. On a gagné 2-0 et en plus j’ai marqué. On sait très bien comment se passent les derbys, c’est comme Paris-Marseille tu vois, ici c’est Livourne-Pise. Ils peuvent s’entre-tuer. Il y avait beaucoup de monde au stade, c’était un bon moment et un match important pour la montée en plus. Notre moment faible était quand on a eu un mois difficile, lorsque nous avions 12 points d’avance. On commençait à perdre, à faire des matches nuls et le deuxième a commencé à se rapprocher, c’était un moment difficile. Aussi personnellement, car j’ai été moins bien physiquement et j’ai eu des blessures.
Ton prêt se terminant à Livourne (un an) mais comportant une option d’achat, que privilégies-tu ? Un retour à Lecce ou rester à Livourne ? Tu jouerais bien évidemment la Serie B dans les deux cas, mais peut-être qu’un départ à l’étranger te tenterait plus ?
Je ne sais pas, parce que je suis en prêt avec une option d’achat. Je pense retourner à Lecce pour l’instant, mais je ne pense pas y rester car après 4 ans ici, j’aimerais changer de club. On verra, là je suis en vacances et je profite. Un départ à l’étranger, j’ai toujours dit que ça m’intéressait. Il faut connaître les personnes justes, mais ça me tenterait bien. Qui sait ? L’Espagne, l’Angleterre ça m’intéresse.
Toujours concernant ton avenir, revenir en France pourrait être une option ?
Franchement je ne sais pas. J’ai toujours regardé le championnat français et j’ai toujours kiffé ça mais je n’ai jamais eu de contacts en France. Si j’en ai, pourquoi pas ? Mais bon, ça me ferait bizarre quand même parce que je n’ai jamais joué en pro en France, jamais. Je l’ai quittée à 17 ans et mon premier contrat pro je l’ai signé à 18 ans. Après 10 années passées en Italie, ça serait bizarre. En tout cas, je ne ferme pas la porte.
Une première sélection internationale avec le Mali par exemple, est-ce potentiellement envisageable selon toi ?
Quand j’étais en France, quand je jouais avec le Paris FC, j’ai eu un tournoi avec le Mali à Angers. C’est la seule expérience que j’ai eu avec l’équipe nationale. Et après, je n’ai jamais eu de contacts, rien. A vrai dire, je ne pense pas que l’équipe nationale regarde des joueurs de Serie C en Italie, ils regardent plus la France, l’Angleterre… Après bien sûr, j’ai toujours dit que l’équipe du Mali, pourquoi pas. S’ils m’appellent, j’y vais même à pied.
Enfin, deux dernières petites questions: tout d’abord, quel a été ton meilleur coéquipier, celui avec lequel tu t’es le mieux entendu au fil de ta carrière ?
Franchement, il y en a tellement. La première année, quand je suis passé de San Marino à Lecce, il y a eu un changement de niveau concernant mes coéquipiers car ce sont des joueurs qui ont connu la Serie A, la Serie B. Moi, j’étais un joueur lambda. Il y avait Fabrizio Miccoli, Walter Lopez qui m’ont fait progresser. Moi j’étais jeune, ils m’ont conseillé et me parlaient souvent, dans quels domaines je devais m’améliorer. Ils me montraient mes forces, mes faiblesses. Même cette année, j’ai eu beaucoup de coéquipiers avec qui je me suis bien entendu. Il y avait l’attaquant Daniele Vantaggiato, Pasquale Maiorino le numéro 10. Il y en a tellement qui m’ont fait progresser… A une époque, je me sous-estimais mais j’ai su au fil du temps croire en mes qualités. Même cette année, mon entraîneur Andrea Sottil m’a énormément fait progressé. Il m’a surtout rendu important, en tant qu’homme, qualité qui m’est importante.
Ton modèle/idole, celui qui t’a fait aimer le football ?
Je n’en ai pas vraiment, mais mon idole de jeunesse c’était Zinédine Zidane. Je l’ai toujours aimé en tant que footballeur et en tant qu’homme. Il a toujours aidé ses coéquipiers, c’est une qualité que j’apprécie. Après j’aime bien Cristiano Ronaldo en ce moment et N’Golo Kanté. C’est un joueur que j’aime beaucoup, en dehors du terrain c’est un mec tranquille et sur le terrain aussi, il récupère énormément de ballons. Après, si je croise Zidane même aujourd’hui, je lui demande une photo parce que j’ai grandi en suivant ses performances.
Nous tenions à remercier Abdou – qui est par ailleurs le parrain du site – pour sa gentillesse, sa disponibilité et son temps libre pris afin de nous accorder cette interview. Bonne chance pour la suite de ta carrière, nous suivrons ta progression attentivement !