Venezia, serenissima ?

Septièmes à la trêve, les lagunari réalisent une saison solide. S’ils ont un peu peiné depuis en ne parvenant plus à être aussi solides qu’auparavant, l’équipe dégage une certaine force qui lui permet, cette année, de très bien figurer en championnat. Et donc, de nourrir des ambitions nouvelles. À l’image de son jeune entraîneur, Paolo Zanetti, décontracté mais sérieux, les pensionnaires du Stade Pier-Luigi Penzo semblent bien décidés à se battre dans cette édition si particulière du championnat de Serie B… avec en ligne de mire, a minima, les barrages pour l’accession en Serie A. 

Le 14 décembre dernier, le Venise Football Club fêtait de la plus belle des manières son 113ème anniversaire en s’imposant sur la pelouse de la Reggina (2-1) et en se hissant à la quatrième marche du championnat de Serie B. Nous pouvons le dire : que c’est agréable de revoir le Venezia FC jouer les premiers rôles. Le vainqueur de la Coupe d’Italie 1941, double vainqueur du championnat de deuxième division italienne, est en train de renaître de ses cendres et entrevoit enfin la Serie A… championnat auquel il n’a plus participé depuis la saison 2001/2002. Bien que tout n’ait pas été simple au cours des dernières saisons, le club aujourd’hui entraîné par Paolo Zanetti semble s’offrir une seconde jeunesse. On n’omettra pas, malgré de tout, de dire que la fin de la première partie de saison fut plus poussive puisque Venezia n’avait plus gagné depuis ce match contre la Reggina (4 nuls, 2 défaites). Série négative terminée depuis son succès 1-0 dans le derby contre Cittadella, le 23 janvier dernier. Au-delà du classement et des résultats, c’est la force dégagée par ce collectif très joueur qui plaît. Le football étant ce qu’il est, si la prise de risques peut amener des résultats favorables, elle peut aussi apporter son lot de déconvenues. Et lorsque l’on manque d’efficacité, alors les résultats en pâtissent immédiatement, surtout dans un championnat aussi disputé. Toutefois, pas de quoi ébranler le moral des Vénitiens qui n’étaient pas attendus si haut et qui entendent montrer, week-end après week-end, qu’ils n’ambitionnent pas les playoffs par hasard.

Entre histoire et modernisme

C’est aussi le symbole d’une révolution sur les bords du Canale Grande. Venise souhaite – s’apprête à – faire rénover son stade. À défaut d’investisseurs, le projet du grand stade qui devait voir le jour dans les prochaines années à Tessera – au nord de la ville, à côté de l’aéroport – est au mieux reporté. Si ce déménagement était perçu de manière plutôt positive par les supporters du Venezia FC, il faudra malgré tout attendre encore quelques années pour voir les lagunari évoluer à domicile loin de Venise. Bien que cette rénovation n’en soit pour l’heure qu’au stade de projet, l’accord donné par le maire courant décembre vient appuyer la volonté déjà bien établie des dirigeants du club de continuer à faire grandir un club et une ville qui ne demande que ça. Le quartier de Sant’Elena pourrait même alors être restructuré dans une logique touristique et culturelle, puisque la très célèbre Biennale di Venezia est située à quelques pas seulement du stade Pier-Luigi Penzo. Affaire à suivre donc…

Projection 3D d’un visuel pour savoir à quoi ressemblerait le projet de nouveau stade de Venezia.

Au-delà de l’image de grandeur et d’élégance renvoyée par le club à travers sa communication d’ensemble, autour de la présentation des joueurs par exemple ou d’histoires racontées sur chaque match avec beaucoup de publications sur Venise et sur ses rues sinueuses qui en font une destination si atypique ; il ne fait nul doute aujourd’hui que les dirigeants du VFC souhaitent retrouver l’élite dans un futur proche. Cela passe donc aussi par le renouvellement et le développement de la marque « Venezia » en tant que ville, avant de pouvoir ensuite développer la marque Venezia FC. Joe Tacopina, l’emblématique avocat new-yorkais qui avait un temps présidé la Roma, puis Bologne lors de la remontée du club d’Émilie Romagne en Serie A en 2015 a désormais quitté les commandes du navire vénitien pour s’engager dans une nouvelle opération reconquête avec Catania. Tacopina a cédé la main de Venezia à Duncan L. Niederauer, sorte de fils spirituel puisqu’il s’agit là encore d’un businessman américain, prônant des investissements réfléchis et mesurés… Sans pour autant cacher le grand objectif du club, un retour en Serie A ! 

Ne pas brûler les étapes

Ce faisant, faire monter trop vite Venezia à l’échelon supérieur serait une grande erreur, tant le championnat est serré et les adversaires de qualité. Le Mister Zanetti l’avait d’ailleurs rappelé à la mi-novembre, « le premier objectif : c’est le maintien. Ensuite, on pensera aux playoffs ». Dur d’en vouloir à ce discours prudent lorsque l’on sait que Venezia avait dû batailler jusqu’au bout, la saison dernière, pour obtenir son maintien en Serie B. Le club n’est aussi plus habitué à se frotter aux formations oeuvrant chaque année pour obtenir la montée dans l’élite du football italien.  

Paolo Zanetti est toujours assez actif en bord de terrain.

Nonobstant le pragmatisme de leur mentor, les joueurs de Zanetti dégagent une force et une sérénité qui ne trompe pas. Les deux déplacements à Brescia et Lecce, tout juste relégués de Serie A, étaient d’ailleurs tout près de se solder par de probants succès ; mais les égalisations en fin de rencontre montrent encore que cette jeune équipe, assez inexpérimentée, a du travail à accomplir. Capable de battre les meilleurs formations du championnat (2-0 contre Empoli, actuel leader, au Penzo le 1er novembre dernier), elle peine cependant à forcer le destin, comme on a pu le voir lors des dernières rencontres. Si son caractère, revanchard, permet à Venezia de rester dans le coup, des erreurs de concentration ont coûté de précieux points aux Vénitiens. On pense notamment à la rencontre perdue face à la Salernitana (2-1), que les hommes de Zanetti avaient pourtant maîtrisé de bout en bout dans le jeu. Lorsqu’il avait fallu être efficace, les Sudistes avaient su prendre le dessus et faire la différence. C’est le palier que Venezia doit désormais franchir s’il veut continuer de rêver lors de la seconde partie de la saison : bousculer son équilibre pour marquer plus de buts, tout en conservant cette solide assise défensive. 

L’Homme Forte

Ce collectif repose, en partie, sur des individualités dont le niveau n’est plus à prouver. Francesco Forte, qui a posé ses valises à Venezia en toute fin de mercato l’été dernier en provenance de la Juve Stabia (ancien pensionnaire de Serie B), est l’un des grands artisans du début de saison réussi des arancioneroverde.

Francesco Forte est venu combler un vrai manque à Venezia au poste d’avant-centre.

Auteur de 17 réalisations en 32 rencontres la saison passée (!), Forte confirme ses superbes performances, s’imposant avec brio au sein de l’attaque vénitienne. Avec 10 buts lors des 20 premières rencontres de championnat, Venezia a enfin trouvé son buteur. Il faut ajouter à cela les excellentes prestations d’autres joueurs, comme c’est notamment le cas de l’élégant Mattia Aramu. Premier buteur de la saison contre Vicenza en septembre dernier, il confirme lui aussi sa très bonne adaptation au championnat en entamant merveilleusement bien sa deuxième saison en Vénétie. Il a d’ailleurs récemment prolongé son contrat jusqu’en 2023. Une excellente nouvelle pour le club. Moteur dans le jeu, on en retrouve un autre en la personne de Youssef Maleh. Le néo-international espoir (22 ans) avec la Squadra Azzura est l’un des hommes forts du dispositif des Vénitiens. Mezzala moderne, aussi bien capable de défendre que d’attaquer, il est depuis le début de la saison l’un des hommes ayant permis à ce collectif de briller. La Fiorentina ne s’y est d’ailleurs pas trompée, en le débauchant cet hiver contre la modique somme de 700 000 euros. Un prix dérisoire mais qui permet aux vénitiens de le conserver en prêt pour cette seconde partie de saison. Cet équilibre se traduit, enfin, par la solidité défensive de l’équipe qui a déjà bouclé 9 rencontres (sur 20) avec sa cage inviolée depuis le début de la saison. Soit un taux presque égal à 50%…

Comme on l’évoquait plus tôt, il ne faut pas oublier que la concurrence est de taille cette saison. Il est évident que Venezia ne faisait pas partie des favoris au lancement de cet épisode 2020/2021. De Monza, emmené par Balotelli et KP. Boateng, aux habitués des hautes sphères avec la SPAL, Lecce et Empoli, sans oublier la belle surprise de cette première partie de saison qui est la Salernitana, tout laisse à penser que Venezia aura du mal à se mêler à cette bataille finale pour la montée en Serie A. Mais force est de constater que piano piano, les Leoni Alati commencent à rugir ! Dur de penser qu’ils se priveront en fin de saison de croire en un rêve en apparence inaccessible… à condition, bien sûr, qu’ils parviennent jusqu’au bout à s’en donner les moyens.

Clément Blondeau

Mais d’où viennent les joueurs de Serie B ?

Au 04/01/21, soit au début du mercato hivernal, sur les 564 joueurs qui composent notre championnat, 167 (soit 28,8%) sont issus de l’étranger. Tour d’horizon de leur pays d’origine. 

#1, Pologne : 14 joueurs 

Le principal pourvoyeur de joueurs étrangers en Serie B est la Pologne, avec pas moins de quatorze joueurs. Un pays qui peut surprendre, puisqu’il n’est pas l’un des plus gros exportateurs de footballeurs dans le monde. Dans cette colonie, un nom interpelle les suiveurs assidus de calcio, Thiago Cionek. Cela fait désormais huit ans que le défenseur central d’origine brésilienne a posé ses crampons en Italie, à Padoue. Après donc une saison en Vénétie, trois à Modène, deux à Palerme et à la SPAL, il a signé cette année à la Reggina.

Ses 108 matchs de Serie A et 136 de Serie B ne seront pas de trop pour un promu qui connait une première partie décevante et se retrouve à jouer le maintien malgré un effectif fourni. Cette saison, il a disputé dix rencontres de championnat. À noter que sur ses 21 sélections, Cionek en a eu 15 en tant que joueur de Serie B, notamment lors de l’Euro 2016 et la Coupe du Monde 2018. 

Mais aussi : Mariusz Stepinski, Marcin Listkowski (Lecce), Szymon Zurkowski (Empoli), Patryk Dziczek, Tomasz Kupisz (Salernitana), Filip Jagiello, Jakub Labojko (Brescia), Piotr Parzysek, Przemyslaw Szyminski (Frosinone), Sebastian Musiolik, Adam Chrzanowski (Pordenone), Pawel Jaroszynski (Pescara) et Bartosz Salomon (SPAL).

#2, France : 9 joueurs 

Le second pays importateur de talents en Serie B n’est autre que la France. Neuf joueurs ont traversé les Alpes pour évoluer cette saison dans l’antichambre de la Serie A. La plupart n’ont jamais eu leur chance en France en professionnel et certains sont mêmes venus se former en Italie. Sauf un, un nom bien connu en France comme en Italie. Il s’agit de l’ancien gialliorosso et rossonero Jérémy Ménez. Après une saison en Ligue 2 au Paris FC, l’international français a décidé de revenir en Italie cet été en signant à la Reggina.

Comme Thiago Cionek, son expérience et sa connaissance du football italien ne seront pas de trop pour aider le club calabrais à se maintenir. Depuis ses débuts sous le maillot amaranto, il a marqué deux buts et délivré une passe décisive en sept rencontres*. 

Mais aussi : Ihsan Sacko, Mohamed Bahlouli, Abou Ba (Cosenza), Gabriel Charpentier (Reggina), Florian Ayé (Brescia), Anthony Taugourdeau (Venezia), Maxime Leverbe et Guillaume Gigliotti (Chievo Vérone).

#3, Slovénie : 8 joueurs 

Autre pays frontalier de l’Italie, la Slovénie envoie elle aussi plusieurs joueurs dans le pays à la botte, en Serie A comme en Serie B. Si certains migrent très tôt pour finir de se former dans un club italien, d’autres sont des cadres dans leur club. D’abord dans la première catégorie, Vid Belec a ensuite intégré la seconde. Arrivé en 2006 à l’Inter de Milan, il évolue d’abord avec la Primavera avant d’être prêté en Serie B, à Crotone, puis au Portugal et en Turquie. Passé ensuite à Carpi et Benevento, il s’est après assis sur le banc de la Sampdoria.

Retrouvant un statut de titulaire lors d’un prêt à l’APOEL Nicosie, il est de nouveau cédé cette saison, à la Salernitana. Il s’est vite imposé comme titulaire chez le co-leader de Serie B et n’est pas étranger aux bons résultats de son équipe. 

Mais aussi : Zan Majer (Lecce), Dejan Vokić (Pescara), Daniel Pavlev (Chievo Vérone), Domen Crnigoj (Venezia), Leo Stulac (Empoli), Zan Celar (Cremonese) et Matic Kotnik (Brescia).

#4, Albanie : 8 joueurs 

Depuis 2011, la sélection albanaise est entraînée par un italien. Après Gianni De Biasi (2011-2017) et Christian Panucci (2017-2019), c’est désormais Edoardo Reja (2019-) qui coache l’Albanie. Coïncidence ou pas, huit albanais arpentent les stades de Serie B cette saison. Ces enceintes, Ledian Memushaj les connait bien. Le milieu international (42 sélections), toujours régulièrement convoqué en équipe nationale, évolue dans ce championnat depuis janvier 2011 et un prêt à Portosummaga.

À Pescara depuis six ans, entrecoupées d’un prêt à Benevento en 2018, le milieu de 34 ans est un joueur important dans une équipe qui lutte pour ne pas descendre en Série C. 

Mais aussi : Etrit Berisha (SPAL), Emanuele Ndoj (Brescia), Kastriot Dermaku (Lecce), Dean Lico (Ascoli), Elhan Kastrati (Cittadella), Arlind Ajeti (Reggiana) et Frédéric Veseli (Salernitana).

#5, Croatie : 8 joueurs 

Toujours dans l’Adriatique, la Croatie voit elle aussi régulièrement ses joueurs se rendre en Italie pour monnayer leurs talents. Ils sont huit à le faire cette saison en Serie B. C’est notamment le cas de Mirko Maric. L’avant-centre est arrivé à Monza lors du mercato estival. Arraché à son club du NK Osijek (D1 Croate), d’où il sortait d’une saison à 20 buts en 35 matchs (meilleur buteur du championnat), pour 4,5 millions, il peine à s’imposer comme un titulaire chez le promu (cinq fois en quatorze matchs).

Ses régulières entrées en jeu lui ont cependant permis d’inscrire deux buts et de délivrer une passe décisive. C’est pour l’instant insuffisant pour paraître dans le onze d’une équipe qui joue la qualification et où vient de signer un certain Mario Balotelli en attaque. 

Mais aussi : Antonio Marin (Monza), Luka Bogdan (Salernitana), Adrian Semper (Chievo Vérone), Mario Situm (Reggina), Kristjan Matosevic (Cosenza), Karlo Butic (Podredone) et Tomi Petrovic (Virtus Entella).

#6, Argentine : 8 joueurs 

Pourvoyeur régulier de joueurs dans les différents championnats italiens, l’Argentine est la troisième nation étrangère ex-aequo la plus représenté en Serie B. Pour la saison 2020-2021, ils sont 8 à fouler les pelouses de la seconde division italienne. Et parmi eux, comment ne pas citer Germán Denis ? Par le passé, l’avant-centre a joué en Serie C sous le maillot de Cesena (2001-2003) et en Serie A sous ceux de Naples (2008-2010), de l’Udinese (2010-2011) mais surtout de l’Atalanta Bergame (2011-2016). Auteur de plusieurs saison prolifiques avec La Dea, il est une légende du club pour les supporters.

Après des passages en Argentine et au Pérou, El Tanque est revenu en Italie en 2019, à la Reggina en Serie C. Grand artisan de la promotion du club calabrais avec 12 buts en 23 matchs, le joueur de 39 ans est en difficulté cette saison, avec un seul but en dix matchs avant de se blesser. Nul ne doute que son retour fera le plus grand bien à une équipe engluée dans le bas de classement. 

Mais aussi : Marcos Curado (Lecce), Nicolas Belloni (Pescara), Lucas Castro (SPAL), Julián Illanes (Chievo Vérone), Tiago Casasola (Salernitana), Federico Scoppa (Vicenza) et Marcos Espeche (Reggiana).

#7, Grèce : 7 joueurs 

Pour la saison en cours, sept joueurs d’origine grecque sont présents dans les clubs de Serie B. Dans ce contingent, figure un joueur qui incarne le futur d’une sélection nationale vieillissante qui déçoit depuis plusieurs années. Petit à petit, l’international espoir grec Dimitrios Nikolaou s’est imposé dans la défense centrale d’Empoli. Prêté en janvier 2019 par l’Olympiakos, il dispute quatre matchs de Série A.

Conquis, le club l’achète contre 4 millions d’euros. Après avoir participé à quinze rencontres de Serie B la saison dernière, il en a déjà joué quatorze cette saison, dont treize comme titulaire. Voilà un joueur à surveiller de près au sein d’une équipe qui joue le titre. 

Mais aussi : Anastasios Avionitis, Christos Donis, Apostolos Vellios (Ascoli), Ilias Koutsoupias (Virtus Entella), Panagiotis Tachtsidis (Lecce) et Dimitrios Stavropoulos (Reggina).

#8, Serbie : 6 joueurs 

Malgré un réservoir de joueurs beaucoup plus maigre que celui du Brésil, de la France ou de l’Argentine, la Serbie est un des plus gros exportateurs de footballeurs au monde. La Serie B n’échappe pas à la règle avec six joueurs originaires de ce pays. Parmi eux, un jeune espoir de Pescara, âgé de 20 ans et formé à l’Udinese, Miloš Bočić. Auteur d’un but et d’une passe décisive en quatorze rencontres, l’attaquant ou ailier gauche était rentré dans la rotation des Biancazzuri.

Mais cette saison (6 matchs, 0 but), il n’a pas su s’imposer au sein d’une attaque en difficulté (14 buts en 14 matchs). Résultat, après avoir commencé la saison dans la peau d’un titulaire, il est régulièrement envoyé sur le banc ou en tribune depuis le mois de novembre. Le déclic du serbe ferait le plus grand bien à son équipe dans la course au maintien. 

Mais aussi : Filip Djordjevic, Strahinja Tanasijevic (Chievo Vérone), Nenad Tomović (SPAL), Aleksa Terzic (Empoli) et Nikola Ninkovic (Ascoli).

#9, Sénégal : 6 joueurs 

Le premier pays africain de cette liste est le Sénégal. Six joueurs en sont originaires dans la Serie B. Quatre occupent le poste de gardien de but, dont Demba Thiam. Après Alfred Gomis (2017-2019), c’est donc un autre joueur originaire de ce pays d’Afrique de l’Ouest qui garde les cages de la SPAL. Arrivé au club en 2016, il avait joué deux matchs de Série A en fin de saison dernière.

Le titulaire habituel du poste, Etrit Berisha, touché par la Covid-19 fin novembre, Thiam assure avec succès l’intérim. En huit matchs, il en a disputé six sans encaisser de buts. À 22 ans, il apparaît comme un des espoirs les plus sûrs au poste de gardien en Serie B. 

Mais aussi : Mouhamadou Sarr, Khadim Ndiaye (Ascoli), Maurice Gomis (SPAL), Ricardo Faty (Reggiana) et Joel Baraye (Salernitana).

#10, Suède : 6 joueurs 

Autre pays à compter six ressortissants évoluant en Serie B, la Suède. À la lutte pour accrocher les phases finales, Frosinone s’appuie au milieu de terrain sur un joueur originaire de cette nation, Marcus Rohdén. Il est arrivé en Italie en 2016, en provenance d’Elfsborg (D1 suédoise). Après trois saisons à Crotone, il rejoint Frosinone à l’été 2019.

Cette année, il est déjà en train de réaliser sa meilleure saison sur le plan comptable avec deux buts et quatre passes décisives en quatorze matchs. Après avoir joué deux ans en Serie A avec son club précédent (2016-2018), il entend bien y amener les giallazzzurri

Mais aussi : Jonathan Morsay, Joseph Colley (Chievo Vérone), Nikola Vasic (Reggina), Samuel Gustafson (Cremonese) et John Björkengren (Lecce). 

Viennent ensuite

Brésil : 5 joueurs 

Rodrigo Guth (Pescara), Ryder Matos (Empoli), Carlos Augusto (Monza), Gabriel (Lecce) et Gabriel Strefezza (SPAL).

Islande : 4 joueurs 

Óttar Magnús Karlsson, Bjarki Steinn Bjarkason (Venezia), Hólmbert Aron Fridjónsson et Birkir Bjarnason (Brescia).

Roumanie : 4 joueurs 

Marius Marin (Pise), Alexandru Borbei (Lecce), Vasile Mogos (Chievo Vérone) et Adrian Petre (Cosenza).

Ghana : 4 joueurs 

Kévin-Prince Boateng (Monza), Amadou Diambo (Pescara), Elimelech Enyan (Chievo Vérone) et Bright Gyamfi (Reggiana).

Slovaquie : 4 joueurs 

Lubomir Tuputa (Ascoli), David Ivan (Chievo Vérone), Nikolas Spalek (Brescia) et Nobert Gyomber (Salernitana).

Autriche : 4 joueurs 

Michael Svoboda (Venezia), Robert Gucher (Pise), Markus Pavic (Virtus Entella) et Lukas Spendlhofer (Ascoli).

Belgique : 3 joueurs 

Stephane Omeonga, Mardochee Nzita (Pescara) et Jari Vandeputte (Vicenza).

Lituanie : 3 joueurs 

Marius Adamonis (Salernitana), Augustinas Klimavicius (Empoli) et Edgaras Dubickas (Lecce).

Finlande : 3 joueurs 

Jesse Joronen, Simon Skrabb (Brescia) et Sauli Väisänen (Chievo Vérone).

Uruguay : 3 joueurs 

Walter Lopez (Salernitana), Jaime Báez (Cosenza) et Edgar Elizalde (Pescara).

Espagne : 3 joueurs 

Raúl Asencio (Pescara), Pablo Rodriguez (Lecce) et Alejandro Rodríguez (Virtus Entella).

Suisse : 3 joueurs 

Nicolas Haas, Nedim Bajrami (Empoli) et Marin Cavar (Chievo Vérone).

Bosnie-Herzégovine : 3 joueurs 

Dario Saric, Riad Bajić (Ascoli) et Milan Djuric (Salernitana).

Pays-Bas : 2 joueurs 

Tom van de Looi (Brescia) et Leandro Fernandes (Pescara).

Maroc : 2 joueurs 

Hachim Mastour (Reggina) et Emin Ghazoini (Ascoli).

Monténégro : 2 joueurs 

Marko Jankovic (SPAL) et Sergej Grubac (Chievo Vérone).

États-Unis : 2 joueurs 

Andrija Novakovich (Frosinone) et Giuseppe Barone (Salernitana).

Portugal : 2 joueurs 

Dany Mota (monza) et Ricardo Matos (Ascoli).

Allemagne : 2 joueurs 

Abdelhamid Sabiri et Oliver Kragl (Ascoli).

Chypre : 2 joueurs 

Grigoris Kastanos (Frosinone) et Andreas Karo (Salernitana).

Écosse : 2 joueurs 

Harvey St Clair (Venezia) et Liam Henderson (Lecce).

République Tchèque :  2 joueurs 

Jaromir Zmrhal et Ales Mateju (Brescia).

Nigéria : 2 joueurs 

Joel Obi (Chievo Vérone) et Theophilus Awua (Cittadella).

Côte d’ivoire : 2 joueurs 

Ben Lhassine Koné (Cosenza) et Cédric Gondo (Salernitana).

Colombie : 2 joueurs

Brayan Vera (Cosenza) et Damir Ceter (Pescara).

Et enfin…

Irlande du Nord : 1 joueur avec Kyle Lafferty (Reggina)

Honduras : 1 joueur avec Rigoberto Rivas (Reggina)

Mali : 1 joueur avec Aly Malle (Ascoli)

Gambie : 1 joueur avec Lamin Jallow (Vicenza)

Nouvelle-Zélande : 1 joueur avec Niko Kirwan (Reggiana)

Sierre Léone : 1 joueur avec Augustus Kargbo (Reggiana)

Venezuela : 1 joueur avec Jhon Chancellor (Brescia)

Estonie : 1 joueur avec Georgi Tunjov (SPAL)

Australie : 1 joueur avec Gabriel Cléùr (Virtus Entella)

Norvège : 1 joueur avec Dennis Johnsen (Venezia)

Tunisie : 1 joueur avec Nabil Makni (Chievo Vérone)

Bolivie : 1 joueur  avec Jaume Cuéllar (SPAL)

Guinée Équatoriale : 1 joueur avec José Machín (Monza)

Danemark : 1 joueur avec Christian Gytkjaer (Monza)

Liechtenstein : 1 joueur avec Marcel Büchel (Ascoli)

Macédoine du Nord : 1 joueur avec Leonard Zuta (Lecce)

Guinée : 1 joueur avec Karamoko Cissé (Cittadella)

* : statistiques arrêtées à la 14ème journée. 

Loïc Bessière

Adrian Šemper, sempre tranquillo

Né à Zagreb, en Croatie, le 12 janvier 1998, Adrian Šemper est un gardien méconnu de 22 ans ayant effectué toute sa formation au Dinamo Zagreb, le club de sa ville. Son club de coeur, où il passera pro en 2016. Le Dinamo envisage alors un prêt pour que le gardien obtienne du temps de jeu « chez les grands »… Mais Šemper refuse, souhaitant se battre pour une place de numéro 1. En vain. En 2018, il est envoyé en prêt au Chievo, un premier défi loin d’être évident pour le jeune croate… Car oui, si le Chievo n’a pas forcément l’équipe la plus brillante à tous les postes, il se trouve qu’au sien, la concurrence est rude. Très rude. Avec un certain Stefano Sorrentino qui, même à 39 ans, la légende italienne se porte alors plus que bien et porte à bout de bras cette défense gialloblù en Serie A. Aux côtés du vieux briscard italien, Šemper apprend beaucoup et attend patiemment son tour, grappillant quelques titularisations ci et là. A force de travail et d’écoute, le jeune portier croate obtient finalement une place de titulaire en fin de saison : Sorrentino vieillissant et devenant de plus en plus sujet aux blessures. Ses premières vraies rencontres disputées sous le maillot du Chievo sont convainquantes et ravissent les tifosi qui voient en lui le futur à ce poste. Et l’avenir leur donnera raison…

Une progression indéniable

Pourtant, l’été 2019 est d’abord synonyme de doutes. Le Mister (Gian Piero Ventura) et le staff sont changés, la légende Sergio Pellissier mettra du temps à obtenir son nouveau poste dans l’organigramme du club (désormais directeur sportif)… et l’incertitude plane autour d’une fin de carrière possible pour Sorrentino. Toutefois, une chose est sûre : Adrian Šemper, lui, est bien là. Prêté une nouvelle fois par le Dinamo Zagreb, auquel il appartient toujours, Šemper s’impose comme le gardien numéro 1 du Chievo Verona en Serie B : Sorrentino ayant raccroché, l’espoir croate est propulsé titulaire indiscutable. Cette saison, avant l’épidémie de coronavirus qui n’a pas épargné notre championnat, Šemper avait encaissé 24 buts en 25 matchs, ce qui n’est pas très représentatif de ces qualités… Mais plutôt la faute à une défense instable et fébrile. Une chiffre attire quand même l’attention : 8, soit son nombre de clean-sheets. Pas mal du tout ! Joueur calme, posé, décisif en un contre un, Šemper représente à la perfection cette envie de rajeunir une équipe du Chievo réputée pour être vieille et ennuyante. Les ambitions du club de Verona sont claires : remonter au plus vite en Serie A pour s’y installer sur la durée. Et avec un gardien de cette qualité, les fondations pour bâtir cette future histoire sont déjà posées…

Par @dajeVale sur Twitter pour SerieBellissima.

Bonus :

Pour Kastanos et Karo, le bonheur est dans le prêt

Une fois n’est pas coutume, SerieBellissima s’est associé à l’excellent compte Twitter @footchypriote qui, comme son nom l’indique, traite de toute l’actualité footballistique (et bien plus encore !) à Chypre. Pourquoi, nous direz-vous ? Tout simplement dans l’objectif de réaliser les portraits de deux jeunes espoirs en provenance d’une des plus belles îles au monde… Deux joueurs qui évoluent, bien évidemment, en Serie B ! L’article a été publié au sein de l’immense magazine sur le football chypriote disponible à cette adresse : footchypriote.fr et que je vous encourage à aller lire. Sinon, retrouvez les histoires de Kastanos et Karo ci-dessous…

Grigoris Kastanos voit le jour le 30 janvier 1998 dans la capitale chypriote, Nicosie. Il est originaire de la commune de Sotiras, située à quelques kilomètres de la ligne verte, et de la ville occupée de Famagouste. Âgé de 22 ans, Kastanos évolue actuellement en tant que milieu offensif au Pescara Calcio, en Serie B. Rappelons que le jeune homme est arrivé l’été dernier dans les Abruzzes en prêt depuis l’équipe U23 de la… Juventus. Rien que ça ! Sauf que celui qui était surnommé le « Messi chypriote » par les médias de son pays il y a quelques années de cela, est actuellement en difficulté. Depuis que Nicola Legrottaglie a été confirmé sur le banc de Pescara fin janvier, après le licenciement de Luciano Zauri pour manque de résultats, Kastanos ne joue pas… ou presque plus. Le milieu offensif doit se contenter de grappiller quelques minutes de jeu en sortie de banc. Bien trop peu pour pouvoir démontrer sa vraie valeur. Et le schéma de jeu utilisé par Legrottaglie, en 3-5-2, n’aide pas vraiment à l’installation d’un numéro 10…

Kastanos va donc devoir cravacher pour s’imposer comme titulaire à Pescara lors de cette seconde partie de saison. L’espoir est tout de même permis au vu des prestations très irrégulières des biancazzurri (douzièmes du championnat le 24/02) et, bien évidemment, du talent du joueur. Excellent techniquement, Kastanos a la chance d’être ambidextre : presque aussi bon des deux pieds, le jeune chypriote possède une vision du jeu au-dessus de la moyenne qui permet à son équipe d’accélérer et de fluidifier le jeu. Espérons désormais revoir le plus vite possible en action le Messi chypriote, auquel nous croyons encore et toujours.

Andreas Karo, lui, voit également le jour à Nicosie… Mais deux ans auparavant, le 9 septembre 1996 pour être exact. Âgé de 23 ans, Karo évolue actuellement à l’US Salernitana en tant que défenseur central, toujours en Serie B. Là encore, le jeune homme est arrivé l’été dernier en Campanie en prêt… Mais cette fois-ci depuis la Lazio. Une donnée assez facile à identifier étant donné que Claudio Lotito est à la fois actionnaire de la Lazio et de la Salernitana. Depuis ses débuts en professionnel, Karo a déjà pas mal bourlingué : Nottingham, Apollon Limassol, Nea Salamina, Pafos, Lazio, Salernitana… Le jeune homme n’a pas froid aux yeux. Il avait d’ailleurs déclaré dans une interview en 2015 : « Je savais que je devais faire des choix, des sacrifices, si je voulais réellement jouer au football ». 

Et Karo joue cette saison. Beaucoup. Le défenseur central en est déjà à 20 apparitions en 24 rencontres de Serie B disputées, dont de nombreuses titularisations. Il est un maillon fort du collectif formé par Gian Piero Ventura (la Salernitana est cinquième au 24/02), ancien entraîneur déchu de la Nazionale. Pourquoi ? Du haut de son mètre 90, Karo possède un excellent jeu de tête, capable de bien lire et stopper les trajectoires. Rugueux (déjà six cartons jaunes), le jeune chypriote est intéressant balle au pied, notamment dans son jeu long. Sa polyvalence (il peut jouer arrière droit et arrière gauche, chose assez rare pour un défenseur central) est également un véritable atout. Vous l’aurez compris, Karo réalise une très belle saison avec les granata : reste à savoir si celle-ci sera couronnée par une remontée en Serie A, plus de 20 ans après leur dernier passage au sein de l’élite du football italien. Dans ce cas, trois options s’ouvriraient à Karo : rester au club, revenir pour s’imposer à la Lazio ou repartir. En prêt ou non… 

A suivre durant cette passionnante seconde partie de saison !

Théo SIVAZLIAN.

theo.sivazlian@gmail.com

Serse Cosmi à Pérouse : le retour de l’homme providentiel ?

Avec lui sur le banc, le Perugia Calcio a écrit l’un des plus beaux chapitres de son histoire entre 2000 et 2004. Accueilli en quasi héros par la « tifoseria perugina », Serse Cosmi a ressorti du placard sa casquette biancorossa pour guider ce club qu’il connaît si bien. Et qui sait…

Paraît-il qu’il ne faut jamais se rabibocher avec son ex. Un cliché dont le football italien se passe allègrement depuis des années. Surtout lorsqu’on évoque la valse des entraîneurs qui sévit chaque saison dans le calcio. En Serie B comme en Serie A, il n’est pas rare de voir revenir sur la touche, un technicien qui a opéré jadis dans le même club. Quelques années, quelques mois voire quelques jours après son éviction. Dans ce cas précis, le Perugia Calcio a attendu 15 ans et demi pour imaginer rappeler Serse Cosmi au chevet de son équipe première. Une éternité. L’homme n’est pourtant pas n’importe qui en Ombrie.

Dans un nuage de romantisme

Né à Ponte San Giovanni dans les faubourgs de… Pérouse, le coach au caractère bien trempé et au crâne toujours couvert a renoué avec les travées du stade Renato Curi, le 4 janvier dernier, date de l’annonce par le club de son intronisation en lieu et place de Massimo Oddo. Le lendemain, Serse Cosmi démarrait sa journée par un bain de foule avec les supporters, suivi d’une conférence de presse d’un peu plus d’une heure. Pour situer ou resituer le bonhomme dans le contexte perugino. Tout sauf anodin. Comme les mots utilisés par le président Santopadre lors de la présentation de son nouvel entraîneur : « chez lui », « histoire », « personnage », « enthousiasme. » Un souvenir difficilement périssable pour le « Mister » qui avait ramené les Grifoni en Coupe d’Europe (l’Intertoto remportée en 2003-2004 puis l’UEFA) et martyrisé certains cadors de l’élite, trois saisons durant, avec son inaltérable 3-5-2. Demandez au Milan AC. Il est également le dernier à avoir dirigé le Perugia Calcio en Serie A, lors de la saison 2003-2004, avant la dégringolade du club. Quatre exercices consécutifs, un exploit sous la présidence du volcanique Luciano Gaucci et une plaie qui a tranquillement cicatrisé pendant plus d’une décennie pour Cosmi.

Alors oui, une telle nouvelle a dû en chambouler quelques-uns, réveiller certains fantasmes comme celui d’un retour fracassant au premier échelon du football italien et tout le « revival » qui pourrait aller avec. L’évidence même. Au beau milieu d’un parcours pour l’instant assez fade, Pérouse, 8e de Serie B, a donc amené un peu de piment ainsi qu’une douce pointe de nostalgie dans la tête de ses fans. A vrai dire, comment ne pas être sous le charme ? Le choix de Fabio Bazzani comme entraîneur adjoint atteste cette théorie. Ancien international italien (3 sélections entre 2003 et 2004), Bazzani avait éclaté au grand jour en 2001-2002 sous le maillot biancorosso et sous les ordres de Cosmi. 10 buts en 29 matchs de Serie A pour l’attaquant aux coups de casque monumentaux lors de son unique exercice en Ombrie, mais une trace indélébile laissée dans les archives.

« Prôner des valeurs simples d’appartenance »

Voilà pour la petite larmichette. Place maintenant au présent et cette fin de Serie B 2019-2020. Après « l’année zéro » décrétée par la direction en 2018-2019, le club était reparti d’une feuille blanche ou presque à l’intersaison. L’objectif ? Les playoffs. Au minimum. Visiblement, Massimiliano Santopadre n’a pas eu la patience d’attendre la fin du premier cycle Oddo. Sans grand relief certes mais loin de figurer au rayon des cataclysmes. Pourtant, c’est bien Cosmi qui a débuté 2020 sur le banc… par une défaite en coupe d’Italie, 2-0, ce mardi à Naples. Logique en somme. Priorité au championnat. Preuve aussi que tout Cosmi soit-il, un certain laps de temps est requis pour que sa méthode fasse effet. Malgré sa stature, le stratège ne fait pas exception. Seule certitude, sa détermination sans faille et son amour pour la tunique rouge et blanche : « J’ai reçu une proposition financière mirobolante que je ne pouvais pas refuser (rires) », plaisantait-il lors de sa présentation aux médias, avant de poursuivre : « Sérieusement, jamais je ne me suis dit que j’allais négocier la proposition du club. Dans certains cas, on sait déjà qu’on va dire oui avant même d’avoir réfléchi. Lorsque j’ai été choisi, ç’a été une grande émotion. »

Le coach de 61 ans en profitait aussi pour ressasser les vieilles recettes de son succès d’antan. Louables à souhait et toujours enflammées. « On doit prôner des valeurs simples d’appartenance. Du président, à l’entraîneur, aux joueurs, aux supporters. Savoir pour quoi et pour qui nous jouons. Je veux que les joueurs aient faim, aient de l’ambition. » A l’instar de sa formation du début du siècle alliant des guerriers de la trempe de Tedesco, Vryzas, Di Loreto et des orfèvres tels Liverani, Zé Maria ou Miccoli. Aux partenaires de Pietro Iemmello de se mettre au diapason. Du moins dans les intentions.

Car s’il a beaucoup bourlingué après son premier passage à Pérouse, Serse Cosmi a toujours été encensé pour sa grinta et l’énergie qu’il savait communiquer à un groupe. Interrogé sur le sujet fin 2018, l’ex-Perugino Jamal Alioui confiait ceci : « Cosmi est un showman. Il y a des techniciens bien supérieurs à lui en Italie. Mais c’est un passionné et il connaît ses joueurs et sait se faire aimer. » Plus mentor que véritable tacticien, lui, plus que quiconque, devrait amener ce fameux choc psychologique tant recherché suite à un changement d’entraîneur. Même si l’homme a vieilli, peut-être même s’est-il assagi, ses bonds légendaires en bord de terrain seront scrutés voire salués par la Curva Nord de Renato Curi pour son (second) baptême du feu à domicile, le 27 janvier prochain contre Livourne. Savoureux à n’en pas douter. Le temps de juger sur pièce, son impact réel, arrivera bien assez vite.

Michaël KLAWINSKI.

Pordenone, passager anecdotique ou fidèle éventuel ?

Pour sa toute première saison en Serie B, le club du Frioul ne compte pas se muer en victime expiatoire, journée après journée. Les troupes d’Attilio Tesser commencent même à créer une mini-sensation dans la division. Jusqu’à déjouer les pronostics ? L’historique pourrait conforter cette hypothèse.

Ce pourrait être le conte de fées de cette saison de Serie B. Pordenone, bourgade de 52 000 habitants juchée aux confins du nord-est italien, à une centaine de kilomètres de la frontière slovène, fait figure de petit poucet de l’antichambre, cette saison. Un cas à part ? Pas tant que ça. Depuis que la Serie B se nomme Serie B – il faut remonter à 1929 –, bon nombre de villes de 55 000 âmes ou moins s’y sont illustrées. Certaines devenant des références du second échelon du calcio. Quelques clubs ont même osé goûter à l’élite. A l’instar de Sassuolo, porte-drapeau absolu de ces villes moyennes qui montent qui montent, actuellement.

« Une équipe carrée, compacte et humble »

Aujourd’hui, Pordenone est playoffable. Oui playoffable ! Après seulement sept journées de championnat. Il faut évidemment rester pondéré. 8es au classement avec trois victoires, deux nuls, et deux défaites au compteur, les Neroverdi (comme Sassuolo, tiens, tiens) sont néanmoins « LA surprise de ce début de saison », comme l’écrivait, il y a peu, Théo Sivazlian ici-même, dans son premier bilan de l’exercice en cours. Pas mal pour un prétendant… à la relégation. Et la formation d’Attilio Tesser présente quelques caractéristiques du parfait candidat au maintien. « C’est une équipe carrée, compacte qui joue très bien ensemble. Ils sont organisés mais surtout humbles et prédisposés au sacrifice. Le genre de qualités qui aident dans ce championnat. Ils donnent même l’impression de ne pas ressentir de pression particulière et continuent de surfer sur l’enthousiasme de la montée. » L’élogieuse tirade est signée Cristian Bucchi, l’entraîneur d’Empoli… qui a mordu la poussière (2-0) contre Pordenone lors de la précédente journée. Une performance majuscule. Avant la rencontre, les Toscans étaient leaders du championnat et surtout invaincus !

De quoi inspirer ces quelques mots à Attilio Tesser… teintés d’une pointe de pragmatisme : « Nous avons réalisé une très grande prestation… Dommage que nous n’ayons pas inscrit le troisième but », admettait froidement le technicien frioulan après l’exploit de ses protégés. « On a le bon état d’esprit pour obtenir le maintien. On peut encore beaucoup s’améliorer, mais les résultats sont déjà intéressants. » Tous semblent donc avoir la tête sur les épaules. Facteur indispensable pour appréhender un parcours long et semé d’embûches. D’autant que l’histoire de la Serie B pourrait donner raison à Pordenone.

Si l’on se penche sur les statistiques depuis 1929 et que l’on combine la population de la ville (55 000 habitants ou moins donc) avec le nombre de saisons passées par l’équipe de la dite cité dans l’antichambre, la moyenne oscille entre 5 et 6 saisons en Serie B pour ces clubs. Pordenone étant la 50e formation de ce type à avoir accédé à la deuxième division. Bien sûr, la vision demeure très subjective et ne tient pas compte de l’homogénéité du championnat sur telle ou telle année ou des difficultés (parfois administratives) rencontrées par ces équipes dans le passé. Les chiffres, rien que les chiffres. Récemment, on dénombre quatre exemples d’aller-retour expéditif. Ainsi, Portogruaro (en 2010-2011, 24 000 habitants), Gallipoli (en 2009-2010, 20 000), Alzano (en 1999-2000, 20 000) et Fermana (en 1999-2000, 37 000) n’ont tenu qu’une année.

A l’inverse, de véritables champions de la stabilité émergent des archives. Certains se sont même frottés à l’élite : Ascoli (48 000 âmes, 23 saisons en Serie B), Empoli (48 000, 21), Avellino (53 000, 19) ou tout récemment Frosinone (46 000, 9). Mention spéciale à Cittadella, bastion s’il en est, qui a frôlé l’ascension en Serie A au printemps dernier, et qui affiche le meilleur ratio habitants / présences en Serie B : 20 000 résidents et 13 exercices pour le club coincé entre Vicence, Trévise et Padoue. Une exception quasi culturelle certes mais peut-être l’exemple à suivre pour Pordenone. Après tout, n’est pas Châteauroux qui veut. 44 000 habitants pour… 40 saisons de Ligue 2 ! La véritable recette du bonheur se trouve peut-être plus près de nous. Une petite escapade dans le Berry s’imposerait presque…

Michaël KLAWINSKI.

Premier bilan de cette Serie B saison 2019/2020 !

Après six journées de championnat et à l’aube de la trêve internationale (il ne reste plus qu’une journée à jouer avant celle-ci), il est l’heure de tirer les premières leçons d’un début de championnat explosif : les sept premiers du classement se tiennent effectivement en trois points seulement ! Et il y a des surprises… SerieBellissima fait le point pour vous, équipe par équipe, suivant l’ordre du classement au 1er octobre 2019.

  • #1 : Empoli F.C

Quel début de saison canon pour les biancazzurri d’Empoli ! Littéralement portés par leur nouvel attaquant vedette débauché cet été à la Juventus, Leonardo Mancuso (déjà quatre buts et une passe décisive à son actif), les toscans ont remporté quatre matchs et n’ont concédé que deux nuls. Cet excellent bilan les place ainsi en tête du championnat, avec quatorze points pris en six journées disputées. Difficile de rêver meilleur départ pour les grands débuts de Cristian Bucchi sur le banc du club fraîchement relégué de Serie A… Une Serie A qu’Empoli a toujours dans son viseur et dont ses joueurs sont les grands favoris pour remonter immédiatement.

#2 : U.S Salernitana 1919

Le début de saison de la Salernitana se symbolise par cet homme. Si décrié. Si conspué. Si détesté après la non-qualification de la Squadra Azzurra pour la coupe du monde en Russie en 2018 (et à juste titre). Mais force est de reconnaître que Gian Piero Ventura est en train de (re)conquérir tout son monde en Campanie. La preuve en est avec, pour l’instant, cette magnifique deuxième place, à un petit point d’Empoli seulement (quatre victoires, une défaite et un nul). Âgé de 71 ans, le coach italien a su tirer au mieux de l’expérience des cadres et des jeunes talents de son effectif… En témoigne l’excellent début de saison réalisé par Sofian Kiyine (deux buts inscrits et des performances remarquées), 21 ans seulement et dont nous vous avions évoqué le cas dans notre preview sur la Salernitana. A suivre !

#3 : Ascoli Calcio 1898

Un duo d’enfer pour l’une des grandes surprises de ce début de saison. Après nombre de saisons moroses, serait-on en train d’assister à la renaissance de l’Ascoli ? L’excellent début de saison réalisé par les hommes de Paolo Zanetti (arrivé cet été depuis le Südtirol) laisse en tout cas augurer de l’espoir pour les tifosi bianconeri. Grâce notamment à ces deux hommes bien connus du championnat, Matteo Ardemagni et Alessio Da Cruz (six buts à eux deux), le club des Marches est actuellement troisième du championnat avec douze points (quatre victoires et deux défaites). Le plus dur commence désormais : parvenir à se stabiliser dans le haut du classement. Mais forts de leur dynamique actuelle et de la présence de très bons joueurs (Ardemagni, Da Cruz, Padoin, Scamacca, Ninkovic…), pourquoi Ascoli n’y arriverait pas ?

#4 : Benevento Calcio

En ce début de saison, il serait un doux euphémisme de clamer que Filippo Inzaghi fut un homme calme. Tranquille. Combien de fois avons-nous vu le Mister s’agiter de manière véhémente sur son banc de touche depuis août dernier ? On ne les compte même plus. En témoigne cette photo. Car « Super Pippo » a dû donner de la voix pour mettre son Benevento sur le droit chemin, après une médiocre performance inaugurale à Pisa (0-0). Depuis, les stregoni ont remporté trois rencontres… Mais restent sur deux matchs nuls poussifs, contre Pordenone et le Virtus Entella. Bien que le bilan comptable soit bon (douze points empochés), nous sommes en mesure d’en attendre encore plus d’une équipe si talentueuse sur le papier. Charge à Inzaghi de trouver le formule durable et gagnante sur toute la saison.

#5 : FC Crotone

Démarrage poussif pour Crotone qui, après six journées, compte un bilan comptable honorable (onze points en six rencontres) mais des performances bien moins abouties… Sauf depuis deux rencontres et notamment la dernière en date, à Pescara, qui pourrait sonner comme un déclic pour les calabrais puisque ceux-ci sont allés s’imposer 3-0 à l’Adriatico. Le tout grâce notamment à un superbe doublé d’un ancien de la maison biancazzuro, le milieu de terrain international libyen Ahmad Benali. Après trois victoires, deux nuls et une défaite, difficile de savoir ce que nous sommes en mesure d’attendre des rossoblù, branché sur courant alternatif. La qualification en playoffs semble toutefois être un objectif atteignable pour les hommes de Giovanni Stroppa.

#6 : A.C Perugia

Qui d’autre que le « Re » Pietro Iemmello pour illustrer le début de saison très intéressant réalisé par Perugia ? Vice-capocannoniere du championnat avec six réalisations en six journées (!), Iemmello s’est totalement relancé en Ombrie et fait profiter de ses talents de buteur aux biancorossi qui se classent actuellement sixièmes avec onze points. Un bilan comptable plus qu’honorable (trois victoires, deux nuls et une défaite), cependant un peu terni par une lourde défaite 0-3 à Empoli le week-end dernier. Qu’importe. Les perugiani doivent désormais repartir au combat et engranger un maximum de points dans leur lutte vers les playoffs. Un objectif réalisable sous la houlette d’un Massimo Oddo retrouvé après un cuisant échec à Crotone. Ça promet !

#7 : Virtus Entella

Décidément, Roberto Boscaglia est un magicien. Après avoir mené d’une main de maître son groupe de Serie C l’an dernier, finissant champion, le malicieux italien et ses hommes réalisent un excellent début de championnat pour un promu, pointant à la septième place avec onze points. Avec trois victoires, deux nuls et une défaite, le contrat est d’ores et déjà plus que rempli pour le club ligure, dont l’objectif principal n’est autre que le maintien. Mais qui sait ? Avec dans ses rangs des joueurs de la trempe de Mancosu, Schenetti ou encore Eramo, les biancazzuri pourraient bien être la grande surprise de cette Serie B 2019/2020 !

#8 : U.S Cremonese

Début de saison assez compliqué pour la Cremonese. Si la photo et la célébration du fantasque arrière droit et international roumain Vasile Mogos laisse augurer le contraire, il n’en est rien. Pointant à la huitième place avec dix points (trois victoires, deux défaites et un nul), les grigiorossi ont largement la possibilité de faire mieux. Et notamment ses recrues estivales (Ceravolo, Ciofani, Palombi…) qui, pour le moment, n’apportent pas grand-chose. Certes, il faut leur laisser du temps. Mais dans une Serie B de plus en plus relevée et compétitive, il serait bête de perdre de précieux points en route en vue d’une qualification en playoffs, objectif déclaré du club… A l’entraîneur, Massimo Rastelli, de trouver la formule gagnante pour faire jouer ensemble tout ce beau monde !

#9 : A.C Pisa 1909

Tout simplement exceptionnel. Le début de championnat de Michele Marconi, avant-centre de Pisa, relève de l’irréel : déjà sept buts en six rencontres disputées pour un joueur qui n’a jamais dépassé la quinzaine de buts sur une saison ! Le bomber a ainsi fortement contribué au très bon début de saison des toscans, qui se classent pour le moment neuvièmes avec neuf points glanés. Deux victoires, trois nuls, une défaite : un total intéressant à ce stade de la compétition pour un club promu, rappelons-le. Luca D’Angelo bénéficie de la confiance totale de ses joueurs et cela se ressent sur le terrain, où ses derniers illustrent à merveille les notions de solidarité et de combativité. Et si Marconi continue son petit bonhomme de chemin, alors Pisa pourra sûrement prétendre à un maintien serein. Voir plus ?

#10 : A.S Cittadella 1973

Début de saison conforme aux attentes pour Cittadella, qui pointe actuellement à la 10ème place avec neuf points engrangés sur dix-huit possibles, soit la moitié. Car bien que le club vénitien soit arrivé l’an dernier en finale de playoffs, la perte de nombreux cadres (Varnier, Moncini, Finotto, Schenetti, Settembrini…) ne peut laisser augurer un scénario identique cette saison. Avec trois victoires pour trois défaites, le bilan des hommes de Roberto Venturato est à l’équilibre : ni plus, ni moins. Reste comme motif de satisfaction l’excellent début de saison de Davide Djily Diaw (ci-dessus en photo) qui a d’ores et déjà inscrit quatre buts et délivré une passe décisive en six rencontres disputées. Une saison bien plus compliquée s’annonce pour Cittadella : celle de la confirmation. Jamais simple…

#11 : Pordenone Calcio

C’est LA surprise de ce début de saison. Celle que très peu de monde avait vu venir. Même pas nous. Oui, vous lisez bien, le petit poucet promu pour la première fois de son histoire en Serie B, Pordenone, se classe pour le moment en onzième position avec huit points au compteur ! Il s’agit là d’un début de saison rêvé pour les neroverdi, qui comptabilisent deux victoires, deux nuls et deux défaites. Une des principales satisfactions du petit club basé en Frioul-Vénétie Julienne est son meneur de jeu Tommaso Pobega. Classe 1999, prêté par le Milan AC, Pobega a déjà inscrit deux réalisations et délivré deux passes décisives en seulement cinq matchs disputés ! Le natif de Trieste est en train de se révéler et c’est tout Pordenone qui en profite. Un Pordenone à son image : joueur, intelligent, offensif. Choses rares pour un promu ! Le système de jeu prôné par Attilio Tesser fonctionne et c’est beau à voir. Mais tiendra-t-il toute la saison… C’est bien là toute la question. En attendant, un vent de fraîcheur souffle sur la Serie B !

#12 : Venezia F.C

Alessio Dionisi peut faire la moue. Dans la lignée de sa triste saison précédente (repêché de justesse après la rétrogradation administrative de Palermo), son Venezia peine à obtenir des résultats et à gagner en régularité. En témoigne cette douxième place moyenne, avec seulement huit points glanés. C’est peu, et il va falloir faire mieux pour éviter de revivre les démons de l’an dernier. Avec deux victoires, deux nuls et deux défaites, les premiers pas de Dionisi sur le banc arancioneroverde sont très mitigés. Charge à lui de trouver la bonne formule… Le tout sans grand buteur puisque seuls Bocalon et Capello ont réussi à inscrire deux buts. Pour un prétendant aux playoffs, cela s’annonce compliqué…

#13 : A.C Chievo Verona

A Vérone, dans le marasme ambiant, un seul homme fait figure de satisfaction : l’éternel Filip Djordjevic, 32 ans, qui a déjà inscrit quatre buts en six rencontres disputées. Mais derrière l’avant-centre international serbe, c’est le désert… Très mauvais début de saison pour les gialloblù qui pointent seulement à la treizième place du championnat avec sept petits points empochés ! C’est peu, c’est très peu pour une équipe tout juste reléguée de Serie A et qui ambitionne toujours de remonter immédiatement parmi l’élite du calcio. Sauf qu’en attendant, force est de constater que le message du duo Pellissier (directeur sportif) – Marcolini (entraîneur) ne passe pas auprès d’une équipe pourtant bien remaniée cet été. Il va également falloir remettre à la tête à l’endroit de certains joueurs bien en-deçà de leur niveau de jeu habituel (Garritano, Pucciarelli, Vignato…). Une chose est certaine : si le Chievo conserve son niveau de jeu actuel, il ne pourra ré-accéder en Serie A. Voire même jouer les playoffs…

#14 : Pescara Calcio 1936

Pescara peut se féliciter d’avoir débauché Cristian Galano à Parma cet été. Car sans lui, déjà que la situation est loin d’être brillante, que serait-elle… Auteur de trois buts en six matchs et de prestations solides, Galano est en train de revenir progressivement à son meilleur niveau. Ce qui n’est pas le cas pour la quasi-totalité de ses coéquipiers, puisque les biancazzurri sont actuellement quatorzièmes avec sept points ! Le bilan est très mauvais : une seule victoire, un nul et quatre défaites dont la dernière en date à domicile, 0-3 face à Crotone. Cela fait vraiment tâche pour le club des Abruzzes qui, rappelons-le, a tout de même terminé le championnat précédent à une satisfaisante quatrième position. Et la blessure de Marco Tumminello pour une longue durée ne va pas vraiment aider les delfini dans leur quête de rachat… Débuts très compliqués pour le néo-entraîneur Luciano Zauri. A voir s’il sera capable de redresser la barre… Tout un programme.

#15 : Frosinone Calcio

Dans la série des catastrophes industrielles de ce début de saison, Frosinone fait partie des tout meilleurs. Pas certain cependant qu’Alessandro Nesta soit ravi de ce statut, lui qui rêvait sans nul doute à de meilleurs débuts pour son arrivée sur le banc frusinate. Certains demandent même déjà sa tête… Il faut dire que le début de saison des gialloblù est assez catastrophique : le club du Latium pointe à une décevante quinzième place avec cinq petits points au compteur. Une victoire, deux nuls, trois défaites : Nesta a même perdu la confrontation directe avec son ancien club, Perugia (défaite 1-3 en Ombrie). Dans ce contexte, les torts sont partagés car au-delà du cas du légendaire défenseur du Milan AC, les joueurs « cadres » n’évoluent pas à leur niveau : évoquons notamment Dionisi, Ciano, Ariaudo ou encore Citro. Seul Paganini surnage (deux buts inscrits). Il va falloir une réaction très rapide de ses troupes pour qu’Alessandro Nesta demeure le Mister de Frosinone au moins jusqu’à Noël… Un véritable siège éjectable. Surtout lorsque l’on ambitionne de remonter immédiatement en Serie A…

#16 : Spezia Calcio

Un autre entraîneur arrivé cet été. Un autre entraîneur arrivé dans un club jouant l’an dernier les playoffs. Un autre entraîneur en difficulté. Vincenzo Italiano et le Spezia Calcio tout entier ont énormément de mal en ce début de saison à trouver les clés pour parvenir à enfin lancer leur saison : car après six journées, lorsque l’on pointe à la seizième place avec quatre petits points au compteur, le temps presse. Surtout lorsque, comme le club bianconero, on a pour objectif les playoffs… Une victoire, un nul, quatre défaites : le bilan est médiocre. La greffe ne prend pas. Et cela même malgré un effectif talentueux, comportant des joueurs de la trempe de Scuffet, Terzi, Federico Ricci… Une réaction est fortement attendue du côté de la Ligurie le week-end prochain. Car sinon, certaines têtes pourraient bien tomber plus vite que prévu… Un peu comme chez les équipes citées juste précédemment, au final.

#17 : A.S Livorno

Début de championnat compliqué pour Livorno qui, après six journées disputées, flirte avec la zone de relégation (dix-septième), ne comptant que quatre petits points à son actif pour un bilan d’une victoire, un nul et quatre défaites. L’objectif des toscans est de toute manière très clair : se maintenir une nouvelle fois, coûte que coûte… Et battre l’ennemi juré Pisa pour son retour dans notre division, dans un derby qui s’annonce des plus explosifs. Pour accomplir ces deux choses, il faudra bien évidemment aux livournais pouvoir compter sur le soutien indéfectible du peuple amaranto, et des joueurs capables de faire la différence tels que Davide Marsura (ci-dessus en photo), déjà auteur de deux buts et d’une passe décisive. Roberto Breda va également devoir incorporer progressivement ses dernières recrues (Viviani, Braken, Brignola…) afin d’obtenir un maintien qui s’annonce difficile… Mais loin d’être impossible au vu de la qualité que possède cette équipe.

#18 : Trapani Calcio

Francesco Baldini peut serrer les dents. En arrivant cet été à Trapani en remplacement d’un Vincenzo Italiano parti à la Spezia, l’ex-grand défenseur du Napoli savait que sa mission serait compliquée. Très, voire peut-être trop. Car pour le moment, Trapani doit se contenter d’une triste dix-huitième place avec quatre points à son compteur : un nul, quatre défaites… Mais une dernière victoire éclatante à la Spezia justement 4-2 qui sonne peut-être comme le déclic d’une équipe certes courageuse, solidaire, mais qui était jusqu’ici bien trop limité qualitativement. A voir si cette rencontre va enfin permettre aux siciliens de lancer leur saison… La réception à domicile de la Juve Stabia, le match prochain, pour un duel de mal-classés, en est en tout cas l’occasion rêvée. Surtout avec un Stefano Pettinari qui, tout doucement, est en train de reprendre des couleurs à l’avant (deux buts et une passe décisive en cinq matchs disputés…). A suivre dès ce week-end du 05 octobre !

#19 : Cosenza Calcio

Piero Braglia peut être déçu. Il y a de quoi. Mais était-ce vraiment une surprise après une intersaison moyenne, pour ne pas dire ratée, en termes de transferts réalisés ? Celui qui, les deux dernières saisons, avait réussi à ramener les rossoblù en Serie B et à les stabiliser à une jolie dixième place doit maintenant faire face à un autre défi. Celui du maintien. Car sans toute vraisemblance, c’est bien ce que seront amenés à jouer les calabrais cette saison, eux qui pointent actuellement à une pauvre dix-neuvième place avec seulement trois petits points pris en six journées disputées. Le bilan ? Trois nuls, trois défaites. Il est grand temps que les victoires arrivent chez les lupi… Les victoires, et les buts : car Cosenza n’en a marqué que trois ! La perte dans ce domaine de Gennaro Tutino, prêté par le Napoli la saison dernière, est plus que préjudiciable… Aucun avant-centre ne se dégage réellement et Braglia doit s’en remettre à des exploits individuels de joueurs tels que Sciaudone, Carretta ou encore Pierini. Réaliser toute la saison à ce rythme paraît intenable… Vite, un buteur en janvier !

#20 : S.S Juve Stabia

Pas de miracle en ce début de championnat pour la Juve Stabia. Le club basé en Campanie, à Castellamare di Stabia (près de Naples) a pris un départ catastrophique : un nul, cinq défaites dont une cuisante 1-5 à domicile devant Ascoli. Compliqué… Les chances de survie des « guêpes » dans notre championnat sont très réduites et il va falloir que Fabio Caserta installe une véritable mission commando pour parvenir à se maintenir. Mais l’effectif est-il suffisamment armé pour le faire ? Pas sûr… Rare motif d’espoir et de satisfaction : la récente arrivée de Karamoko Cissé, avant-centre baroudeur de notre championnat (146 matchs disputés), qui possède une certaine expérience et a déjà inscrit deux buts pour la Juve. Dans tous les cas, si les gialloblù souhaitent à tout prix se maintenir, il faudra opérer des changements… Et notamment au mercato hivernal qui s’annonce.

  • Le classement au 01 octobre 2019 :

Pour toute remarque ou question, n’oubliez pas : @seriebellissima sur Twitter ou en commentaire sous l’article !

Théo Sivazlian.

theo.sivazlian@gmail.com

10 bonnes raisons d’aimer la Serie B (en collaboration avec « Serie A Mon Amour »)

Le football italien ne se résume pas qu’à la Nazionale ou à la Serie A ! L’échelon inférieur, plus communément appelé la « Serie B », est une autre vitrine du calcio, plus authentique, pour le meilleur et souvent pour le pire. En effet, la Serie B reflète parfaitement les maux de l’Italie actuelle… Mais dans cet article, ce n’est pas de cela dont nous vous parlerons, bien au contraire.

En collaboration avec l’excellent site http://serieamonamour.com, que nous vous conseillons fortement d’aller visiter, nous vous expliquons en dix points pourquoi il est nécessaire de suivre notre championnat.

1/ Pour… voir des clubs de légende

La Serie B regorge de clubs qui ont tous, à un moment ou à un autre de leur histoire, réalisé de formidables parcours en Serie A ou même, plus étonnant, en Coupe d’Europe. Si si, on vous assure : voici d’ailleurs, pour vous le confirmer, un petit historique des performances continentales de nos actuels pensionnaires de l’antichambre. Pêle-mêle, en 2006, l’AS Livorno, alors en Serie A, est classé 6ème et dispute pour la première fois de son histoire la Coupe de l’UEFA à la suite de l’affaire du calciopoli qui verra la Juventus être reléguée dans notre championnat (article spécial à paraître ultérieurement). Emmenés par leur vedette italienne Cristiano Lucarelli, les granati réaliseront un parcours plus qu’honorable, ne s’inclinant qu’en 1/16ème de finale contre l’Espanyol Barcelone (1-2 – 0-2). L’AC Perugia, elle, compte deux participations en Coupe de l’UEFA (1979-1980 et 2003-2004) et même une victoire finale en Coupe Intertoto en 2003 à l’issue d’une épopée inoubliable pour tous les biancorossi ! Les protégés du fantasque Serse Cosmi (voir notre article https://seriebellissima.com/2018/08/30/perugia-cosmico-ou-le-miracle-permanent/) éliminant, tour à tour, des équipes telles que le Standard de Liège, Stuttgart, Nantes ou encore Wolfsburg en finale. D’autres formations sont aussi passées par la case Europe. De manière beaucoup plus brève, comme Empoli en 2007-2008, le temps d’un premier tour éclair face aux Suisses de Zurich en Coupe de l’UEFA… Le Chievo Vérone, lui, peut se targuer d’une qualification en 3e tour préliminaire de Ligue des Champions en 2006-2007. Toutefois, l’expérience fut immédiatement écourtée par le Levski Sofia. Reversés en UEFA, les gialloblù connaissent une nouvelle élimination express au 1er tour contre Braga. Comme en 2002-2003 face à l’Etoile Rouge de Belgrade… Ce qui demeure malgré tout assez stupéfiant pour un club qui évolue aujourd’hui en deuxième division.

2/ Pour… regarder un football « moins business » et plus proche du peuple

Ce serait mentir, être de mauvaise foi d’affirmer qu’il n’existe absolument pas de grosses sommes d’argent transitant à travers notre championnat. Cependant, il serait malhonnête de dire que celles-ci font de la Serie B l’un des championnats les plus « bankables » d’Europe : soyons clairs, la deuxième division italienne n’est pas vraiment le championnat où, par exemple, les droits TV s’arrachent à prix d’or. Très loin de là. Et d’ailleurs, c’est bien ce « football anti-business » qui fait qu’à l’heure où le jeu originel tend à devenir un synonyme de « monétisation », nous aimons plus que jamais notre bonne vieille Serie B. Oui, elle est sûrement moins « bling-bling »que la Premier League et ses stars : oui, elle est peut-être moins « hype » que la Liga : ou encore oui, le jeu n’y est pas toujours léché et spectaculaire. Mais qu’importe ! La Serie B est à l’heure actuelle LE championnat professionnel qui, à nos yeux, se rapproche peut-être le plus des origines historiques du calcio : celui qui n’appartient pas à de grands groupes financiers, celui qui n’est pas sans cesse médiatisé, celui où les tribunes ne se sont pas consommatrices et aseptisées. La Serie B, c’est avoir la garantie de se rapprocher des origines du vrai football, celui du « calcio dei popolo« …

3/ Pour… avoir des ambiances superbes 

Ah, nos stades, nos ambiances, nos tifosi… S’il y a bien un point où, vis-à-vis des autres grands championnats européens la Serie B semble indétrônable, c’est sans conteste celui-ci. Lors de chaque rencontre de championnat et ce quel que soit le lieu où se dispute la partita, les supporters italiens nous gratifient de magnifiques tifos, tendus d’écharpes ou autres spectacles pyrotechniques. Et ceci n’est pas uniquement l’oeuvre de quelques tifoserie, bien au contraire : les vingt équipes qui composent notre Serie B possèdent toutes au moins un ou deux groupes d’ultras qui, à domicile comme à l’extérieur (et ce malgré des déplacements parfois très lointains, tels un Trapani-Pordenone ou un Cosenza-Virtus Entella par exemple…), s’évertuent à chanter et défendre corps et âme leur équipe de toujours. Car ici, pas de « footix » ou autres arrivistes : est-il nécessaire de rappeler que l’Italie est le berceau du mouvement ultra ? Quel plaisir de voir, à l’heure actuelle, et ce quelque soit le sexe, l’âge ou encore l’origine sociale, ce si profond attachement à son équipe locale ! La Serie B, c’est tout simplement l’assurance de vibrer au rythme des tifosi peu importe la rencontre…

4/ Pour… observer des vieux joueurs classes

Alessio Cerci, Bostjan Cesar, Christian Maggio, Emanuele Calaio… Tous ces noms vous disent quelque chose, n’est-ce pas ? Et bien figurez-vous que ces quatre illustres joueurs jouent à présent tous en Serie B ! En effet, il est vrai que de nombreux joueurs italiens, après avoir mené une carrière couronnée avec plus ou moins de succès, tendent à revenir dans le club de leurs débuts ou celui de leur région, de leur ville natale à l’aube de la quarantaine. Ces équipes évoluant bien souvent dans notre championnat, il est ainsi fort appréciable de retrouver ces « vieux joueurs classes », toujours performants, revenus afin d’aider leur club de cœur à être promu ou bien tout simplement, à se maintenir. Il s’agit là d’une spécificité italienne: la Ligue 2 française, par exemple, ne peut pas en dire autant… Enfin, ces retours d’ex-joueurs qui ont brillé au plus haut niveau illustrent également leur volonté de continuer à jouer à un niveau compétitif : au lieu d’aller chercher un dernier gros contrat en Chine ou au Qatar par exemple, ces joueurs possèdent toujours la même envie, la même détermination qu’à leurs débuts, sans se soucier de l’aspect financier. Il s’agit pour eux de se faire plaisir encore quelques années dans le club cher à leurs yeux et cela uniquement dans le but de l’aider, lui rendre ce qu’il leur a apporté. La Serie B, c’est donc également pouvoir regarder des vieux joueurs que vous pensiez oubliés ou déjà retraités…

5/ Pour… découvrir de nombreuses chaudes rivalités

Qui dit rivalités, dit derbies. Cette saison, la Serie B en regorge. Un petit récapitulatif géographique s’impose. A vos cartes ! Parmi les régions les mieux représentées, cette saison, la Toscane : le triumvirat Empoli, Pise, Livourne promet quelques étincelles et des duels acharnés. La Vénétie présente également deux fiers porte-drapeaux avec le Chievo Vérone, relégué de Serie A et Cittadella, rafraîchissante surprise de l’exercice écoulé. Plus au Sud, la Campanie devrait connaître son lot de confrontations bouillantes. Benevento, la Juve Stabia et la Salernitana sont prêts à en découdre. Idem pour les voisins calabrais de Crotone et Cosenza ou à l’autre extrémité, La Spezia et la Virtus Entella distants de 65 kilomètres sur la côté ligure. Et dire qu’avec le jeu des montées et des descentes, vous serez privés de Lecce-Foggia ou encore Perugia-Ternana… A peine de quoi estomper le niveau de défiance qui règnera dans les « curve » des quatre coins de la botte…

6/ Pour… dénicher des espoirs

Roberto Mancini se plaint du très faible temps de jeu des jeunes Italiens en Serie A. Et il a raison. Pour voir de jeunes espoirs évoluer en Italie, il faut regarder dans le championnat du dessous. Du côté de Livorno, Alessandro Plizzari a une belle carte à jouer cette saison. Prêté par le Milan AC qui fonde d’énormes espoirs en lui pour l’avenir, le portier italien de 19 ans est un spécialiste des arrêts réflexes et des penaltys, avec en mémoire ses excellentes performances lors de la dernière coupe du monde U20 en mai dernier. À Pescara, c’est Marco Tumminello qui attire l’attention. Prêté par l’Atalanta qui l’a acheté à la Roma l’an passé, le jeune avant-centre italien âgé de 20 ans possède des qualités techniques prometteuses dont les delfini espèrent profiter cette saison dans leur lutte vers la Serie A. Crotone peut lui compter sur Niccolò Zanellato, acheté au Milan l’été dernier. Le milieu central de 20 ans, qui aura fait toutes ses classes chez les jeunes du Milan, bénéficie enfin de temps de jeu en Calabre. Avec l’objectif de montrer, rapidement, ses qualités de récupération et de remontée de balle. Enfin, mention spéciale à Marco Carraro, prêté par l’Atalanta à Perugia. Acheté 5 millions d’euros à l’Inter Milan l’été dernier, ce milieu défensif âgé de 21 ans est un des plus grands espoirs d’Italie devant la défense. Costaud et assez agile, le joueur passé par la plupart des équipes nationales de jeunes avait déjà réussi une belle saison en Serie B l’année dernière, à… Perugia, où il vient donc d’être reprêté pour une deuxième saison consécutive mais cette fois-ci sous les ordres d’un autre champion du monde 2006, Massimo Oddo. On a hâte de voir ça !

7/ Pour… voir Alessandro Nesta sur le banc 

Il y a eu les Inzaghi ou encore Gattuso, et c’est désormais son tour. L’immense défenseur de la Lazio et du Milan Alessandro Nesta fait partie de cette génération de joueurs Italiens à prendre le chemin du banc. Après une année 2016-2017 au Miami FC, il se lance dans le grand bain à la tête de Perugia. S’il a pris l’équipe en main en mai 2018 et n’est pas parvenu à la faire monter en Serie A, Nesta a tout de même encore réussi à qualifier l’an passé Perugia en playoffs. « Ale » a depuis changé de banc et de région, s’engageant avec le fraîchement relégué de Serie A, Frosinone. Pour l’Italie, c’est l’occasion de voir une de ses légendes s’impliquer dans le football national, et l’espoir de voir naître un nouveau grand entraîneur… A suivre de près cette saison !

8/ Pour… de superbes et mythiques maillots

Bariolé ou uni. A rayures ou pas. Du blanc immaculé au noir profond. Chaque saison, la rentrée des classes en Serie B prend des airs de « fashion week » et les nouvelles tuniques arborées par chaque pensionnaire sont scrutées. Cette année encore, les designers ont joué d’inventivité pour revisiter quelques grands classiques, rendant chaque maillot unique. La tendance pour 2019-2020 est clairement au grenat. LA couleur en vogue, depuis des lustres, à Trapani, Livourne, Salerne ou Cittadella. Chez les petits nouveaux, le jaune et bleu se taille allègrement la part du lion. Le Chievo, Frosinone, relégués de Serie A, et la Juve Stabia, jeune promue, représenteront la team gialloblù. En Calabre, le rouge et le bleu semblent fasciner du côté de Crotone et Cosenza. Pour les nostalgiques des années 80-90, le rouge vif de Pérouse, le noir de Venise agrémenté de touches d’orange et de vert ou le mélange grigiorosso de la Cremonese, ravivra quelques souvenirs. Si vous préférez la sobriété, le traditionnel maillot blanc rayé bleu ciel de Pescara ou celui de la Virtus Entella d’inspiration très argentine devraient vous plaire. Une pensée aussi pour les amateurs de noir et blanc, votre cœur risque de balancer entre La Spezia et Ascoli. Mais au final, ne dit-on pas que tous les goûts sont dans la nature ? Si vous hésitez encore, le dégradé de bleu façon Empoli, le zèbre nerazzurro de Pise, les sang et or de Benevento ou le mix neroverde des novices de Pordenone, pourraient finir de vous convaincre…

9/ Pour… sortir de l’hégémonie du nord

À part Naples et la Fiorentina, les podiums de Serie A ont, quasiment de tout temps, été occupés par les clubs du quatuor : Turin, Milan, Rome et Gênes. Des luttes souvent palpitantes, mais toujours entre les riches clubs du nord, qui reviennent sans cesse. La Serie B permet de s’échapper de cet éternel cercle fermé et de mettre le cap au sud. Avec Pescara dans les Abruzzes, Pérouse en Ombrie, Crotone et Cosenza en Calabre, Benevento pour la Campanie, Trapani représentant de la Sicile ou encore Ascoli dans les Marches, c’est une invitation à découvrir une toute autre facette de l’Italie. Celle de villes de taille moyenne où la passion et les stades sont tout sauf uniformisés…

10/ Et enfin, pour…. finir la saison en beauté

Si le championnat se termine le 11 mai avec deux clubs obtenant leur promotion en Serie A, la saison de Serie B ne s’arrête pas là. Après seulement quelques jours de repos, les clubs classés entre la 3e et la 8e place s’adonneront aux traditionnels barrages. Les 3e et 4e étant opposés en demi-finale aux vainqueurs des quarts, auxquels participent les clubs de la 5e à la 8e place. Un mini-tournoi à l’enjeu considérable, dont seul le vainqueur gagne un ticket pour la première division. Mais aussi une façon de prolonger le plaisir en Italie, puisque la Serie A se termine à la mi-mai alors que les finales de playoffs ont lieu au milieu du mois de juin…

Par Théo Sivazlian, Michaël Klawinski et @serieamonamour sur Twitter.

Alessandro Nesta : tel joueur, tel entraîneur ?

Passer de légende balle au pied à stratège respecté n’est jamais aisé. Les exemples sont nombreux. « Fuoriclasse » de sa génération, Alessandro Nesta garde le bénéfice du doute, sa toute jeune casquette de coach vissée sur la tête. Les débuts sont plutôt encourageants.

Pour tout amateur de football des années 90-2000, Alessandro Nesta c’était la classe. La classe ultime même. Un défenseur aussi efficace qu’élégant. Le bonhomme en imposait. Tant à la Lazio qu’au Milan ou en sélection, il a laissé une trace indélébile. Forcément, la sérénité et le charisme qu’il dégageait devant ses 16 mètres devaient l’emmener vers une carrière de tacticien. Sa science du jeu également. Pourtant, c’est presque comme un cheveu sur la soupe qu’il débarquait, le 14 mai 2018, sur le banc de Pérouse. Après deux saisons d’apprentissage en ligue mineure américaine, du côté du Miami FC, le champion du monde 2006 arrivait en Ombrie, contre toute attente, pour remplacer Roberto Breda… qui avait envoyé le Perugia Calcio en playoffs de Serie B. Ou comment priver de cadeaux, un enfant, à deux jours de Noël ? Breda se voyait retirer son bébé à l’aube de l’ultime journée de la saison régulière et surtout du début des phases finales. Cruel ? Oui. Avec le recul, le parfois fantasque président perugino, Massimiliano Santopadre, admettait que son « geste envers Breda était peut-être malhonnête, car l’homme ne méritait pas cela. » Quant à l’effet Nesta, il se soldait par deux défaites d’entrée et une sortie expéditive (3-0 contre Venise) du tableau final.

Un bosseur invétéré

Il a donc fallu patienter pour mesurer l’impact de l’ancien Laziale chez les Grifoni. Une saison entière. Celle qui vient de s’écouler. Celle qui avait été qualifiée « d’année zéro » par les dirigeants du club, tant une phase de reconstruction était nécessaire. « La fin d’un cycle » assumée pleinement par Santopadre durant l’été 2018. Bref, Nesta avait carte blanche ou presque. Excepté celle du maintien, il ne vivrait pas son véritable baptême du feu avec une pression monstre sur les épaules. Bien que tout Pérouse attende un retour dans l’élite depuis près de 15 ans… Peu importe. Toute qualification en playoffs relèverait du miracle. Et miracle, il y a eu avec la défection de Palerme qui propulsait à la dernière minute, le Perugia Calcio (8e, 14 victoires, 8 nuls, 14 défaites, 49 buts inscrits et autant encaissés) à la table des grands. Mais une fois encore, le club du centre de l’Italie n’avait pas attaqué les hors-d’œuvre qu’il fallait déjà laisser la place, sèchement éliminé par l’Hellas Vérone (4-1)…

« Pérouse, une expérience incroyable »

Les résultats, c’est une chose. Peut-être le premier chef d’inculpation au moment de faire le « procès » ou plutôt le bilan de l’ère Nesta. Assez peu transcendante a priori. Si l’on prend plus de hauteur, le constat et les discours, ça et là, divergent. Dans l’une de ses chroniques, le journaliste d’Umbria 24, Enzo Beretta, dresse un portrait élogieux de l’ex-défenseur : « Médiatiquement, Nesta est très fort. Il a fait des erreurs, c’est vrai, mais il n’a jamais crée d’attentes trop importantes chez les supporters. Il a dû composer avec un effectif très remanié. Plus d’une vingtaine d’arrivées. Trouver une alchimie et imposer sa patte. C’est aussi un travailleur silencieux, toujours le premier arrivé, le matin, à Pian di Massiano (le centre d’entraînement biancorosso) et le dernier à repartir, le soir. Il s’est dévoué corps et âme à son équipe, toute la saison durant. » Il n’hésite pas non plus à dire du coach de 43 ans : « C’est un « fuoriclasse » en termes d’humilité. »

S’il demeure novice en la matière, Alessandro Nesta a su inculquer quelques principes à sa formation, cette saison. Celui qui a pour modèles, Zeman (pour l’aspect offensif évidemment), Eriksson ou Ancelotti a insufflé des notions d’agressivité et de détermination à son groupe. « L’équipe doit toujours être présente sur le terrain. Il faut être combatif et mettre de l’intensité, sinon on ne va nulle part », louait-il à « La Nazione » en septembre dernier. Son choix d’évoluer à trois derrière a également intrigué… Lui qui a été biberonné à la défense à quatre. « Il faut savoir s’adapter pour pouvoir tirer le meilleur de son effectif », justifiait-il. Et si, au final, l’exercice 2018-2019 s’est avéré sans grand relief, certains joueurs ont progressé et pris la lumière sous sa coupe. Le milieu Valerio Verre (25 ans, 12 buts) en tête ou encore l’attaquant Luca Vido (22 ans, 10 réalisations), mais pas seulement. Nesta, lui-même, a mûri. Le jour de l’annonce de son départ, il confiait sur son compte Instagram : « J’en termine avec une expérience incroyable qui m’a permis de grandir. L’année a été épuisante avec des moments exaltants et d’autres moins, mais tellement intense, positive et constructive. » Et immédiatement, il a rebondi.

A peine le chapitre biancorosso achevé, Frosinone a sauté sur l’occasion pour l’engager deux saisons. Abonné à l’ascenseur entre Serie A et B depuis 2014, le club du Latium a misé sur lui pour tenter la remontée directe. Perugia pour s’étalonner. Frosinone pour confirmer ? Certains de ses compagnons du Mondial 2006 ont déjà percé dans l’élite (Gattuso, Pippo Inzaghi, voire Grosso qui a entraîné en Serie B). Coïncidence ou pas, Massimo Oddo, également sacré avec la Squadra Azzurra, le remplacera en Ombrie. L’avenir, lui, dira si la légende Alessandro Nesta s’écrira aussi en bord de touche. Laissons le temps au temps…

Michaël KLAWINSKI.

Chaos en Serie B : Palerme relégué !

Par Théo Sivazlian – Twitter: @theo_sivazlian

Le lundi 13 mai 2019 restera à jamais comme une date sombre dans l’histoire palermitaine. En effet, c’est à cette date que le tribunal fédéral italien, équivalent de la commission de discipline de la Fédération italienne (FIGC), a annoncé la rétrogradation administrative de l’USC Palerme à la dernière place de Serie B ! Place synonyme, vous l’aurez compris, de relégation immédiate en Serie C… Cette sanction étant la conséquence, selon le tribunal, d’ « irrégularités de gestion » commises par l’ancien fantasque propriétaire Maurizio Zamparini. Sauf que celui-ci est aujourd’hui parti, ayant vendu le club sicilien début décembre 2018 à la société londonienne Global Futures Sports & Entertainment (GFSE)…

Est-il nécessaire de rappeler que les rosaneri s’étaient qualifiés sur le terrain pour les playoffs, terminant troisième du classement de la saison régulière, et entretenant l’espoir de retrouver l’élite ?  Une telle décision, si elle demeure en l’état, implique ainsi de nombreux changements sportifs et organisationnels. Tandis que Perugia devrait finalement profiter des déboires palermitaines en validant son ticket pour les playoffs, la double confrontation des playouts qui devait opposer Venezia à Salernitana est, elle, tout bonnement et simplement annulée, puisqu’une autre relégation (Palerme) vient s’ajouter aux trois autres existantes (Foggia, Padova et Carpi) ! Et l’on ne peut pas dire que la relégation de Palerme chagrine tout le monde car comme nous le rapporte l’excellent compte Twitter @UsPalermoFRA, les différents présidents des clubs cités juste auparavant soutiennent bien évidemment la descente des siciliens, ce qui est dans leur propre intérêt…

Le document de la ligue qui atteste le soutien de différents présidents pour la relégation de Palerme… Leur propre intérêt étant indiqué en bleu sur l’image ! Via @UsPalermoFRA.

Les joueurs, quant à eux, sont bien évidemment choqués et attristés par cette terrible nouvelle. Une conférence de presse s’est ainsi tenue cet après-midi, ceux-ci revendiquant le droit de jouer les playoffs en attendant les décisions concernant les appels sur la sentence. Alberto Pomini, expérimenté gardien de l’effectif :  » Nous sommes prêts à lutter, nous voulons faire valoir nos droits. La ville et les supporters ont toujours été présents avec nous, nous voulons nous faire entendre pour ne pas rester silencieux dans cette situation. Malgré toute la confusion, nous nous préparons dans l’espoir de pouvoir disputer les matchs de playoffs » (via @UsPalermoFRA).

L’inquiétude légitime des joueurs palermitains en conférence de presse cet après-midi… Via @usPalermoFRA.

Car les dates des playoffs demeurent pour le moment préservées malgré l’appel lancé par Palerme au conseil fédéral afin de tout simplement les suspendre ! Appel qui sera examiné ce jeudi…  Affaire bien évidemment à suivre sur SerieBellissima. En attendant, voici les dates des playoffs avant de possibles changements:

  • Premier tour :
  • Vendredi 17 mai, 21h – Spezia – Cittadella     
  • Samedi 18 mai, 21h – Verona – Perugia
  • Demi-finales aller possibles :                                                                            
  • Mardi 21 mai, 21h – Spezia/Cittadella – Benevento
  • Mercredi 22 mai, 21h – Verona-Perugia – Pescara
  • Demi-finales retour possibles :                                                                       
  • Samedi 25 mai, 21h – Benevento – Spezia/Cittadella                         
  • Dimanche 26 mai, 21h – Pescara – Verona/Perugia
  • Finale aller possible: jeudi 30 mai                                                                
  • Finale retour possible: dimanche 2 juin

Les tifosi palermitains sont eux, comme vous pouvez l’imaginer, très en colère contre la ligue et sont prêts à se battre pour ne pas voir leur club descendre d’un échelon et pouvoir disputer ces fameux playoffs. Pour preuve, ils se sont même mobilisés ce mercredi soir à Milan, Rome (au siège de la FIGC) et à bien évidemment à Palerme pour faire entendre leur voix. Jugez plutôt…

Le théâtre de la ville sicilienne s’illumine de rose… et de la fumée des fumigènes. Via @UsPalermoFRA.

PS : Enfin, rappelons également, à toutes fins utiles, que la Serie B se jouera (en principe) à 20 équipes la saison prochaine et que les équipes promues sont Pordenone, la Juve Stabia et le Virtus Entella. Nous reviendrons plus en détails sur l’identité, le style, l’histoire… de ces trois équipes dans un prochain article ou podcast !