10 bonnes raisons d’aimer la Serie B (en collaboration avec « Serie A Mon Amour »)

Le football italien ne se résume pas qu’à la Nazionale ou à la Serie A ! L’échelon inférieur, plus communément appelé la « Serie B », est une autre vitrine du calcio, plus authentique, pour le meilleur et souvent pour le pire. En effet, la Serie B reflète parfaitement les maux de l’Italie actuelle… Mais dans cet article, ce n’est pas de cela dont nous vous parlerons, bien au contraire.

En collaboration avec l’excellent site http://serieamonamour.com, que nous vous conseillons fortement d’aller visiter, nous vous expliquons en dix points pourquoi il est nécessaire de suivre notre championnat.

1/ Pour… voir des clubs de légende

La Serie B regorge de clubs qui ont tous, à un moment ou à un autre de leur histoire, réalisé de formidables parcours en Serie A ou même, plus étonnant, en Coupe d’Europe. Si si, on vous assure : voici d’ailleurs, pour vous le confirmer, un petit historique des performances continentales de nos actuels pensionnaires de l’antichambre. Pêle-mêle, en 2006, l’AS Livorno, alors en Serie A, est classé 6ème et dispute pour la première fois de son histoire la Coupe de l’UEFA à la suite de l’affaire du calciopoli qui verra la Juventus être reléguée dans notre championnat (article spécial à paraître ultérieurement). Emmenés par leur vedette italienne Cristiano Lucarelli, les granati réaliseront un parcours plus qu’honorable, ne s’inclinant qu’en 1/16ème de finale contre l’Espanyol Barcelone (1-2 – 0-2). L’AC Perugia, elle, compte deux participations en Coupe de l’UEFA (1979-1980 et 2003-2004) et même une victoire finale en Coupe Intertoto en 2003 à l’issue d’une épopée inoubliable pour tous les biancorossi ! Les protégés du fantasque Serse Cosmi (voir notre article https://seriebellissima.com/2018/08/30/perugia-cosmico-ou-le-miracle-permanent/) éliminant, tour à tour, des équipes telles que le Standard de Liège, Stuttgart, Nantes ou encore Wolfsburg en finale. D’autres formations sont aussi passées par la case Europe. De manière beaucoup plus brève, comme Empoli en 2007-2008, le temps d’un premier tour éclair face aux Suisses de Zurich en Coupe de l’UEFA… Le Chievo Vérone, lui, peut se targuer d’une qualification en 3e tour préliminaire de Ligue des Champions en 2006-2007. Toutefois, l’expérience fut immédiatement écourtée par le Levski Sofia. Reversés en UEFA, les gialloblù connaissent une nouvelle élimination express au 1er tour contre Braga. Comme en 2002-2003 face à l’Etoile Rouge de Belgrade… Ce qui demeure malgré tout assez stupéfiant pour un club qui évolue aujourd’hui en deuxième division.

2/ Pour… regarder un football « moins business » et plus proche du peuple

Ce serait mentir, être de mauvaise foi d’affirmer qu’il n’existe absolument pas de grosses sommes d’argent transitant à travers notre championnat. Cependant, il serait malhonnête de dire que celles-ci font de la Serie B l’un des championnats les plus « bankables » d’Europe : soyons clairs, la deuxième division italienne n’est pas vraiment le championnat où, par exemple, les droits TV s’arrachent à prix d’or. Très loin de là. Et d’ailleurs, c’est bien ce « football anti-business » qui fait qu’à l’heure où le jeu originel tend à devenir un synonyme de « monétisation », nous aimons plus que jamais notre bonne vieille Serie B. Oui, elle est sûrement moins « bling-bling »que la Premier League et ses stars : oui, elle est peut-être moins « hype » que la Liga : ou encore oui, le jeu n’y est pas toujours léché et spectaculaire. Mais qu’importe ! La Serie B est à l’heure actuelle LE championnat professionnel qui, à nos yeux, se rapproche peut-être le plus des origines historiques du calcio : celui qui n’appartient pas à de grands groupes financiers, celui qui n’est pas sans cesse médiatisé, celui où les tribunes ne se sont pas consommatrices et aseptisées. La Serie B, c’est avoir la garantie de se rapprocher des origines du vrai football, celui du « calcio dei popolo« …

3/ Pour… avoir des ambiances superbes 

Ah, nos stades, nos ambiances, nos tifosi… S’il y a bien un point où, vis-à-vis des autres grands championnats européens la Serie B semble indétrônable, c’est sans conteste celui-ci. Lors de chaque rencontre de championnat et ce quel que soit le lieu où se dispute la partita, les supporters italiens nous gratifient de magnifiques tifos, tendus d’écharpes ou autres spectacles pyrotechniques. Et ceci n’est pas uniquement l’oeuvre de quelques tifoserie, bien au contraire : les vingt équipes qui composent notre Serie B possèdent toutes au moins un ou deux groupes d’ultras qui, à domicile comme à l’extérieur (et ce malgré des déplacements parfois très lointains, tels un Trapani-Pordenone ou un Cosenza-Virtus Entella par exemple…), s’évertuent à chanter et défendre corps et âme leur équipe de toujours. Car ici, pas de « footix » ou autres arrivistes : est-il nécessaire de rappeler que l’Italie est le berceau du mouvement ultra ? Quel plaisir de voir, à l’heure actuelle, et ce quelque soit le sexe, l’âge ou encore l’origine sociale, ce si profond attachement à son équipe locale ! La Serie B, c’est tout simplement l’assurance de vibrer au rythme des tifosi peu importe la rencontre…

4/ Pour… observer des vieux joueurs classes

Alessio Cerci, Bostjan Cesar, Christian Maggio, Emanuele Calaio… Tous ces noms vous disent quelque chose, n’est-ce pas ? Et bien figurez-vous que ces quatre illustres joueurs jouent à présent tous en Serie B ! En effet, il est vrai que de nombreux joueurs italiens, après avoir mené une carrière couronnée avec plus ou moins de succès, tendent à revenir dans le club de leurs débuts ou celui de leur région, de leur ville natale à l’aube de la quarantaine. Ces équipes évoluant bien souvent dans notre championnat, il est ainsi fort appréciable de retrouver ces « vieux joueurs classes », toujours performants, revenus afin d’aider leur club de cœur à être promu ou bien tout simplement, à se maintenir. Il s’agit là d’une spécificité italienne: la Ligue 2 française, par exemple, ne peut pas en dire autant… Enfin, ces retours d’ex-joueurs qui ont brillé au plus haut niveau illustrent également leur volonté de continuer à jouer à un niveau compétitif : au lieu d’aller chercher un dernier gros contrat en Chine ou au Qatar par exemple, ces joueurs possèdent toujours la même envie, la même détermination qu’à leurs débuts, sans se soucier de l’aspect financier. Il s’agit pour eux de se faire plaisir encore quelques années dans le club cher à leurs yeux et cela uniquement dans le but de l’aider, lui rendre ce qu’il leur a apporté. La Serie B, c’est donc également pouvoir regarder des vieux joueurs que vous pensiez oubliés ou déjà retraités…

5/ Pour… découvrir de nombreuses chaudes rivalités

Qui dit rivalités, dit derbies. Cette saison, la Serie B en regorge. Un petit récapitulatif géographique s’impose. A vos cartes ! Parmi les régions les mieux représentées, cette saison, la Toscane : le triumvirat Empoli, Pise, Livourne promet quelques étincelles et des duels acharnés. La Vénétie présente également deux fiers porte-drapeaux avec le Chievo Vérone, relégué de Serie A et Cittadella, rafraîchissante surprise de l’exercice écoulé. Plus au Sud, la Campanie devrait connaître son lot de confrontations bouillantes. Benevento, la Juve Stabia et la Salernitana sont prêts à en découdre. Idem pour les voisins calabrais de Crotone et Cosenza ou à l’autre extrémité, La Spezia et la Virtus Entella distants de 65 kilomètres sur la côté ligure. Et dire qu’avec le jeu des montées et des descentes, vous serez privés de Lecce-Foggia ou encore Perugia-Ternana… A peine de quoi estomper le niveau de défiance qui règnera dans les « curve » des quatre coins de la botte…

6/ Pour… dénicher des espoirs

Roberto Mancini se plaint du très faible temps de jeu des jeunes Italiens en Serie A. Et il a raison. Pour voir de jeunes espoirs évoluer en Italie, il faut regarder dans le championnat du dessous. Du côté de Livorno, Alessandro Plizzari a une belle carte à jouer cette saison. Prêté par le Milan AC qui fonde d’énormes espoirs en lui pour l’avenir, le portier italien de 19 ans est un spécialiste des arrêts réflexes et des penaltys, avec en mémoire ses excellentes performances lors de la dernière coupe du monde U20 en mai dernier. À Pescara, c’est Marco Tumminello qui attire l’attention. Prêté par l’Atalanta qui l’a acheté à la Roma l’an passé, le jeune avant-centre italien âgé de 20 ans possède des qualités techniques prometteuses dont les delfini espèrent profiter cette saison dans leur lutte vers la Serie A. Crotone peut lui compter sur Niccolò Zanellato, acheté au Milan l’été dernier. Le milieu central de 20 ans, qui aura fait toutes ses classes chez les jeunes du Milan, bénéficie enfin de temps de jeu en Calabre. Avec l’objectif de montrer, rapidement, ses qualités de récupération et de remontée de balle. Enfin, mention spéciale à Marco Carraro, prêté par l’Atalanta à Perugia. Acheté 5 millions d’euros à l’Inter Milan l’été dernier, ce milieu défensif âgé de 21 ans est un des plus grands espoirs d’Italie devant la défense. Costaud et assez agile, le joueur passé par la plupart des équipes nationales de jeunes avait déjà réussi une belle saison en Serie B l’année dernière, à… Perugia, où il vient donc d’être reprêté pour une deuxième saison consécutive mais cette fois-ci sous les ordres d’un autre champion du monde 2006, Massimo Oddo. On a hâte de voir ça !

7/ Pour… voir Alessandro Nesta sur le banc 

Il y a eu les Inzaghi ou encore Gattuso, et c’est désormais son tour. L’immense défenseur de la Lazio et du Milan Alessandro Nesta fait partie de cette génération de joueurs Italiens à prendre le chemin du banc. Après une année 2016-2017 au Miami FC, il se lance dans le grand bain à la tête de Perugia. S’il a pris l’équipe en main en mai 2018 et n’est pas parvenu à la faire monter en Serie A, Nesta a tout de même encore réussi à qualifier l’an passé Perugia en playoffs. « Ale » a depuis changé de banc et de région, s’engageant avec le fraîchement relégué de Serie A, Frosinone. Pour l’Italie, c’est l’occasion de voir une de ses légendes s’impliquer dans le football national, et l’espoir de voir naître un nouveau grand entraîneur… A suivre de près cette saison !

8/ Pour… de superbes et mythiques maillots

Bariolé ou uni. A rayures ou pas. Du blanc immaculé au noir profond. Chaque saison, la rentrée des classes en Serie B prend des airs de « fashion week » et les nouvelles tuniques arborées par chaque pensionnaire sont scrutées. Cette année encore, les designers ont joué d’inventivité pour revisiter quelques grands classiques, rendant chaque maillot unique. La tendance pour 2019-2020 est clairement au grenat. LA couleur en vogue, depuis des lustres, à Trapani, Livourne, Salerne ou Cittadella. Chez les petits nouveaux, le jaune et bleu se taille allègrement la part du lion. Le Chievo, Frosinone, relégués de Serie A, et la Juve Stabia, jeune promue, représenteront la team gialloblù. En Calabre, le rouge et le bleu semblent fasciner du côté de Crotone et Cosenza. Pour les nostalgiques des années 80-90, le rouge vif de Pérouse, le noir de Venise agrémenté de touches d’orange et de vert ou le mélange grigiorosso de la Cremonese, ravivra quelques souvenirs. Si vous préférez la sobriété, le traditionnel maillot blanc rayé bleu ciel de Pescara ou celui de la Virtus Entella d’inspiration très argentine devraient vous plaire. Une pensée aussi pour les amateurs de noir et blanc, votre cœur risque de balancer entre La Spezia et Ascoli. Mais au final, ne dit-on pas que tous les goûts sont dans la nature ? Si vous hésitez encore, le dégradé de bleu façon Empoli, le zèbre nerazzurro de Pise, les sang et or de Benevento ou le mix neroverde des novices de Pordenone, pourraient finir de vous convaincre…

9/ Pour… sortir de l’hégémonie du nord

À part Naples et la Fiorentina, les podiums de Serie A ont, quasiment de tout temps, été occupés par les clubs du quatuor : Turin, Milan, Rome et Gênes. Des luttes souvent palpitantes, mais toujours entre les riches clubs du nord, qui reviennent sans cesse. La Serie B permet de s’échapper de cet éternel cercle fermé et de mettre le cap au sud. Avec Pescara dans les Abruzzes, Pérouse en Ombrie, Crotone et Cosenza en Calabre, Benevento pour la Campanie, Trapani représentant de la Sicile ou encore Ascoli dans les Marches, c’est une invitation à découvrir une toute autre facette de l’Italie. Celle de villes de taille moyenne où la passion et les stades sont tout sauf uniformisés…

10/ Et enfin, pour…. finir la saison en beauté

Si le championnat se termine le 11 mai avec deux clubs obtenant leur promotion en Serie A, la saison de Serie B ne s’arrête pas là. Après seulement quelques jours de repos, les clubs classés entre la 3e et la 8e place s’adonneront aux traditionnels barrages. Les 3e et 4e étant opposés en demi-finale aux vainqueurs des quarts, auxquels participent les clubs de la 5e à la 8e place. Un mini-tournoi à l’enjeu considérable, dont seul le vainqueur gagne un ticket pour la première division. Mais aussi une façon de prolonger le plaisir en Italie, puisque la Serie A se termine à la mi-mai alors que les finales de playoffs ont lieu au milieu du mois de juin…

Par Théo Sivazlian, Michaël Klawinski et @serieamonamour sur Twitter.

Auteur : theosivazlian

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